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  • Château de Foix

    Château de Foix

    Vue du château de Foix
    Vue du château de Foix

    Présentation
    Période ou style Médiévale
    Type Château fort
    Classement monument historique
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    42° 57′ 56″ Nord
    01° 36′ 18″ Est
    Pays France France
    Région historique Comté de Foix
    Région Midi-Pyrénées
    Département Ariège
    Commune Foix

    Géolocalisation sur la carte : Pyrénées

    Château de Foix

    Le château de Foix est un château fort qui domine la ville de Foix. Lieu de tourisme important, il est renommé dans toute l’Ariège comme haut-lieu cathare.

    Ce château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18401.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Le château aux alentours de l’an Mil [modifier]

    Le château est mentionné pour la première fois dans une charte au début du xie siècle : il a probablement été construit à la fin du siècle précédent. En 1002, il figure dans le testament de Roger Ier Trencavel, comte de Carcassonne qui lègue la forteresse à son fils cadet Bernard. Mais on peut aussi émettre l’hypothèse, aujourd’hui difficilement vérifiable, qu’il a prit la suite d’un bâtiment défensif différent et plus ancien. Ce premier château féodal était classiquement constitué d’une unique tour dont on retrouve les bases dans celles de l’Arget et qui était construite à l’endroit naturellement le plus élevé de l’éperon rocheux. Une enceinte protégeait le haut du rocher, mur suivant précautionneusement le bord des falaises et qui ne faisait guère que les rehausser. Ce monument permit aux comtes d’asseoir leur autorité et de consolider leur implantation dans la région. En effet, la famille seigneuriale régnant sur le pays s’était installée à cet endroit qui permettait de commander les accès à la haute vallée de l’Ariège, de surveiller de ce point stratégique le bas pays tout en se protégeant derrière des murailles imprenables2.

    En 1034, le château devient chef-lieu du comté de Foix et joue un rôle déterminant dans l’histoire militaire médiévale. Durant les deux siècles suivants, le château abrite des comtes aux personnalités brillantes qui furent l’âme de la résistance occitanependant la croisade contre les Albigeois et leur comté devint le refuge privilégié des cathares persécutés.

    De pierres et de bois : le château-fort jusqu’au xive siècle [modifier]

    À partir du premier donjon, on perfectionna le bâtiment. Le premier sceau comtal connu, celui de Raimond Roger (1188-1223), comte de Foix au début du xiiie siècle, comporte sur une de ses faces un dessin très symbolique du château de Foix. Il comportait une deuxième tour carré (actuelle tour du milieu) et un grand bâtiment qui reliait ces deux tours. Ce bâtiment semble avoir possédé au moins deux étages et fut certainement très différent de ce qui subsiste aujourd’hui. Il pourrait avoir servi de salle seigneuriale : lieu de réception et centre décisionnel du comté. La tour carré est nommée dans les actes médiévaux "tour neuve", ce qui prouve sa construction après celle de l’Arget.

    Deux actes du xiiie siècle nous renseignent sommairement sur le nombre d’enceinte et l’occupation des abords du château et des terrasses en contrebas des tours. Les comtes de Foix possédaient un maison située dans la montée (près de l’actuel tribunal de Foix) qui s’effectuait sensiblement suivant le même chemin qu’aujourd'hui. On accédait au château par deux portes. Le château était protégé par deux enceintes et comptait également dans ses murs une chapelle et plusieurs citernes. Notons qu’au xiiie siècle, les deux tours du château n’avaient pas de toitures. À cette époque, le château formait une résidence spacieuse pour le comte, sa famille, ses proches et ses hommes de guerre. Les fenêtres sont élargies, les sols carrelés de terres cuites ornées de motifs.

    À cette époque, le château dut subir les attaques des croisés lors de la croisade contre les Albigeois (1208-1249). En 1211, le chef des croisés Simon de Montfort met le siège devant Toulouse mais ne parvient pas à prendre la ville. Il décide donc de ravager le comté de Foix voisin et allié de la maison Toulousaine. Mais les croisés ne pénètrent que peu dans le comté de Foix. Ils installent leur quartier d’hiver à Pamiers et opèrent quelques razzias jusqu'à Foix. Mais le château lui même ne fut pas inquiété par ses opérations de faible envergure qui touchèrent surtout les faubourgs de Foix.

    Le comté de Foix fut relativement épargné par la croisade dont l’issue fut fatale pour les comtes de Toulouse. Le traité de Meaux-Paris en 1229 amputa le comté de Foix sur sa frange Est, en isolant une seigneurie de Mirepoix et en occupant des positions éparses. En 1241, Roger IV devint comte de Foix à la mort de son père. Sentant que la situation devenait défavorable, il refusa pour la première fois depuis le début de la croisade son soutien militaire au comte de Toulouse, en 1242, précipitant ainsi l'échec de sa dernière révolte. Roger IV se tint éloigné de l'affaire de Montségur3.

    Le château de la fin du Moyen Âge : de Roger Bernard III à Gaston Fébus [modifier]

    La fin du Moyen Âge fut un temps d’aménagements importants et encore visibles. On entoura la tour de l’Arget d’une chemise probablement à l’époque du conflit entre Roger Bernard III et les rois de France et d’Aragon. On perfectionna la tour du milieu, voûtant les plafonds peut être au début du xive siècle comme semble le suggérer le sceau d’Eléonore de Comminges, femme de Gaston II (1315-1342), comte de Foix et mère de Gaston Fébus, placé sur la clé de voûte du premier étage. On ajouta aussi une barbacane et des châtelets sur l’accès donnant sur l’extérieur de la ville, du coté de la route de St-Girons. Le premier châtelet commandait deux échauguettes surveillant la montée. Le châtelet supérieur renforçait une barbacane et la défense des lices, première plateforme intérieure du château. Ces nouvelles constructions alliaient la pierre calcaire du rocher et la brique qui réapparaît au xive siècle dans les constructions militaires de la région. Les deux donjons furent dotés d'un crénelage.

    Mais surtout, on construisit une troisième et dernière tour durant la première moitié du xve siècle. Cette tour ronde fut d'emblée conçue comme un bâtiment voué à la résidence plus qu'à la défense : porte au rez-de-chaussée alors que les tours militaires ne connaissent aucune ouverture avant le premier étage, fenêtres largement ouvertes, cheminées et conduits indépendants sur quatre étages, latrines avec conduit d'évacuation, plafonds voûtés. La tour ronde fut un travail d’architecture complexe et coûteux qui fut entrepris sous le règne deGaston Fébus. Ce dernier, comte de Foix très puissant de 1343 à 1391 gagna à Launac en 1362 une importante bataille contre la maison rivale d’Armagnac qui lui disputait son héritage de Béarn. Beaucoup de grands seigneurs du Sud-Ouest furent fait prisonnier par les Fuxéens au cours de la bataille et Fébus les fit enfermer au château de Foix en attendant que leurs familles et leurs proches puissent acquitter les rançons qui permettraient de les libérer. Ainsi les comtes d'Armagnac et de Comminges, les seigneurs d’Albret, Jean de la Barte, les seigneurs de Pardalha furent enfermés quelques mois dans les prisons du château de Foix avant d’être transférés vers Pamiers puis vers Mazères pour assouplir leur détention. C’est sans doute avec l’argent des rançons que Fébus réalisa de nombreux travaux et aménagements dans les châteaux qu’il possédait dont celui de Foix4.

    La tour ronde mesure 32 mètres de haut et ses murs atteignent 4 mètres d'épaisseur. Pour être plus facilement aménagées, les salles sont de plan hexagonal et s’affranchissent de la forme ronde de l’extérieur de la tour. Pour en faire un bâtiment somptueux, on utilisa même des pierres taillées dans une carrière de grès a quelques kilomètres de Foix alors qu’il était plutôt d’usage dans la région de tailler directement les rochers où étaient bâtis les châteaux. Le grès peut être ouvragé beaucoup plus finement que le calcaire du rocher de Foix, il peut même être scié très régulièrement. Pourtant malgré ses aménagements, les comtes de Foix devenus vicomtes de Béarn, de Marsan et de Gavardan et qui vivent à Orthez, délaissent de plus en plus le château lorsqu'ils viennent séjourner dans le pays de Foix, au profit du château de Mazères et du palais des gouverneurs (l'actuel tribunal) situé en contrebas 5.

    Le château-caserne : garnisons et gouverneurs du xve au xviiie siècle [modifier]

    À cette époque le château de Foix n’est pas abandonné pour autant ce qui protégea le bâtiment de la possibilité de s’en servir comme carrière par les habitants de la ville et donc le protégea de la ruine.

    Au milieu du xve siècle, la tour ronde ou une partie de celle-ci servait de dépot pour les archives comtales. Le château fut très vite transformé en caserne et livré à lui même, ce qui accéléra sa dégradation. En 1570, il y avait huit hommes en garnison dans le château, ce qui peu paraître faible mais aisément compréhensible en l’absence de conflits. Seule la chapelle fut entretenue de façon régulière. Les abords du rocher déjà embroussaillés servaient aux habitants pour faire paître les troupeaux et étendre leurs draps. Le château avait alors piètre allure.

    À partir de 1479, le comte de Foix devient roi de Navarre et le dernier d’entre eux, devenu Henri IV, roi de France en 1607, annexe ses terres pyrénéennes à la France. Siège du gouverneur du Pays de Foix depuis le xve siècle, le château continue à assurer la défense du Pays, notamment pendant les guerres de religion.

    Après l'ordre de rasement de Richelieu (1632-1638), le château faillit être démolit mais la décision ne fut jamais appliquée. À cette époque, nombre de châteaux furent rasés car il était trop coûteux de les garder et ces bâtiments pouvaient se révéler dangereux si on ne les contrôlaient pas. C’est ce qui va arriver à un dizaine de châteaux dans la vallée de l’Ariège.

    En 1635 commença, dans le cadre de la guerre de Trente Ans, une guerre contre l’Espagne qui aboutit en 1659 au Traité des Pyrénées et on retrouva une utilité au château de Foix proche de la frontière tout en oubliant l'ordre de démolition. L’ouvrage fortifié demeura ainsi une garnison jusqu’à ce qu’au milieu du xviie siècle on commence à y installer plus ou moins régulièrement des prisonniers.

    De la prison au Musée départemental [modifier]

    En réalité, le château avait déjà servit de prison au Moyen Âge car les comtes de Foix étaient justicier. Mais un espace réduit était à cette époque dévolu à cette fonction. À partir duxviiie siècle et surtout au début du xixe siècle, le château et ses tours furent entièrement transformés en prison. À la Révolution, lors de la création du département de l’Ariège, ce pénitencier devint départemental. La prison rassembla alors des personnes qui étaient accusées ou prévenues, en attente de jugement et celles qui étaient condamnées à de courtes peines. L’origine des prisonniers est très disparate : mendiants, bandits de grands chemins, hommes emprisonnés pour délits forestiers6.

    La fonction de prison conduisit à de nombreuses modifications architecturales du château. Des grilles furent posées sur les ouvertures, des portes de cellules solides furent installées avec des serrures efficaces. On construisit de nouveaux bâtiments sur les terrasses Est pour y abriter l’administration pénitentiaire. Les prisonniers gravèrent des graffitis sur les murs de leurs cellules et on peut encore les observer dans les différentes salles de la tour ronde qui servait de cachots. Les conditions de détentions étaient effroyables. De plus la prison souffrit chroniquement d’une surpopulation et du manque d'espace. Au début du xixe siècle, les détenus étaient une petite centaine, leur nombre atteint presque 200 en 1859 et le faible nombre de salle ne permettait pas de les séparer selon les crimes et délits commis comme la loi l’imposait. On finit donc par construire une prison moderne dans la ville de Foix et l'on déplaça les prisonniers, créant en 1864 et pour une courte durée un dépôt de mendicité sur le site.

    La fin du xixe siècle connut en Europe un regain d’intérêt pour le Moyen Âge et le patrimoine historique. Le château fut alors classé Monument Historique et restauré sous la direction de Paul Boeswillwald gendre de Viollet-le-Duc. Les restaurateurs tentèrent de revenir au monument médiéval ou plutôt à la conception qu’ils en avaient. Le château qui s’offre à nos yeux aujourd’hui est le fruit de cette restauration.

    Musée départemental de l’Ariège [modifier]

    Depuis 1930, le château abrite les collections du musée départemental de l’Ariège. Préhistoire, archéologie gallo-romaine et médiévale témoignent de l’histoire de l’Ariège depuis les temps les plus anciens. Actuellement, le musée redéploie les collections autour de l’histoire du site du château s’attachant à restituer la vie à Foix au temps des comtes.

    Photographies [modifier]

    Références [modifier]

    1. notice de la base Mérimée [archive]
    2. Florence Guillot, Foix, cité médiévale, Albi, Éditions Apa-Poux, 2003, p. 6.
    3. Claudine Pailhès, L’Ariège des comtes et des cathares, Toulouse, 1992
    4. Pierre Tucoo-Chala, Gaston Fébus, prince des Pyrénées (1331-1391), Anglet, édition Deucalion, 1993, p. 95.
    5. Françoise Gales, Des fortifications et des hommes : l’œuvre des Foix-Béarn au xive siècle, Thèse de doctorat dactylographiée, UTM, 2000
    6. Anne-Marie Albertin, Le château de Foix, Villefranche-de-Rouergues, 1994

    Voir aussi [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surChâteau de Foix.

    Articles connexes [modifier]

    Liens externes [modifier]

  • Château de Termes

    Château de Termes

    Les vestiges du château de Termes dominant le village
    L'ouverture cruciforme de la "chapelle" du château

    Le château de Termes (Tèrme en occitan) est un château dit cathare situé dans le département de l'Aude. Au cœur du massif calcaire des Corbières, Termes se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-est deCarcassonne.

     

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Siège d'une puissante seigneurie féodale, le site a donné son nom à la région, le Termenès. Ses seigneurs sont connus depuis la seconde moitié du xie siècle, et les mentions du château se multiplient au cours du XIIe. Jusqu'au xiiie siècle, son histoire est intimement liée à celle du comté puis de la vicomté de Carcassonne et à celles des vicomtes Trencavel. Il fut le refuge de nombreux cathares sous l'impulsion de Raymond de Termes, vassal du vicomte de Carcassonne en 1209. En 1210, lors de la croisade contre les Albigeois, il subit un siège important relaté dans diverses chroniques. Simon de Montfort décide de s'emparer de Termes en 1210 et les assiégés se rendent à cause de la soif plusieurs mois après le début du siège.

    En 1228, le château passe ensuite sous le contrôle direct du roi de France. Intégré au réseau des forteresses défendant la frontière avec l'Aragon, à la suite du traité de Corbeil en 1258, il en constitue l’un des principaux points forts, et divers documents nous renseignent sur son occupation durant le bas Moyen-Age et l'époque Moderne. Constituant un des « cinq fils de Carcassonne », il sera finalement démantelé en 1654 car inutilisé, peu avant le traité des Pyrénées qui déplace vers le sud la frontière avec l'Espagne.

    Le château de Termes en bordure des gorges du Termenet

    Description [modifier]

    Bâti sur un relief entouré de talus abrupts sur trois côtés, le château n'est accessible que par sa face méridionale.

    Il se compose de deux enceintes concentriques, et comprenait un donjon dont on ne perçoit plus que des pans de murs effondrés, probablement à la suite de son démantèlement à la poudre au xviie siècle. Le tracé de l'enceinte supérieure n'est que partiellement perceptible, essentiellement dans ses parties sud et est.

    L'enceinte inférieure, mieux conservée, mesure environ 125 mètres sur 70. Elle comprend divers ouvrages de flanquement, mais le tracé exact de l'angle sud-ouest n'est plus perceptible. Plusieurs bâtiments subsistent à l'intérieur des deux enceintes.

    Le rocher a largement été aménagé du côté sud pour former un fossé défendant l'accès le moins bien défendu naturellement. Sur le flanc méridional du relief, les restes de murailles et d'un accès en chicane sont à mettre en relation avec le village fortifié du XIIe siècle. Cet habitat villageois a probablement été déplacé plus bas dans la vallée, à son emplacement actuel, après la prise de possession par le roi de France au XIIIe siècle, scénario reconnu pour un certain nombre d'autres sites castraux du Languedoc à la même époque.

    A quelque distance vers le nord, sur un piton rocheux surplombant les gorges, s'élevait un ouvrage fortifié secondaire, le Termenet, qui ne présente plus que des restes extrêmement fugaces. Du point de vue de la datation, quelques vestiges de la partie sommitale correspondent au château primitif des seigneurs de Termes et remontent aux XIe-XIIe siècles. La majeure partie du site a été reconstruite à la fin du XIIIe et début XIVe siècles par les architectes royaux lorsque le site de Termes est devenu une forteresse défendant la frontière contre l'Aragon.

    Angle Nord-Ouest et Poterne du château de Termes

    Entretien des lieux [modifier]

    La commune de Termes œuvre depuis une vingtaine d'années à la mise en valeur du site qui constitue l'un des sites pôles du programme « Pays Cathare » développé par le Conseil général de l'Aude. Le château a fait l'objet d'importants travaux de consolidation (Monuments Historiques), d'approches archéologiques ponctuelles et d’analyses topographique et architecturale.

    Il est ouvert à la visite et bénéficie d'une signalétique destinée à renseigner les visiteurs. Dans la perspective d'une meilleure valorisation, un programme de recherche archéologique est actuellement développé par la commune et est susceptible d'apporter des éléments fondamentaux à la connaissance et au développement du site.

    Des fouilles au château, menées par l'archéologue Jean-Paul Cazes, ont récemment mis au jour l'escalier médiéval du XIIIesiècle qui menait à l'église castrale. L'objectif de cette fouille est d'appréhender les origines et la chronologie du château des seigneurs de Termes, explique David Maso, maître d'oeuvre dans l'aménagement et le terrassement du site.
    Le grand logis de l'époque royale a notamment été dégagé en 2007.

    Voir aussi [modifier]

    Liens internes [modifier]

    Liens externes [modifier]

    Bibliographie [modifier]

    • Langlois, Gauthier (2001) Olivier de Termes, le Cathare et le Croisé (vers 1200-1274), Toulouse: Éditions Privat. ISBN 2-7089-7520-X
    • Sous présidence de Michel Roquebert (2004) La Croisade Albigenoise, Centre d'Études Cathares. ISBN 2-9521024-0-6
    • Centre d'Archeologie mediévale du Languedoc, Comité departemental du patrimoine culturel audois, Le château de Termes - Guide du visiteur, par Lucien Bayrou, (1988)
    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares
  • Château de Quéribus

    Château de Quéribus

    Le château sur son piton rocheux
    Le Mont Canigou vu du château de Quéribus

    Le château de Quéribus (Queribús en occitan) est un château dit « cathare » situé sur la commune de Cucugnan dans ledépartement de l'Aude. Cette forteresse est perchée sur un piton rocheux à 728 mètres d'altitude, à la frontière dudépartement de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. Le château de Quéribus, dont l'existence remonte sans doute au Xesiècle, était un des points de défense du pays cathare. Après sa prise il est intégré au dispositif de défense de la frontière de la France avec l'Aragon. L'annexion du Roussillon par la France (Traité des Pyrénées), qui recule la frontière jusqu'auxPyrénées, diminue fortement son importance stratégique. Le château se dégrade progressivement jusqu'en 1951. À compter de cette date, le château, qui a été classé en 1907, est progressivement restauré.

    Sommaire

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    Histoire du Château [modifier]

    Les origines dans la zone catalane [modifier]

    Le nom du château « Quéribus », qui veut dire rocher des buis est cité pour la première fois en 1021 dans le testament de Bernard IerTallaferrocomte de Bésalú1. À cette date, le castrum fait partie de la vicomté de Fenouillèdes. En 1111, le comte de BarceloneRaimond Bérenger III hérite du comté de Besalú et donc de droits suzerains sur la vicomté de Fenouillèdes et Quéribus. En 1162lorsque se forme la couronne d'Aragon, Quéribus est une des principales forteresses barcelonaises au nord des Pyrénées. Toutefois avec l’annexion à la couronne du comté de Roussillon en 1172, le rôle de Quéribus diminue. À la fin du xiie siècle, la vicomté de Fenouillet est inféodée par le roi Pierre II d'Aragon au vicomte de Narbonne.

    La croisade contre les Albigeois [modifier]

    Le château de Quéribus

    Lors de la croisade contre les Albigeois, le château est tenu par le chevalier Chabert de Barbaira, hérétique notoire et farouche opposant aux croisés. Il devient un refuge pour les religieux cathares : Benoît de Termes, diacre puis évêque cathare du Razès y réside en 1230 et peut-être jusqu'à sa mort avant 1233. C'est l'un des derniers châteaux cathares avec le Château de Puilaurens à accueillir des responsables de l'église cathare après la chute de Montségur. La vicomté de Fenouillèdes est d’ailleurs encore sous la protection du seigneur de Roussillon, Nuno Sanç, qui agit comme intermédiaire face au roi de France, c'est pourquoi, alors que la guerre fait rage dans le comté de Toulouse, le château est laissé à l'écart des conquêtes croisées. À la mort de Nuno en 1241 son cousin le roiJacques Ier d'Aragon hérite du Roussillon et abandonne sa politique de protection du Fenouillèdes, dont la possession est tacitement reconnue au roi de France. Le roi Louis IX ordonne au sénéchal de Carcassonne, Pierre d'Auteuil, de s'emparer du château. La conduite des opérations est confiée à Olivier de Termes, qui connaît les lieux et leur défenseur, pour avoir combattu avec lui face au croisés. Après un court siège de trois semaines, Chabert de Barbaira se rend à Olivier et échange sa liberté contre la reddition du château, en mai 1255. Le château de Quéribus tombe durant la troisième semaine de mai 1255. Quelques mois plus tard, tombait le dernier castrum, château de Niort en pays de Sault.

    Une forteresse royale [modifier]

    En 1258, le traité de Corbeil fixe la frontière entre la France et l'Aragon au sud des Corbières tout près du château. Il devient alors une place forte maîtresse qui appartient au dispositif défensif français dont le commandement est Carcassonne. Il est l'un des « cinq fils de Carcassonne » : QuéribusAguilarPeyrepertusePuilaurens et Termes.

    Le château est confié à un châtelain désigné par le sénéchal de Carcassonne. Le premier est Nicolas de Navarre nommé en 1259. Puis durant les XIIIe et xive siècles, les rois de France reconstruisent et renforcent la structure défensive du château. En 1473, la forteresse est assiégée et prise par les troupes du roi d'Aragon. Enfin, en 1659, le château perd son intérêt stratégique lors de la signature du Traité des Pyrénées qui fixe définitivement la frontière franco-espagnole. Cependant, une garnison y est maintenue pendant plusieurs décennies.

    L'abandon du château [modifier]

    Pendant la deuxième moitié du xviiie siècle, des capitaines-gouverneurs sont nommés par le roi pour remplacer les châtelains. Ils ont la responsabilité du château, mais sans y résider. Les lieux se dégradent peu à peu et sont le refuge de nombreux brigands.

    Abandonnée à la Révolution française, la forteresse continue à se délabrer jusqu'à son classement Monument historique en 1907. La région qui l'entoure avec notamment le Grau de Maury et le village de Cucugnan, constitue un site protégé depuis 1943.

    La restauration du château [modifier]

    Le donjon du château de Quéribus

    En 1951, les premiers travaux de rénovation permettent de consolider l'assiette du donjon et de rénover son aspect général. Durant les années 70, de nombreux petits travaux sont réalisés pour consolider certaines parties du château. Mais c'est entre les années 1998 et 2002 que se déroule la restauration complète du château. De nombreux efforts sont faits pour aménager les lieux et sécuriser l'accès au château au public. Ainsi, le toit du donjon est aménagé en vaste terrasse pour accueillir les visiteurs.

    De 1984 à 1989, des fouilles archéologiques ont été réalisées autour du château et dans l'enceinte du château. Elles ont révélé l'existence de structures d'habitat sur une plate-forme en contre-bas du château.

    Description du château [modifier]

    Les structures défensives [modifier]

    Le château est constitué de trois enceintes étagées au sommet de la falaise. Elles assuraient les défenses du château grâce à divers systèmes de défense : de fines archères utilisées par les arbalétriers, des meurtrières canonnières pour les armes à feu plus large et desmâchicoulis. Quatre siècles d'évolutions de l'art défensif y sont représentés.

    Plusieurs systèmes de défenses des portes sont présents : assommoirsbretèches. Des chemins de ronde et des casemates assurent la surveillance des points vulnérables. Quinze à vingt hommes suffisaient pour défendre la forteresse. Elle ne pouvait de toute façon pas assurer la survie de plus de soldats vu la taille de la citerne et de l'ensemble des bâtiments.

    Les bâtiments et le donjon [modifier]

    La voûte de la salle gothique du donjon

    Le reste de la forteresse est constitué d'un corps de logis, de salle de stockage, de citernes et d'un donjon. Le donjon est une tour polygonale située dans la troisième enceinte au plus haut de la falaise.

    Salle principale du Château de Quéribus

    Construit en plusieurs fois, les murs du donjon ont été renforcés et l'épaisseur des murs atteint plusieurs mètres. La géométrie polygonale de la structure permet de réduire les effets dévastateurs des projectiles. À l'intérieur, la salle gothique contient deux pièces (la cave et la salle principale) et est éclairée par une imposante fenêtre. L'intérieur étonnant de cette structure tranche avec l'aspect massif de la tour. En effet, la salle contient les restes d'une cheminée sur le mur Ouest. Un imposant et superbe pilier retient la voûte nervurée de quatre croisés d'ogives. Le culot du pilier est de type pyramidal et soutenait le plancher qui séparait la salle principale de la cave. Le pilier central de la salle gothique garde son mystère : c'est le seul cas d'une chapelle située au coeur d'un donjon.

    Le sommet du donjon détient une terrasse accessible par un escalier à vis situé dans une tour rectangulaire accolée au donjon. De cet endroit s'ouvre un panorama sur les Pyrénées, la mer Méditerranée et les vignobles de Corbières.

    État actuel du Château [modifier]

    Panorama sur les Pyrénées

    Notes et références [modifier]

    1. Les 36 cités et citadelles du pays cathare, de Jean-Philippe Vidal, édition Pélican, page 194, (ISBN 2-7191-0751-4)

    Voir aussi [modifier]

    Articles connexes [modifier]

    Sources [modifier]

    • Langlois (Gauthier). - Olivier de Termes, le cathare et le croisé (vers 1200-1274), Toulouse : Éditions Privat, 2001, 288 p. (Collection Domaine cathare).
    • Poudou (Francis), Langlois (Gauthier), (dir.) - Canton de Tuchan et communauté de communes des Hautes Corbières, Narbonne : Fédération audoise Léo Lagrangre, 2003.

    Liens externes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le château de Quéribus.

    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares
  • Château de Puivert

    Château de Puivert

    Le château
    Panorama des montagnes, visible depuis la terrasse du donjon

    Le château de Puivert (Puègverd en occitan) est un château dit cathare situé sur la commune de Puivert, dans le département de l'Aude. Ce bâtiment, posé sur une colline surplombant le village et son lac, culmine à une altitude de 605 mètres. Le site se trouve dans la région du Quercorb, à 60 kilomètres au Sud de Carcassonne et à 45 kilomètres à l'Est de Foix.

    Sommaire

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    Histoire du château [modifier]

    Le "castrum" primitif [modifier]

    La construction daterait du XIIIe siècle. Les premières mentions de l'édifice remontent à 1170 : il appartient alors à la famille de Congost, au moment de la croisade des Albigeois. Ces seigneurs pratiquaient le catharisme et étaient montrés comme des hérétiques. Ainsi, en novembre 1210, le château subit un siège de quelques jours par l'armée de Thomas Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort et Puivert devient une possession française. Un effondrement du barrage naturel retenant les eaux du lac au pied du site provoque la destruction d'une partie de la ville de Mirepoix, située à 30 km au nord, dans l'Ariège, en 1279.

    Le château actuel [modifier]

    Au début du XIVe siècle, Thomas de Bruyère, petit-fils de Pons et sa femme, Isabelle de Melun, font reconstruire le « nouveau château », à l'est du Castèl vièlh (Vieux Château) dont les vestiges sont toujours visibles. Les armoiries d'Isabelle de Melun, fille d'un grand chambellan de France, étaient d'ailleurs toujours installées dans l'ancien édifice. La remise en forme du bâtiment lui a donné le caractère symbolique et pittoresque que l'on peut observer.

    Sa classification comme Monument historique date de 1907. Depuis sa vente en 1996 par la famille de Puivert, le château a servi à de nombreux tournages (La Neuvième porteLe Peuple migrateurLa Passion Béatrice...) grâce à son donjon très bien conservé.

    La pièce des musiciens [modifier]

    Au quatrième étage du donjon se trouve la salle des musiciens. Elle porte ce nom car huit sculptures très fines de musiciens avec leurs instruments sont représentés sur les culs-de-lampe de la pièce. En effet, une histoire indiquerait que la ville de Puivert a accueilli au XIIe siècle une célèbre rencontre de troubadours. Les instruments visibles dans la salle sont lacornemuse, la flûte, le tambourin, le rebec, le luth, la guiterne, l'orgue portatif, le psaltérion et la vièle.

    La ville a d'ailleurs ouvert un Musée du Quercorb pour montrer la tradition musicale régionale de l'époque.

    Description du château [modifier]

    L'enceinte [modifier]

    Une des tours du château de Puivert

    Les fonctions du château sont guerrières : le guet et la défense, contrairement aux bâtiments construits à cette époque qui avaient plutôt des buts religieux. L'enceinte s'étend sur une longueur de 175 mètres. Le plan de celle-ci est rectangulaire, elle est percée d'archères et son fossé qui le séparait du plateau est pratiquement invisible de nos jours. L'entrée à l'intérieur de la cour se fait par une tour-porte carrée, située au centre de la courtine Est. Il subsiste 5 tours des 8 initiales :

    • une ronde, lisse, à l'angle nord-est ;
    • une ronde à bossage au milieu du front nord ;
    • une tour au plan carré, avec une tourelle en encorbellement, sur le côté oriental, reliant les deux derniers étages ;
    • les restes d'une tour ronde au sud-est ;
    • le donjon (partie la mieux conservée du château) ;

    En plus de la porte centrale située sur le mur oriental, deux autres portails sont présents :

    • un sur l'angle défendu par le donjon, c'est-à-dire l'angle nord-ouest ;
    • un autre au sud du donjon qui permet d'accéder au vieux château ;

    La surface au sol (basse-cour) du site est très grande : 3 200 m² à l'intérieur des murs !

    Le donjon [modifier]

    Donjon du château de Puivert
    Chapelle du château de Puivert

    Partie la mieux conservée de l'édifice, de forme carrée, il mesure 15 mètres de côté et 32 mètres de haut. Il était initialement attenant du logis seigneurial. Sur la partie ouest de la tour, on peut observer des morceaux de pans de murs perpendiculaires, ainsi que des portes, donc on en a déduit que les habitations étaient accolées à cette paroi. Le donjon est composé de :

    • deux niveaux inférieurs : partiellement souterrains, ils se trouvent sous le donjon. Le plafond est composé de berceaux brisés ;
    • un troisième niveau : accessible par une porte couverte en arc brisé, c'est la chapelle qui s'y trouve. La salle est décorée de colonnettes, de moulures et de blasons. Le plafond est voûté d'ogives, avec des culots sculptés. Sur les murs, on trouve une piscine liturgique, ainsi que des fenêtres trilobées.
    • un quatrième étage : une pièce voûtée d'ogives sur culots, sculptés de figurines profanes jouant des instruments de musique. Cette pièce a ainsi été nommée : "Salle des Musiciens". Son éclairage se fait grâce à trois fenêtres semblables à celles de la chapelle.
    • le cinquième et dernier étage : la plate-forme défensive, à l'époque bordée par un crènelage, nous permet de découvrir une vue magnifique de la région du Quercorb.

    Voir aussi [modifier]

    Articles connexes [modifier]

    Sources [modifier]

    Bibliographie sélective [modifier]

    • Bruno Dusan (dir.), Églises et châteaux du midi de la France ... Notice sur les deux baronnies de Kercorbez, Puivert et Chalabre et sur les deux châteaux de ce nom, Toulouse, 1858
    • Châteaux médiévaux de l'Aude : Guide du visiteur, 25 sites du pays cathare; Archéologie du Midi médiéval; revue annuelle du Centre d'archéologie médiévale du Languedoc ; supplément au tome 4, 1986.
    • Jean Tisseyre, Le Château de Puivert, 1998

    Liens externes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surChâteau de Puivert.

    Carte [modifier]

    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares
  • Château de Dourdan

    Château de Dourdan

    Vue extérieure du château, le châtelet en second plan.
    Vue extérieure du château, le châtelet en second plan.

    Présentation
    Période ou style Moyen Âge
    Type château fort
    Début construction 1220
    Fin construction 1222
    Propriétaire initial Philippe-Auguste
    Destination initiale Habitation
    Propriétaire actuel Ville de Dourdan
    Destination actuelle Musée
    Classement Fichier:Logo monument classe.svg Monument historique (1964)
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    48° 31′ 47″ Nord
    2° 00′ 40″ Est
    Pays France
    Région historique Hurepoix
    Région Île-de-France
    Département Essonne
    Commune Dourdan

    Géolocalisation sur la carte : France

    Château de Dourdan

    Le château de Dourdan est un château fort français situé dans la commune française de Dourdan, dans l'ancienne province deHurepoix, aujourd'hui le département de l'Essonne et la région d'Île-de-France, à quarante-six kilomètres au sud-ouest de Paris.

    Sommaire

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    Situation [modifier]

    Château de Dourdan

    Le château de Dourdan est situé en centre-ville de la commune éponyme dans la région naturelle du Hurepoix qui se caractérisait au Moyen Âge par une forêt dense, encore conservée aujourd'hui. Il est situé au creux de lavallée de l'Orge à moins de deux cent mètres au nord du lit de la rivière approximativement à une altitude de cent mètres sur un terrain argileux. Il fait aujourd'hui face à la place Charles de Gaulle occupée par la halle et bordée par l'église Saint-Germain. Autrefois, il était au centre la ville, entourée par les fortifications.

    Histoire [modifier]

    Un premier château, une forteresse en bois, fut construit au xe siècle pour Hugues Capet.

    Entre 1220 et 1222, un nouveau château fut construit à la demande de Philippe-Auguste à l'emplacement du château capétien. Il reprend les caractéristiques des châteaux philippiens de l'époque, comparable au châteaux de Gisors ou Angers et dans une moindre mesure au Louvre. Caractéristique de l'architecture militaire de cette époque, il était bâti sur un plan carré, protégé par des toursd'angles et un donjon isolé. S'ajoutait un fossé entourant le château et séparant le donjon.

    En 1240Louis IX l'offrit à sa mère Blanche de Castille puis en 1260 à sa femme Marguerite de Provence. Ce fut ensuite un rendez-vous de chasse pour Philippe le Hardi et Philippe le Bel qui le donna en 1307 à son frère le comte d'Évreux.

    En 1314, à la suite du scandale de la Tour de NesleJeanne II de Bourgogne, un temps compromise fut enfermée dans le donjon du château. Le château devint la propriété de Jean Ier de Berry en 1385 qui fit ajouter les fortifications de la ville. Ce qui n'empêcha pas, pendant la Guerre de Cent Ans, le pillage de la ville par les Anglais en 1428 et l'emprisonnement en 1430 d'Étienne de Vignolles dit La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc dans le donjon avant son évasion en 1431.

    En 1477Louis XI réintégra le château au domaine royal, ce qui fut suivi par une série de sièges durant les affrontements entreArmagnacs et Bourguignons. En 1512, pour rembourser la dette du roi, le domaine revint à Louis Malet de Graville jusqu'à sa mort où il fut rendu à Louis XII. Il faisait partie en 1522 de la succession en faveur de François Ier qui le donna en 1526 à sa favorite Anne de Pisseleucomtesse d'Étampes. Récupéré en 1547 par Henri II, il fut vendu à François de Guise.

    En 1567, au cours des guerres de religion, les protestants saccagèrent la ville, le capitaine des forces se réfugia dans le donjon qui fut pris le 17 mai 1591. Il fut alors donné par Henri IV à son surintendant des finances Nicolas Harlay de Sancy qui fit construire les bâtiments accolés aux courtines sud, puis au duc de Sully qui fit comblé le fossé entourant le donjon et ajouter les écuries.

    En 1611Louis XIII racheta le château pour le donner à sa mère Marie de Médicis qui fit construire en 1624 un corps de garde pour loger les mousquetaires. En 1652Louis XIV l'offrit à sa mère Anne d'Autriche, puis en 1672, il revint à Philippe d'Orléans qui le transformé en 1690 en prison royale.

    En 1792, le château devint propriété du département français de Seine-et-Oise qui maintint la prison jusqu'en 1819 où elle fut déclassée en prison municipale accompagnée d'un dépôt de militaires jusqu'en 1852, date du rachat par Amédée Guinée, qui le transmet à son cousin Ludovic Guyot, lui-même le laissant à son fils Joseph Guyot. En 1961, sa fille la comtesse Gaillard de la Valdène le vendit en viager à la commune de Dourdan.

    Suivit alors une période de restauration, le 9 décembre 1964 le château fut classé aux monuments historiques1, en 1972, la tour nord-est fut restaurée, entre 1975 et 1977, les fossés entourant le donjon furent dégagés, entre 1980 et 1982, la toiture et une partie de la façade côté cour furent refaites, suivis entre 1983 et 1984 du donjon, d'une tour d'angle et des courtines et de 1986 à 1987 de la réfection de toutes les façades côté cour, et des meurtrières du châtelet.2

    Architecture [modifier]

    Le château est bâti sur un plan carré de soixante-dix mètres de côté, augmenté de fossés larges de douze mètres et profonds de sept, enjambés par trois ponts. Il était protégé par sixtours, deux au nord-est dont une reliée à l'extérieur par un pont, trois au sud-ouest, une au nord-ouest, auxquels s'ajoute un châtelet fortifié ouvrant au sud-est par un pont-levis et le donjonà l'angle nord. Toutes ces tours étaient rehaussées de toits en poivrière. Les courtines avaient une épaisseur de trois mètres soixante-quinze.

    Le donjon, pièce maîtresse du château, mesurait environ trente mètres de hauteur à partir du fossé et vingt-deux depuis la cour jusqu'au sommet du toit pour un diamètre de treize mètres soixante et une épaisseur des murs fixée à trois mètres soixante-quinze. Les soubassements sont en grès taillé, l'assise en calcaire de Beauce. Aujourd'hui, la hauteur du donjon n'est plus qu'à vingt-cinq mètres des fossés et dix-huit de la cour. Il était à la conception séparé du reste du château par un fossé propre, enjambé par deux pont-levis, l'un vers l'intérieur du château, l'autre vers l'extérieur qui débouchait au premier étage par des portes ogivales. Ce premier étage est entièrement occupé par la salle commune d'un diamètre de six mètres, sous une voûte à croisée d'ogives à six pans haute de huit mètres quarante-cinq. Cette salle était équipée d'une cheminée à pilastre avec un four, un moulin à bras, un puits enchâssé dans le mur profond de dix mètres cinquante. Elle était artificiellement séparée par un plancher permettant d'en doubler la surface pour la garnison. Un escalier rampant intégré à la muraille large d'un mètre vingt-cinq, comptant quarante et une marches conduisait à la salle supérieure, une chambre, elle aussi munie d'une cheminée, haute de six mètres cinquante-cinq sous une voûte à croisée d'ogives. un escalier en vis conduisait à la salle supérieure, salle de guet de six mètres de diamètre. Au delà se trouvait les combles surmontés d'un clocher.

    La cour était équipée d'un chapelle dédiée à Jean le Baptiste, suivit d'un hôtel particulier d'habitation en « U », complété à l'est par une terrasse couverte.3

    Galerie [modifier]

  • Château de Peyrepertuse

    Château de Peyrepertuse

    Le bas-château de Peyreperthuse au soleil couchant

    Le château de Peyrepertuse (en occitan Castèl de Pèirapertusa) est un château cathare, bâti avant le xie siècle. Il se trouve dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon.

    Il est le centre du micro-pays et de l'ancienne seigneurie du Peyrepertusès (en occitan Pèirapertusés) qui veut dire Pierre percée1.

    Sommaire

    [masquer]

    Géographie [modifier]

    Château de Peyrepertuse et son enceinte

    Située sur la commune de Duilhac-sous-Peyrepertuse département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon dans lesCorbières. Il se trouve sur une crête rocheuse en haut d'une colline qui sépare Duilhac du village de Rouffiac-des-Corbières. Position stratégique qui permet à la fois de voir loin dans les différentes vallées qui l'entoure, de contrôler les cols ou de communiquer des signaux au château de Quéribus un peu plus au sud.

    La vue du château depuis Duilhac (au sud) est impressionnante grâce à la falaise de 30 à 40 mètres sur laquelle le château est posé. L'entrée principale se trouve du côté nord, mais à l'époque des Cathares un passage secret permettait après un chemin étroit derrière un gros éperon rocheux de rentrer dans le château par une échelle amovible. Aujourd'hui la poterne du passage secret est fermée mais le chemin est toujours là (le passage derrière l'éperon est exceptionnel) et on peut terminer l'ascension par une voie d'escalade.

    Histoire [modifier]

    Vieux donjon du château

    Le site a été occupé à l'époque romaine dès le début du premier siècle avant Jésus-Christ, comme l'ont montré des fouilles récentes. En 806 apparaissent les premières mentions du château dans l'Histoire. Il est alors catalan et s'appellePerapertusès. Il appartient au comte de Besalú, une petite ville située en Catalogne entre Figueres et Olot, dans un texte de1020.

    Il passe ensuite dans le comté de Barcelone en 1111, puis dans le vicomté de Narbonne. En 1162, le comte de Barcelone,Alphonse II, sépare la couronne d'Aragon formant le royaume d'Espagne.

    À l'époque de la croisade contre les Albigeois, il est le fief de Guillaume de Peyrepertuse, excommunié en 1224. Ce dernier se soumet après l'échec du siège de Carcassonne, et le château devient une possession française en 1240. En 1242, Saint-Louis décide de le renforcer et de lui ajouter une deuxième partie, le donjon "Sant Jòrdi", situé plus en hauteur sur la crête. La situation est confuse dans cette région jusqu'à la signature du traité de Corbeil en 1258 laissant libre la Catalogne et le Languedoc. Il fixe aussi la frontière juste au sud du château de Peyrepertuse. Celui-ci, comme ses voisins, les châteaux dePuylaurens et Quéribus, est une des forteresses royales reconstruites à la fin du XIIIe siècle pour défendre la frontière contre leroyaume d'Aragon puis l'Espagne jusqu'au xviie siècle.

    Une garnison est maintenue jusqu'à la Révolution même si la citadelle n'avait plus trop de valeur depuis l'annexion duRoussillon en 1658. Elle sera ensuite abandonnée et ses ruines subsistent jusqu'à aujourd'hui.

    De nos jours [modifier]

    Restes de la chapelle

    Ses ruines accueillent aujourd'hui près de 100 000 visiteurs par an. Elles dominent de 800 m les vignobles de la région et le village de Duilhac (vignoble des Corbières).

    On y accède par une route qui s'arrête juste en dessous de la falaise sur un parking, les visiteurs peuvent ensuite utiliser un chemin (environ un quart d'heure) pour faire le tour du château par l'est et rentrer par l'entrée principale côté nord. Même si le château est en ruine, la plupart des murs sont encore debout, certaines pièces sont encore bien conservées (notamment lachapelle fortifiée dans le Bas-Château), et la vue de là-haut par beau temps vaut bien la peine d'y monter.

    Pour les courageux et les randonneurs, un sentier de grande randonnée part du village de Duilhac (prendre la route du château sur quelques centaines de mètres avant de prendre à droite un petit chemin qui coupe les lacets). Il s'agit d'une variante dusentier cathare.

    Par temps d'orage ou de grand vent, la montée est fortement déconseillée et souvent interdite pour protéger les visiteurs de lafoudre et des glissades dangereuses dans l'escalier Saint-Louis, qui relie l'ancien château au donjon, déjà fort glissant par beau temps.

    La falaise de calcaire est propice à l'escalade et les voies aboutissent toutes ou presque dans l'enceinte, au grand plaisir des grimpeurs qui terminent leur ascension sous le regard des touristes spectateurs.

    Description [modifier]

    Le château mesure 300 mètres de long et 60 mètres de large dans sa plus grande largeur. L'entrée se trouve au nord et tout le reste du château est inaccessible de par les falaises qu'il surplombe. Tout le château est entouré de remparts soigneusement accrochés en haut des à-pics. Mais la muraille de la partie nord plus accessible est plus imposante que celle de la partie sud qui est composée de pentes très abruptes. Il est composé de deux esplanades à l'est et à l'ouest. Celle de l'est est bordée d'une courtine de 120 mètres de long jalonnée par deux tours. On peut observer sur cette esplanade le château primitif du comte de Besalù et la chapelle du xiie siècle2. Une ancienne citerne d'eau est visible près du château primitif.

    Sur l'esplanade ouest se dresse le château plus récent perché sur le roc Sant Jòrdi. Il fut construit sur l'ordre du roi Saint-Louis en 1242 pour renforcer la forteresse. Pour y accéder, un escalier dit de Saint-Louis assez vertigineux monte le long de la paroi du roc. Le "donjon de Sant Jòrdi" est un château avec son propre système de défense capable de résister aux assaillants ayant réussi à accéder à la forteresse.

    Le Château de Peyrepertuse, vu depuis la commune de Rouffiac-des-Corbières.

    Références et Bibliographie [modifier]

    1. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 39, chez Flammarion imprimé en 1969
    2. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 44, chez Flammarion imprimé en 1969

    Voir aussi [modifier]

    Liens internes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Château de Peyrepertuse.

    Liens externes [modifier]

    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares