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  • La citadelle, la vieille ville et la forteresse de Derbent





    Monuments russes du Patrimoine mondial de l’Unesco

    La citadelle, la vieille ville et la forteresse de Derbent


    La citadelle, la vieille ville et la forteresse de Derbent faisaient partie du limes nord de l’Empire perse sassanide, qui s’étendait à l’est et à l’ouest de la mer Caspienne.

    Daghestan, Caucase oriental, côte occidentale de la mer Caspienne

    Les fortifications en pierre comportaient deux murailles parallèles formant une barrière du front de mer jusqu’à la montagne. La ville de Derbent s’élevait entre ces deux murailles, et elle a en partie conservé son tissu médiéval. Le site demeura d’une grande importance stratégique jusqu’au XIXe siècle.

    Le site de la vieille ville de Derbent a joué un rôle crucial pour le contrôle du passage nord-sud à l’ouest de la mer Caspienne depuis le premier millénaire avant J.-C.

    Les structures défensives construites par les Sassanides au Ve siècle après J.-C. ont été continuellement utilisées par les gouvernements perses, arabes, mongols et timurides qui leur ont succédé pendant quelque quinze siècles.

    La vieille ville de Derbent et ses structures défensives constituent la partie la plus importante des systèmes de défense stratégique conçus et construits sous l’empire sassanide le long de son limes nord, et maintenus jusqu’au XIXe siècle.

    Citadelle, vieille ville et forteresse de Derbent


    Fédération de Russie, Caucase oriental, côte occidentale de la mer Caspienne N42 03 10.7 E48 17 49.9


    Justification d’inscription :

    La citadelle, la vieille ville et la forteresse de Derbent faisaient partie du limes nord de l’empire perse sassanide, qui s’étendait à l’est et à l’ouest de la mer Caspienne. Les fortifications en pierre se composaient de deux murailles parallèles formant une barrière du front de mer jusqu’à la montagne. La ville de Derbent s’élevait entre ces deux murailles, et elle a en partie conservé son tissu médiéval. Le site a gardé une grande importance stratégique jusqu’au XIXe siècle.

    Dumas à Derbent "Caucase Chapitre" XVIII

    Nous partîmes au point du jour : le temps était redevenu superbe. La neige et la gelée avaient disparu, et l’on nous prévenait que nous rencontrerions l’été sur la route de Derbend. ... A Karabadakent, nous nous arrêtâmes pour déjeuner. La tarantasse était bourrée de provisions. Moynet fit trois dessins. Nous étions dans le pays du pittoresque : il eût fallu s’arrêter à chaque pas ; il eût fallu tout prendre. A Bouinaky, nous retrouvâmes nos voitures et le domestique du prince. Je restai avec Bagration dans sa tarantasse ; Moynet et Kalino s’installèrent dans la mienne ; en cinq minutes, les chevaux furent attelés ; on partit. A deux cents pas de l’aoul, nous fîmes lever une compagnie de perdrix qui alla se remettre à cinquante pas de l’endroit où elle avait pris son vol. Nous arrêtâmes les tarantass et nous nous mîmes à leur poursuite. J’en tuai une. La bande s’enleva par-dessus une petite colline qui nous interceptait la vue. Je la suivis. En arrivant au sommet de la colline, j’oubliai mes perdrix : j’étais en face de la mer Caspienne. Elle était d’un bleu saphir, pas une ride ne courait à sa surface ; seulement, comme le steppe dont elle semblait la continuation, c’était le désert.

    Rien n’était plus majestueusement triste que cette mer d’Hyrcanie, comme l’appelaient les Anciens, mer presque fabuleuse avant Hérodote, dont Hérodote le premier fixa l’étendue et les limites, et qui n’est pas beaucoup plus connue aujourd’hui que du temps d’Hérodote.

    Mer mystérieuse qui reçoit tous les fleuves du Nord, de l’Occident, du Sud ; qui, de l’Est, ne reçoit que du sable ; qui engloutit tout, ne rejette rien, s’écoule sans qu’on sache par quelle route souterraine se perd son eau ; qui se comble peu à peu et qui finira, un jour, par être un grand lac de sable, ou, tout au moins un de ces marais salés comme nous en avions rencontré dans les steppes kirghis et nogaïs.

    Au reste, par la disposition du sol, par le tracé de la route, il était évident que nous n’allions plus la perdre de vue jusqu’à Derbend. Nous descendîmes de notre colline, nous remontâmes dans nos tarantass, qui franchirent un dernier pli de terrain, et qui se retrouvèrent dans les steppes. Là disparaissaient ces montées impossibles, ces descentes folles auxquelles ne font pas même attention des hiemchiks du Caucase, et qu’ils montent et descendent au grand galop sans s’apercevoir qu’entre la montée et la descente passe un fleuve.

    Il est vrai que, pendant six mois de l’année, le fleuve n’est pas chez lui ; mais il laisse, pour le représenter, ses cailloux, sur lesquels les voitures dansent avec des bondissements dont on n’a pas idée chez nous, mais qu’on doit prévoir lorsqu’on examine la construction des tarantasse. C’est le symbole de la lutte de l’homme contre l’impossible.

    ... Je ne saurais trop le dire et le redire à ceux qui feront le voyage que j’ai fait, et la recommandation s’étend à tous les peuples : d’Astrakan à Kislar, il faut tout emporter avec soi, et, de Kislar à Derbend, faire ses provisions, quand, par hasard, on passe dans une ville ou dans un aoul.

    En Italie, on mange mal ; en Espagne, on mange peu ; mais, dans les steppes, on ne mange pas du tout.

    Au reste, les Russes ne paraissent pas le moins du monde éprouver le besoin de manger, et, par les choses qu’ils mangent pour la plupart du temps, on voit que, chez eux, manger, non seulement n’est pas un art, mais n’est pas même une habitude ; pourvu que le somavar bouille, pourvu que le thé fume dans les verres, que ce soit le thé jaune de l’empereur de la Chine, ou le thé kalmouk du prince Tumaine, peu leur importe. Ils font ce que font les Arabes après avoir mangé une datte le matin et une datte le soir : ils serrent d’un cran la ceinture de leur kandjar, et, partis avec des corpulences ordinaires, ils arrivent à destination avec des tailles d’amoureux de vaudeville. Mais avec le prince Bagration, qui avait habité la France, qui aimait la France et qui appréciait si bien ses produits végétaux et animaux, quadrupèdes et bipèdes, la disette n’était point à craindre.

    J’en suis encore à me demander où il s’était procuré le pâté de foie gras que nous entamâmes à Karakent et que nous ne finîmes qu’à Derbend. Car, enfin, à vol d’oiseau, nous étions bien à quelque chose comme douze cents lieues de Strasbourg. Il est vrai que nous étions encore plus loin de la Chine et que nous prîmes d’excellent thé...

    Nous étions levés au point du jour. Au point du jour, le village de Karakent, noyé dans le brouillard avec un premier plan chaudement éclairé, et les autres plans se dégradant au milieu d’un rayon rose, puis violet, et finissant par se perdre dans un lointain vaporeux et bleuâtre, présentait un si ravissant aspect, que Moynet en fit non seulement un dessin, mais encore une aquarelle. Nous avions le temps, au reste ; Derbend n’était plus qu’à cinquante verstes de nous, et nous étions sûrs, sauf accident, d’y arriver dans la journée.

    Vers les deux heures de l’après-midi, l’approche de Derbend, qui nous était caché par un mouvement de la montagne, nous fut signalée par la vue d’un cimetière tatar. Toute une colline en amphithéâtre, d’une verste de haut, était hérissée de tombes tournées vers l’Orient et dominant la mer.

    ...C’était Derbend, en effet, c’est-à-dire une immense muraille pélasgique qui nous barrait le passage en s’étendant du haut de la montagne jusqu’à la mer. Devant nous seulement une porte massive, appartenant, comme forme, à cette puissante architecture orientale destinée à braver les siècles, s’ouvrait et semblait aspirer à elle et avaler le chemin. Près de cette porte s’élevait une fontaine qui paraissait bâtie par les Pélasges et à laquelle des femmes tatares, avec leurs longs voiles à carreaux de couleur vive, venaient puiser de l’eau.

    Des hommes armés jusqu’aux dents étaient appuyés à la muraille, immobiles et graves comme des statues. Ils ne parlaient pas entre eux, ils ne regardaient pas les femmes qui passaient devant eux : ils rêvaient. De l’autre côté de la route, il y avait un de ces murs ruinés, comme il y en a toujours près des portes et des fontaines des villes d’Orient, et qui ont l’air d’être là pour l’effet. Dans l’intérieur du mur, là où avait sans doute été autrefois une maison, poussaient des arbres énormes, chênes et noyers.

    Nous fîmes arrêter les voitures. C’est si rare de trouver une ville qui réponde à l’idée qu’on s’est faite d’elle, d’après son nom, d’après sa naissance, d’après les événements qu’elle a vus s’accomplir !

    Mais Derbend, c’était bien cela ; c’était bien la ville, non pas aux portes de fer mais la ville porte de fer elle-même ; c’était bien la grande muraille destinée à séparer l’Asie de l’Europe, et à arrêter contre son granit et son airain les invasions des Scythes, cette terreur du vieux monde, aux yeux duquel ils représentaient la barbarie vivante et dont le nom était emprunté au sifflement de leurs flèches.

    Nous nous décidâmes enfin à entrer dans la ville. C’était bien la ville frontière, la ville limite, la ville placée entre l’Europe et l’Asie et qui est à la fois européenne et asiatique.

    Au haut, la mosquée, les bazars, les maisons à toit plat, les rampes escarpées conduisaient à la forteresse. Au bas, les maisons à toit vert, les casernes, les drojkys, les charrettes.

    Seulement fourmillait dans les rues le mélange des costumes persans, tatars, tcherkesses, arméniens, géorgiens.

    La première chose qui nous frappa fut une petite baraque en terre ; elle était défendue par deux canons ; elle était entourée d’une chaîne, et, sur deux piliers de pierre, elle portait le double millésime 1722 et 1848, avec cette inscription : 
    - Pervoé at daknovenié velikavo petra 
    - ce qui signifie : « Le premier repos de Pierre le Grand. » Ce fut en 1722 que Pierre visita Derbend ; ce fut en 1848 que l’on mit cette barrière autour de la cabane qu’il avait habitée. Un troisième canon la défend du côté de la mer. Ces canons ont été amenés par le tzar ; ils avaient été fondus par lui à Voronèje sur le Don ; ils portent la date de 1715. Un des trois, celui qui est placé derrière la petite cabane est resté monté sur un affût du temps. C’est encore une des stations de cet homme de génie consacrées par la reconnaissance des peuples. Les Russes ont cela d’admirable que cent cinquante ans écoulés depuis la mort de Pierre n’ont rien enlevé à la vénération qu’ils portent à sa mémoire. Son désespoir était de trouver une mer, un littoral et pas de port. Derbend n’a pas même de rade ; on aborde par un chenal de quinze pieds de large. Excepté dans cette ouverture, la mer brise partout sur des roches. Souvent, quand elle est un peu grosse, les hommes sont obligés de se jeter à l’eau pour diriger leurs barques à travers cette étroite passe ; cette eau monte seulement jusqu’au-dessus de la ceinture. Une espèce de jetée, que la mer inonde au moindre mouvement de ses vagues, s’étend à une cinquantaine de pas en mer. Elle sert à s’embarquer en dehors de cette ligne de brisants.

    Le mur qui défend la ville du côté du midi s’étend le long de cette jetée, qu’il abandonne bientôt, la laissant se projeter seule dans la mer ; pour qu’il offre moins de résistance aux vagues, il est ouvert à la base comme par d’énormes meurtrières ; par ces meurtrières, l’eau, dans les gros temps, peut entrer et sortir ; nous ne parlons pas du flux et du reflux, la Caspienne n’ayant pas de marée. Du rivage de la mer, on voit admirablement toute la ville qui s’étend en amphithéâtre ; c’est une cascade de maisons qui descend du haut de la première chaîne de collines jusqu’à la plage ; seulement, au fur et à mesure qu’elles descendent, elles s’européanisent. Au haut de la ville, on est dans un aoul tatar. Au bas de la ville, on est dans une caserne russe. Vue de la plage, la ville présente l’aspect d’un carré long qui ressemble à un tapis déroulé fléchissant par le milieu ; du côté méridional, la muraille présente une espèce de renflement, comme si, la ville ayant fait un effort, l’enceinte avait cédé.

    Partout où la muraille est restée intacte, on reconnaît la construction pélasgique ; aux endroits où elle s’est écroulée, elle a été rebâtie en pierre ordinaires et selon les règles de la maçonnerie moderne.

    Cependant, je doute que les murailles remontent aux Pélasges ; si j’osais émettre une opinion en si délicate matière, je dirais que Khosrou le Grand, que nous appelons Chosroès, la fortifia, d’après les traditions pélasgiques, vers 562, dans ses guerres contre Justinien. La porte du Sud serait une preuve, selon moi, à l’appui de cette opinion ; elle est surmontée du fameux lion persan que le fils de Kobad avait pris pour emblème, et qui, parmi toutes les différentes races de lions qu’ont inventées les sculpteurs, présente cette spécialité d’avoir la tête faite comme un grelot.

    Au-dessous du lion est une inscription en vieux persan, que personne ne peut lire parmi les Persans modernes. Bagration m’a promis d’en faire prendre l’empreinte, et je lui ai promis, moi, de lui en faire faire une traduction par mon savant ami Saulcy.

    La nuit seule nous fit rentrer dans notre maison ou plutôt dans notre palais. Et nous adressâmes nos prières à la nuit, pour qu’elle se fît rapide comme une nuit d’été. Nous avions soif de Derbend, qui nous apparaissait avec la magie du crépuscule, et qui, bien certainement, devait être la chose la plus curieuse que nous eussions encore

    Chapitre XIX Oline Nesterzof

    Il faut répéter à chaque instant, et on ne le répétera jamais assez, que nul peuple ne comprend comme le peuple russe toutes les délicatesses de l’hospitalité. Outre ses rues secondaires, Derbend, comme les églises latines, est coupée en croix par deux grandes artères, l’une longitudinale, l’autre transversale. L’artère longitudinale va de la mer à la ville persane et tatare. Seulement, elle est forcée de s’arrêter au bazar, les difficultés du terrain l’empêchent de monter plus haut. L’artère transversale va de la porte du Midi à la porte du Nord, ou, si l’on aime mieux cette seconde désignation, de la porte du Lion à la porte de la Fontaine. Les deux côtés de la rue ascendante sont garnis de boutiques, presque toutes de chaudronniers et de forgerons ; au fond de chacune de ces boutiques est creusée une niche, et dans cette niche, avec l’immobile gravité qui caractérise son espèce, est perché un épervier. Grâce à cet épervier, chaque jour de fête ou de repos, le forgeron ou le chaudronnier se donne, comme un grand seigneur, la satisfaction d’une chasse aux alouettes ou aux petits oiseaux. Après avoir visité le bazar, nous gagnâmes la mosquée ; le moullah nous attendait pour nous la faire visiter ; je voulais, selon l’usage oriental, ôter mes bottes ; mais il ne le permit point : on se contenta de relever les tapis sacrés, et de nous faire marcher sur le carreau. En sortant de la mosquée, une espèce de cippe funéraire frappa ma vue ; je demandai ce que c’était : il me semblait que cette colonne devait se rattacher à quelque légende. Je ne me trompais pas, ou plutôt, je me trompais : ce n’était pas une légende, c’était une histoire. Il y a à peu près cent trente ans, lorsque Derbend, ville persane, était sous la domination de Nadir-Schah, les habitants se révoltèrent contre un gouverneur très doux et très pacifique que le hasard leur avait donné et le chassèrent de leurs murs. Nadir-Schah n’était pas homme à se laisser fermer, à lui, maître de l’Asie, la porte de l’Europe ; il envoya, pour remplacer le gouverneur pacifique, le plus féroce de ses favoris, en lui recommandant de reprendre la ville à quelque prix que ce fût, lui laissant le choix de la vengeance qu’il devait tirer des habitants. Le nouveau khan s’achemina vers Derbend, força les portes et reprit la ville. Le lendemain de sa rentrée en possession, le khan donna l’ordre à tous les fidèles de se rendre à la mosquée. Les bons musulmans s’y rendirent ; les mauvais restèrent chez eux. A chacun de ceux qui se rendirent à son ordre, le khan fit, à leur entrée dans la mosquée, arracher un oeil. Quant à ceux qui étaient restés à la maison, on leur arracha les deux yeux.

    Au lieu de monter au sommet de la montagne, Derbend, cette fois, descendait, à la mer sur une largeur d’un kilomètre et sur une longueur de trois. D’où nous étions, on n’apercevait que des toits de maisons coupés par des rues ; puis, dans la totalité de la ville, deux massifs de verdure seulement. L’un était le jardin public. L’autre, les platanes de la mosquée, à l’ombre desquels sont enterrés les yeux des habitants de Derbend.

    Nous gravîmes encore une centaine de pieds, à peu près, pour sortir de la forteresse, et nous nous trouvâmes sur un plateau dominant d’un côté un immense ravin, de l’autre côté, formant, au contraire, la pente ascendante de la montagne. De ce côté, les murailles de la citadelle sont criblées de balles ; bloquée en 1831 par Kasi-Moullah, elle résista, mais eut énormément à souffrir du voisinage d’une tour prise par les montagnards. Aussi, la tour est-elle rasée aujourd’hui, pour que pareil accident ne se renouvelle pas. Cette tour faisait partie du système de fortifications qui relie cette première citadelle à une seconde ; elle se rattachait, en outre, à cette fameuse muraille, rivale de celle de la Chine et qui, au dire de certains historiens, s’étendait de Derbend à Taman, traversait tout le Caucase, et séparait l’Europe de l’Asie.



    29 août 2003 - Russie.net

     

     


    Source : http://www.russie.net/article4877.html




  • Château de Blandy-les-Tours

    Château de Blandy-les-Tours

    Porte d'entrée du château de Blandy

    Le château de Blandy-les-Tours est un château fort médiéval situé sur la commune de Blandy-les-Tours dans le département de la Seine-et-Marne, non loin du château de Vaux-le-Vicomte. Le château est situé au cœur du village de Blandy. Depuis son acquisition par le Conseil général de Seine-et-Marne, il a fait l'objet de plusieurs campagnes de restaurations.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Historique du château [modifier]

    Tour nord du château

    L'histoire du château débute dans les textes en 1216. Il appartient au vicomte de MelunAdam II de Chailly et se réduit à un manoirseigneurial à enceinte irrégulière.

    Au xive siècle, le château est fortement modifié avec de nouvelles fortifications et structures de défense : un fossé est creusé et une nouvelle tour-porte, avec pont-levis à flèches, est percée dans le mur d'enceinte. Les rois Charles V ( de 1364 à 1380) etCharles VI (de 1380 à 1422) financent aux propriétaires successifs du château, les comtes de Tancarville Jean II et son petit-filsGuillaume IV, les aménagements du château fort. Un donjon haut, défendu par deux ponts-levis, est édifié. L'enceinte est modifiée par l'ajout de nouvelles tours et de courtines neuves. Toutes ces modifications ont lieu durant la Guerre de Cent Ans.

    Cependant, le château de Blandy-les-Tours fut agrandi au xvie siècle par François II d'Orléans. Le château devient dès lors une demeure de plaisance. Marie de Clèves s'y marie en 1572 en présence du futur Henri IV. Mais le château change souvent de propriétaire et se détériore progressivement devenant "la ferme des tours". En 1707, le maréchal de Villars, propriétaire du château de Vaux-le-Vicomte, achète la terre et le château de Blandy. Les communs de Vaux-le-Vicomte ayant essuyé un incendie, le maréchal décide d'utiliser la château de Blandy pour la reconstruction des communs. Non seulement il fait étêter toutes les tours médiévales et réemploie les charpentes à Vaux, mais encore il fait abattre les courtines pour combler les fossés. Le château est transformé en ferme ce qui accélère sa ruine. Les toîtures des corps de logis s'écroulent, les parapets sont détruits, la grande tour-porte éventrée pour aggrandir l'accès.

    En 1764, le château est revendu à Choiseul, ministre de Louis XV.

    Vient la Révolution française. Le château n'est pas inquiété car il ne présente plus aucun signe de féodalité.

    En 1883, la commune de Blandy le rachète grâce à un don généreux de son maire Pierre-Charles Tuot. Cette enceinte ruinée et vide de tout bâtiment est alors classée monument historique en 1889.

    À partir des années 1970, des associations de bénévoles engagent les premiers travaux de sauvegarde du château.

    Acquis par le Conseil général de Seine-et-Marne en 1992, le château a fait l'objet depuis cette date d'un projet complet de restauration conçu et mis en oeuvre par Jacques MoulinArchitecte en chef des monuments historiques, qui a réellement permis de rendre vie au monument en lui trouvant une affectation et en l'ouvrant au public.

    En septembre 2007, pendant les journées du patrimoine, le château a été rouvert au public après deux ans de travaux.

    Blandy aux origines du protestantisme [modifier]

    Le château de Blandy-les-Tours constitue, aujourd'hui, un lieu de mémoire du protestantisme en France1. Au XVIe siècle, le château, au propre par ses fortifications comme au figuré, est un bastion de l'esprit réformé. Pour mieux dire, il forme une enclave au cœur du pays briard. Comment expliquer cette singularité ? Elle doit son existence à la rencontre de deux phénomènes distincts : l'émergence, dans le diocèse de Meaux, des tous premiers courants réformés français de l'Histoire et le maintien d'intérêts patrimoniaux des seigneurs de Blandy. Il ne s'agit en aucune manière de conversion calculée ni encore d'une quelconque proximité géographique de la vicomté de Melun avec Meaux.

    L'évêque de Meaux, Guillaume Briçonnet, mène une vie qui détonne avec celle des hommes d'église de son temps : il abandonne la vie de cour et décide de vivre dans son diocèse. En1521, le cénacle de Meaux est fondé à sa demande par l'entremise de son vicaire et ami Jacques Lefèvre d'Étaples. Cette école de Meaux se donne pour but de réformer la vie d'église par le rétablissement de la discipline ecclésiastique, l'astreinte à résidence des curés dans leur paroisse ainsi que leur formation théologique. L'instruction théologique des prêtres est en effet essentielle à la mission pastorale qu'ils doivent mener auprès des fidèles. En cela, cette œuvre préfigure les réformes du concile de Trente. À côté de ces réformes institutionnelles, de nombreux érudits humanistes, tels que l'hébraïsant François Vatable ou encore Guillaume Farel, viennent renouveler l'appareil théologique et critique des textes sacrés. On s'attaque à la traduction des textes de la Bible en langue vernaculaire afin de les rendre accessibles au plus grand nombre ; on révise les traductions anciennes des textes et on propose de nouveaux commentaires pour ces nouvelles versions. Le "cénacle" exerce par ailleurs une grande influence sur les humanistes (Clément MarotFrançois Rabelais) et monseigneur Briçonnet devient, cette même année, le directeur spirituel de Marguerite de Navarre (la sœur aînée de François Ier) en qui il trouve un puissante protectrice.

    Les franciscains alliés aux Docteurs de la Sorbonne s'opposent à ce mouvement de réformes. L'Université de Paris, attachée aux Traditions pédagogiques et réflexives médiévales, considère que les réformes engagées sont ambiguës et ouvrent la voie à des interprétations non conformes au magistère de l'Eglise catholique (autorité en matière de morale et de foi de l'ensemble des évêques, du pape en particulier, sur les fidèles catholiques). Ce faisant, en 1525, elle parvient à mettre fin aux activités du cénacle de Meaux et provoque la dispersion de ses membres si ce n'est leur disparition. Ainsi en est-il de Jacques Lefèvre d'Étaples qui s'exile à Strasbourg, de Guillaume Farel qui s'installe à Genève ou encore de Clément Marot qui est conduit dans les prisons du Châtelet de Paris. Cette première entreprise de restauration et de réhabilitation des ouvrages de l'esprit et de la Religion trouvera, de manière détournée, sa réalisation dans la création du Collège des lecteurs royaux (notre actuel Collège de France) fondé en 1530.

    À côté de ces destinées malheureuses, dans la vicomté de Melun, les seigneurs de Blandy, quant à eux, règlent le devenir de leur famille par des alliances. Membre de la famille royale et petit-fils de Dunois, le compagnon d'armes de Jeanne d'ArcLouis Ier d'Orléans-Longueville se marie avec Jeanne de Hochberg, marquise de Rothelin en Brisgau dans le sud de Bade. La famille de la marquise de Hochberg conclut cette alliance pour des raisons patrimoniales car elle possède quelques terres dans le duché de Bourgogne ainsi que le comté de Neuchâtel en Suisse. Les Hochberg ont toujours entretenu des alliances avec ce vaste duché afin d'y maintenir leurs fragiles possessions, d'abord avec Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne, puis avec Louis XI lorsque celui-ci incorpore le duché à la Couronne de France. Le mariage de Jeanne de Hochberg avec un Orléans-Longueville participe de cette politique matrimoniale. Il s'agit, en effet, de s'allier la Maison royale de France, nouvelle propriétaire du duché, en contractant un mariage avec un prince du sang issu de cette Maison. De ce mariage naissent trois garçons dont les deux premiers meurent jeunes. Le dernier de la fratrie, François d'Orléans-Longueville, se marie en 1536 à Jacqueline de Rohan. À la mort de ce dernier, la confédération helvétique tente de soustraire la principauté de Neuchâtel de l'héritage familial. Curatrice de son fils Léonor, Jacqueline de Rohan se rend en Suisse pour faire valoir ses droits. C'est là-bas, vers la fin des années 1550, au contact des réformateurs Guillaume Farel et de son disciple Jean Calvin, qu'elle embrasse la religion réformée. Jacqueline de Rohan fait alors du château de Blandy un refuge protestant sans toutefois que les habitants du village soient obligés de changer de religion. Durant la première guerre civile, consécutive à la provocation du massacre de WassyColigny rallie à Meaux la première "prise d'armes" du prince Louis Ier de Condé qui prendra Orléans par surprise. Beaucoup de Huguenots trouvent alors refuge, malgré les dangers, au château de Blandy. Une lettre de Calvin, datée de 1563, lui rend honneur :

    « Vous n'avez jamais eu honte ni crainte de vous avouer du troupeau de Jésus-Christ, même que votre maison a été un hôpital pour recevoir les pauvres brebis dispersées. L'humanité que vous avez exercée envers ceux qui étaient affligés pour le nom de Dieu lui a été un sacrifice agréable. »

    Lors du mariage de la princesse Marie de Clèves (personnage distinct de La Princesse de Clèves) avec Henri Ier de Bourbon, deuxième prince de Condé, en août 1572, Blandy réunit la fine fleur de l'aristocratie huguenote parmi laquelle se trouvent le jeune prince Henri de Navarre, futur Henri IV, ou encore l'amiral de Coligny. C'est cette même cour qui, quelques semaines plus tard, est conviée à Paris au mariage d'Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, cette cour encore qui périt presque entièrement pendant le massacre de la Saint-Barthélemy. La fille deJacqueline de RohanFrançoise d'Orléans, fait, elle aussi, un mariage protestant en épousant Louis Ier de Bourbon, prince de Condé et duc d'Enghien, le chef du parti calviniste, mais abjure la foi réformée après la nuit du 24 au 25 août 1572. Ainsi le protestantisme dans la Brie s'éteint-il avec Jacqueline de Rohan.

    Fantômes et Légendes [modifier]

    D'après certaines légendes locales, le château de Blandy-les-Tours serait hanté par des fantômes. Selon la légende, les spectres apparaissent le plus souvent le jour de la Toussaint à minuit. Il se mettent alors à tournoyer autour des remparts du château pendant que, semblant provenir des souterrains, des hurlements ainsi que de sinistres bruits de chaînes s'élèvent. Un autre fantôme, celui d'un seigneur du XIe siècle qui fut un grand meurtrier de son vivant. Maudit éternellement, traverse désormais toutes les pièces du château vêtu d'un suaire sanglant et brandissant un poignard. Son apparition est ponctuée de cris.

    Architecture du château [modifier]

    Donjon du château de Blandy

    Le château est construit avec une enceinte de forme hexagonale flanquée de tours rondes où le puissant donjon dresse ses 35 mètres de hauteur, (xive siècle). Le château de Blandy est l'exemple type d'une forteresse du xiiie siècle transformée en résidence seigneuriale comme d'autres de la fin du xive siècle. Ce mouvement de transformation impulsé par Charles V au Louvre, se retrouve notamment au château de Saumur, de Mehun-sur-Yèvre, de Coucy ou de Largoët-en-Elven.

    enceinte se compose de 6 tours :

    • la tour carrée, (ancienne tour porte),
    • la tour nord,
    • la tour de justice,
    • la tour des archives
    • le donjon,
    • la tour des gardes,

    Les bases des 3 dernières tours furent élevées après 1370 en grès de Fontainebleau, alors que les étages supérieurs sont le fruit des travaux réalisés vers 1390 par Guillaume IV en moellons de pierre meulière, plus économique. Enfin, le donjon possédait trois issues, ce qui est rare dans l'art médiéval. La herse du donjon, toujours en place, a été datée de 1381.

    Bibliographie [modifier]

    • Châteaux et enceintes de la France Médiévale, Paris, Picard, 1990.
    • Marc Viré, Le château fort de Blandy-les-Tours, images de son histoire, Comité des archives et du patrimoine, de Seine-et-Marne, 1997, 64 p.
      Ouvrage très pédagogique mais déjà obsolète
    • Christophe Carmona, "Les aventures d'Aline, tome 5 : Les Tours de Blandy"; Bande dessinée, ID l'Edition, 2007
    • Isabelle Rambaud (dir.), Le château de Blandy-les-Tours, éd. Gaud, déc. 2007

    Notes et références [modifier]

    1. Église réformée de France, Protestants en région parisiennes : Lieux de Mémoire, Blandy-les-Tours [archive]

    Liens externes [modifier]

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    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surChâteau de Blandy-les-Tours.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Blandy-les-Tours

     

     

  • Forteresse de Largoët

    Forteresse de Largoët


    Vue du donjon et de la tour ronde à partir de l'étang
    Vue du donjon et de la tour ronde à partir de l'étang

    Présentation
    Nom local Tours d'Elven
    Période ou style Médiéval
    Type Château-fort
    Début construction xiiie siècle
    Fin construction xve siècle
    Destination initiale Tour résidence
    Classement Monument historique
    Site internet Consulter
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    47° 43′ 31″ Nord
    2° 37′ 07″ Ouest
    Pays France France
    Région historique Bretagne
    Région Région Bretagne
    Département Morbihan
    Commune Elven
    Géolocalisation sur la carte : Morbihan
    Morbihan department location map.svg
    Forteresse de Largoët


    La forteresse de Largoët, également connue sous le nom de tours d’Elven, est un site médiéval situé à Elven, dans le Morbihan, à13 km de Vannes.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Le donjon octogonal
    Blason de laMaison de Rieux

    Un château est mentionné pour la première fois en 1020, comme possession du seigneur d'Elven Derrien 1er, mais l'édifice que l'on connaît actuellement a été construit entre le XIIIe et le xve siècle. Le domaine devient la propriété de la famille Malestroit au xiiie siècle. Les partis de Blois et de Montfortse le disputent pendant la guerre de succession de Bretagne, puis il échoit à la famille des Rieux auxve siècle. C'est à cette époque (entre 1474 et 1476) que Jean IV, seigneur de Rieux, y retient Henri Tudor, duc de Richmond, futur Henri VII d'Angleterre. En 1490Charles VIII démantèle le château, mais il est restauré sous l'impulsion d'Anne de Bretagne.

    Nicolas Fouquet l'achète en 1656, et après sa mort il est vendu à Michel de Trémeurec et demeure dans sa famille. Au xixe siècle, il est question de détruire Largoët, vu son état de délabrement mais il est sauvé de la démolition grâce à l'action de Prosper Mérimée, qui le fait classer monument historique en 1862. Depuis les années 1970, on a commencé à entreprendre sa restauration.

    Dans les années 1980-1990, le site est le lieu d'organisation de spectacles son et lumière qui avaient lieu pendant l'été et qui étaient très réputés dans la région. Les spectateurs prenaient place sur des gradins situés face au lac et contemplaient l'embrasement des deux tours au cours de la reconstitution de contes et de légendes : Lancelot du LacTristan et Iseut... Les Elvinois jouaient les rôles principaux et étaient nombreux à participer en tant que figurants. Un feu d'artifice clôturait chaque représentation. Malheureusement, ces spectacles, organisés par l'Association pour la Renaissance du Château de Largoët (ARCL) cessèrent au milieu des années 1990. En 2002, un spectacle son et lumière en langue bretonne y a été organisé.

    Architecture [modifier]

    Les ruines de Largoët conservent un aspect imposant, notamment grâce au donjon octogonal du xive siècle. Haut de 45 mètres, il est l'un des plus élevés de France (donjon de Vincennes52 mètres). C'était une tour résidence (destinée à l'habitation seigneuriale) qui comportait cinq étages, tous planchéiés. Ses murs sont épais de 6 mètres et dépassent 9 mètres à certains endroits. L'entrée se faisait au rez-de-chaussée par une porte qui était précédée d'un pont-levisenjambant un fossé. Cette porte s'ouvre sur un couloir long de 7 mètres qui traverse toute l'épaisseur du mur et débouche sur une salle d'environ 40 m². À chacun des étages supérieurs, on retrouvait une salle identique. Au premier étage, on peut encore voir la pièce où séjourna Henri Tudor. L'énorme épaisseur des murs permis aux bâtisseurs un agencement remarquable des circulations verticale et horizontale: deux escaliers à vis sont pris dans l'épaisseur des murs. L'un, partant du rez-de-chaussée et destiné à l'usage seigneurial et à la réception des visiteurs de marque, dessert tous les niveaux jusqu'au chemin de ronde sommital. Un second escalier à vis, plus étroit, situé dans le mur opposé, à usage plus privatif, part du premier étage et dessert les étages supérieurs. À chaque niveau, une petite pièce adjacente, aménagée dans la considérable épaisseur des murs, servait de garde-robe ou de cabinet privé. Toujours à chaque niveau, un étroit couloir menait à des latrines dont le conduit de chute est réservé dans l'épaisseur du mur.

    En plus de cet édifice colossal, on trouve à Largoët :

    • Une tour ronde de trois étages, du xve siècle, percée de canonnières au premier niveau, et surmontée d'un bâtiment hexagonal. Elle a été aménagée au xxe siècle pour en faire un pavillon de chasse, et a servi de décor pour le tournage de films historiques, dont Lancelot du Lac et Chouans.
    • Un châtelet du xve siècle, marquant l'entrée de la forteresse, adossé à une autre construction du xiiie siècle.
    • Les restes de la muraille d'enceinte, des douves asséchées et un étang.
    • Les ruines d'une construction dénommée "Glacière" qui était destinée à conserver la nourriture
    • L'entrée d'un refuge souterrain, au sud de la forteresse, composé de deux salles mais ne possédant aucune autre issue. Il ne s'agirait donc pas de l'entrée du souterrain qui permettait de rejoindre le bourg.

    Un mystérieux souterrain [modifier]

    La légende dit qu'un souterrain aurait permis autrefois de quitter la forteresse pour gagner le bourg d'Elven, situé à 3 km de là, mais son entrée et son trajet n'ont jamais pu être déterminés. La tradition locale précise qu'il partait du donjon, sans que l'entrée n'ait jamais été localisée. Des travaux dans l'auberge du Lion d'or, dans le centre d'Elven, auraient permis de mettre à jour une galerie mais sans que rien n'ait pu être vérifié quant à la destination finale de cette galerie.

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_largoët


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  • Cité d'Aigues-Mortes

    Cité d'Aigues-Mortes (Gard)

    HISTORIQUE

    1240 Saint-Louis achète les terrains du monastère de Psalmoldi afin de construire un port sur la Méditerranée pour le royaume de France.
    1241 Démarrage de la construction de la cite fortifiée et du port.
    1248 Le port d'Aigues-Mortes est achevé. Saint-Louis s'embarque pour la septième croisade.
    1270 Saint-Louis s'embarque pour la huitième croisade.
    1418 Pendant la guerre de Cent Ans, les Bourguignons s'emparent de la ville qui est ensuite reprise par les Armagnacs.
    1685 Après la révocation de l’Edit de Nantes, sert de prison pour les protestants.

    Aigues mortes : Dessins du 19e siècle

    POUR EN SAVOIR PLUS

    Source : http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/gard/aigumorte.htm

  • Forteresse de Mornas

    Forteresse de Mornas

    La forteresse de Mornasverrou de la vallée du Rhône sur son éperon rocheux
    La forteresse de Mornas
    verrou de la vallée du Rhône sur son éperon rocheux

    Présentation
    Période ou style médiéval
    Type château fort
    Début construction xie siècle
    Fin construction xive siècle
    Propriétaire initial Comtes de Toulouse
    Destination initiale contrôle de la vallée du Rhône
    Classement Monument historique
    Site internet Consulter
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    44° 12′ 08″ Nord
    4° 43′ 42″ Est
    Pays France France
    Région historique Provence-Alpes-Côte d'Azur
    Département Vaucluse
    Commune Mornas

    La forteresse de Mornas, dans le département du Vaucluse, se dresse sur un éperon rocheux de la rive gauche du Rhône, dominant le village de Mornas établi à son pied et les environs.

    Sommaire

    [masquer]

    Histoire [modifier]

    L'occupation du site de la forteresse remonte au moins à l'époque romaine. Les vestiges d'un oppidum ont été découverts au sud-est de la forteresse, de même que plusieurs sites contemporains en contre-bas de la montagne1.

    Mornas est mentionné pour la première fois au ixe siècle (Rupea Morenata), et fut tour à tour propriété de l'abbaye d'Aniane2, de l'archevêché d'Arles puis des Comtes de Toulouse. Tandis qu'un village se développe au pied de la montagne, le site du castrum se fortifie en continuité avec l'oppidum romain. Ces premières fortifications étaient très probablement en bois.3.

    La forteresse va alors être longuement disputée par les comtes de Toulouse et les archevêques d'Arles, en raison notamment de sa position stratégique. En 1209, pendant la Croisade contre les Albigeois, le comte Raymond V, accusé de sympathiser avec leshérétiques, est forcé de léguer plusieurs de ses places fortes, dont Mornas, à l'Église. Mornas repasse ainsi sous le giron de l'archevêque d'Arles, avant d'être reprise par le Comte de Toulouse jusqu'au Traité de Paris en 1229, selon lequel toutes les possessions comtales à l'Est du Rhône passent sous l'autorité du Roi de France, à l'exception du Comtat Venaissin, et de facto Mornas, qui appartient désormais au pape4. Ce dernier confie l'administration du Comté au Roi de France jusqu'en 1274, date à laquelle le pape Grégoire X reprend en main son administration. La forteresse est placée sous la tutelle des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ces derniers rétrocèdent la forteresse, coûteuse à entretenir, en 13055.

    La place-forte jouera un rôle important de défense lors de la Guerre de Cent Ans, notamment contre les "compagnies" de routiers qui ravagent le pays à plusieurs reprise. Ces troubles cessent à la fin du xive siècle, marquant ainsi le début d'une période d'accalmie qui durera jusqu'à la deuxième moitié du xvie siècle et les Guerres de Religion6.

    Négligée par l'Église pendant tout ce temps, la forteresse, mal entretenue, tombe facilement entre les mains des troupes protestantes en 1562 dirigées par Montbrun, lieutenant du Baron des Adrets, qui fait précipiter les réfugiés et la garnison du haut de la falaise7. Dans les années qui suivent Mornas est alors successivement aux mains des catholiques et des huguenots.

    Les troubles cessèrent à la fin du xvie siècle, et la forteresse, perdant son rôle défensif, tombe peu à peu dans l'oubli et l'abandon. À partir de 1977, sa restauration est entreprise sous l'impulsion de l'association des "Amis de Mornas". La réhabilitation se poursuit encore aujourd'hui, et de nombreuses animations et reconstitutions sont proposées pendant la période estivale notamment89.

    Description [modifier]

    Le site [modifier]

    Perchée sur un escarpement rocheux sur la rive gauche du fleuve, la forteresse fut de tous temps un véritable verrou de la vallée du Rhône.

    Les constructions [modifier]

    La forteresse est de forme plus ou moins trépazoïdale, dont le grand côté se trouve tourné vers l'ouest et le Rhône. Les différentes parties sont difficilement datables, du fait du style militaire assez uniforme relativement homogène employé dans la construction.

    La partie nord est occupée par la forteresse proprement dite : l'accès est protégé par une barbacane suivie d'une chicane, ouvrages pouvant être datés du xive siècle. Ce dispositif est complété par une casemate datant du xve siècle10.

    L'intérieur de la partie nord s'organise autour d'une esplanade, bordée à l'est par la porte d'accès, les citernes et les anciens logis, restaurés. Au sud s'élève le donjon, tour quadrangulaire de 20 mètres de haut et 3, 50 par 5, 60 mètres de côté11. Son sommet offre un magnifique panorama sur la vallée du Rhône et les environs. Au sud-est de l'ensemble nord se dresse lachapelle, à nef unique de trois travées voûtée en plein cintre sur doubleaux et terminée par une abside en cul-de-four. L'édifice, remontant vraisemblablement à l'époque romane, a été grandement restauré dans les années 1980 (reconstruction de la voûte, déblaiement des gravats). L'abside a été incluse dans le rempart défensif au xive siècle12.

    L'ensemble est nord est séparé de la partie sud, ou basse-cour, par deux douves sèches successives. Il s'agit d'une vaste étendue, correspondant à la partie méridionale du promontoire, cernée par une enceinte remontant au xive siècle et qui se raccordait au système de défense du village proprement dit, en contre-bas. La raison d'être d'une telle superficie fortifiée n'est pas connue13.

    Géographie [modifier]

    Accès [modifier]

    Les environs [modifier]

    Notes et références [modifier]

    1. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, Elan Sud, p. 2
    2. Jean-Maurice Rouquette, Provence Romane I : la Provence Rhodanienne, Zodiaque, 1980, p. 43
    3. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 4
    4. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 7
    5. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 8
    6. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 9
    7. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 10
    8. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, p. 17
    9. La forteresse de Mornas [archive], Les Amis de Mornas. Consulté le 31/05/2008
    10. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle p. 18
    11. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle p. 19
    12. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle p. 20
    13. Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle p. 22

    Bibliographie [modifier]

    • Les Amis de Mornas, Mornas : Histoire d'une citadelle, éditeur Élan Sud, Orange.
    • Jean-Maurice Rouquette, Provence Romane I : la Provence Rhodanienne, éditeur Zodiaque, Abbaye de la Pierre-Qui-Vire, 1980.

    Voir aussi [modifier]

     

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Forteresse_de_Mornas