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  • Palais de Sanssouci

    Palais de Sanssouci


    Cet article concerne le palais de Sanssouci en Allemagne. Pour le palais de Sans-souci (Haïti), voir Parc national historique - Citadelle, Sans-Souci, Ramiers


     

    Châteaux et parcs de Potsdam et Berlin 1
    Patrimoine mondial de l’UNESCO
    Arc central de la façade du jardin

    Arc central de la façade du jardin

    Latitude
    Longitude
    52° 24′ 15″ Nord
    13° 02′ 19″ Est
    Pays Allemagne Allemagne
    Type Culturel
    Critères i, ii, iv
    No identification (ID) 532ter
    Région 2 Europe et Amérique du Nord
    Année d’inscription 1990 (14e session)
    Année d’extension 1999 (23e session)

    1 Descriptif officiel (UNESCO)
    2 Classification UNESCO

    World Heritage Emblem.svg
    Documentation du modèle
    La façade du jardin, au sud, et le corps de logis de Sans-Souci.

    Le palais de Sanssouci ou Sans-Souci1 (Schloss Sanssouci en allemand) est l'ancien palais d'été du roi de Prusse Frédéric le Grand. Il est situé dans le Brandebourg près de la ville de Potsdam, à vingt-six kilomètres au sud-ouest de Berlin. On range souvent Sanssouci parmi les principaux rivaux du château de Versailles, bien que le palais ait été réalisé dans un style rococo plus intimiste et soit par ailleurs nettement plus petit que son homologue français. Le palais de Frédéric est renommé pour les nombreux templesou autres extravagances du parc de Sanssouci, attenant à l'édifice.

    Réalisé par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff entre 1745 et 1747, Sanssouci répondait au besoin qu'avait Frédéric d'une résidence privée où se détendre, loin des solennités de la cour berlinoise. Le « palais », pour cette raison, s'apparente en réalité davantage à une grosse villa, et son véritable équivalent en France est le château de Marly. Le roi y réunissait ses proches — il y reçut Voltaire — et la conversation se faisait uniquement en français, pour des repas en petit nombre, des tabagies, ou des concerts quotidiens privés où le roi se mettait souvent à la flûte. Le bâtiment de dix pièces s'étend sur un seul niveau, au sommet d'une colline en terrasses et au centre du parc. Les goûts personnels du roi ont eu une telle influence sur la conception et la décoration du palais que l'on parle parfois de « rococo frédéricien ». Frédéric lui-même considérait l'endroit si lié à sa propre personne qu'il le voyait comme « un lieu qui mourrait avec lui2 ».

    Au xixe siècle, le palais devint la résidence du roi Frédéric-Guillaume IV. Ce dernier engagea l'architecte Ludwig Persius pour agrandir l'édifice, tandis que Ferdinand von Arnim fut chargé d'embellir les environs afin d'offrir un meilleur panorama depuis le palais. Après laSeconde Guerre mondiale, le palais devint une attraction touristique en République démocratique allemande. Le gouvernement est-allemand, sensible à la valeur historique du site, fit le choix de le garder en l'état et de l'entretenir. Suite à la réunification allemande, la dernière volonté de Frédéric le Grand put enfin être accomplie : son corps revint en ce lieu tant aimé et y trouva une nouvelle tombe. Sanssouci et ses vastes jardins furent inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO en 19903. Les palais impériaux des alentours de Berlin sont aujourd'hui visités par plus de deux millions de personnes tous les ans.

    Sommaire

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    La conception du château [modifier]

    Croquis du plan du palais de Sanssouci par Frédéric le Grand

    L'emplacement et la disposition de Sanssouci au dessus d'un coteau de vignes reflètent l'idéal pré-romantique d'harmonie entre l'homme et la nature dans un paysage ordonné par la main du jardinier. Frédéric II n'aimait pas les jardins à l'anglaise, préférant les jardins à la française. La viticulture, très vite, passe au second plan et cède la place aux jardins d'agrément. La colline sur laquelle Frédéric décide d'implanter son vignoble en terrasse devient l'axe central de son domaine, couronné par un château relativement modeste - mein Weinberghäuschen (« mon petit cellier »), comme Frédéric se plaît à l'appeler. Bénéficiant d'une vue panoramique sur les alentours, le roi désire résider ici « sans souci » et s'y livrer à ses passions artistiques ou personnelles. Le palais est réservé au roi et à ses proches pendant les mois d'été, de fin avril à début octobre.

    Vingt ans après l'achèvement de Sanssouci, Frédéric construit également le Nouveau Palais (Neues Palais) à l’ouest du parc. Cette construction plus ambitieuse est en contraste total avec le projet intime de Sanssouci, il s'agit alors de montrer au monde la puissance et la force de la Prusse dans le plus pur style baroque. Le dessein est d'affirmer que le pays conserve intactes ses ressources en dépit de la quasi défaite prussienne lors de guerre de Sept Ans. Frédéric le Grand ne cache pas ses intentions et parle même, au sujet de cette nouvelle construction, d'une « fanfaronnade ».

    Cette conception globale, fait comparer cet ensemble palatin au Château de Versailles, avec Sanssouci dans le rôle du Grand Trianon. Mais cette analogie s'arrête là. Contrairement aux Trianons, Sanssouci n'est pas conçu pour échapper aux pesanteurs du protocole et à l'omniprésence des courtisans puisqu'au moment de sa construction le « grand palais » n'existe tout simplement pas. Il est juste en revanche de concevoir ce palais comme une retraite dédiée aux menus plaisirs du souverain sans la lourdeur de l'étiquette royale et sans volonté d'apparat. Contrairement aux Trianons encore, Sanssouci est conçu comme un tout.

    Plan du palais de Sanssouci à la fin du règne de Frédéric II. Le Nouveau Palais est sur la gauche, l'allée principale conduit vers le palais de Sanssouci qui domine les terrasses en forme d'arc. On sent l'influence des jardins anglo-chinois qui deviennent à la mode dans la conception du parc au centre du complexe palatin.

    L'architecture [modifier]

    Détail des cariatides et atlantes de la façade sur le jardin

    Sanssouci est petit, le corps de logis n'est qu'une enfilade de dix pièces sur un étage flanqué de deux ailes pour les communs. Le croquis de Frédéric II datant de 1745 (voir illustration ci dessus) montre que von Knobelsdorff en est plus l'exécutant que l'architecte à part entière.

    Ce n'est pas une coïncidence si Frédéric choisit le style rococo pour l'architecture de Sanssouci. Ce style léger, presque éthéré, convient parfaitement au projet de palais d'été, de résidence campagnarde et de retraite que le souverain caresse. Le style rocaille (comme il est connu en France) ou rococoest apparu au début du xviiie siècle et joue pour l'art baroque le rôle que le maniérisme a joué pour l’art de la Renaissance : il abandonne le sévère pour le précieux, le grandiose pour l'intime, la rigueur esthétique pour la grâce artistique, il préfère le décor à la structure. Aux peintures mythologiques succèdent les « scènes galantes », aux épopées héroïques, les romans libertins. Voltaire résume fort bien son temps en versifiant :

    Oh le bon temps que ce siècle de fer
    Où le superflu, chose très nécessaire,
    Réunit l'un et l'autre hémisphère.

    Le bâtiment occupe tout la longueur de la terrasse supérieure. La monotonie de la façade est rompue par un pavillon central arrondi dont le dôme s'élève au dessus des toits. Sur le linteau, des lettres de bronze doré épellent le nom du palais. Les deux ailes des communs sont cachées côté jardin par des haies d'arbres qui se terminent chacun en une gloriette en treillisrichement décorées d'ornements dorés.

    La façade est ornée d'atlantes et de cariatides qui soutiennent le linteau, elles sont regroupées par paire entre les fenêtres. Exécutées en calcaire, ces sculptures des deux sexes représentent les Ménades (Bacchantes chez les Romains), les compagnes du dieu du vin dont les vignes en espalier, sur les terrasses en contrebas, lui sont redevables. Elles proviennent de l'atelier de Friedrich Christian Glume4, qui a également réalisé les vasques sur la balustrade et les groupes de chérubins au niveau du dôme.

    La façade nord contraste avec la légère exubérance de celle du sud : une colonnade semi-circulaire formée de deux rangées de colonnes d'ordre corinthien étend ses bras depuis le bâtiment principal pour accueillir le visiteur et définir les limites de la cour d'honneur. Là encore, une balustrade décorée de vasques décore le corps de logis principal.

    Les communs remodelés auxixe siècle par Frédéric-Guillaume IV

    Les communs, de chaque côté de celui-ci servent à héberger la domesticité d'un monarque du xviiie siècle même lorsqu'il s'agit de l'accompagner dans sa « retraite ». Du temps de Frédéric, ils étaient camouflés derrière des feuillages. À l'est, proches du roi, les quartiers d'habitation des secrétaires, jardiniers et serviteurs, à l'ouest la cuisine, les étables et la remise à carrosses.

    Frédéric a habité Sanssouci tous les étés jusqu'à sa mort en 1786 à la suite de quoi le palais est entré en léthargie, inhabité et vide jusqu'au milieu duxixe siècle. En 1840, 100 ans après l'accession au trône du Grand Frédéric, son petit-neveu Frédéric-Guillaume IV et sa femme déménagent dans l'aile destinée aux invités, conservant le mobilier existant et remplaçant les pièces manquantes par d'autres de l'époque de Frédéric. Ils désirent alors restaurer la chambre de Frédéric dans son état initial mais les documents authentiques et les plans manquent pour mener ce projet à bien.

    La façade sud de la Galerie de peintures du palais de Sanssouci.

    Entre 1840 et 1842, Frédéric-Guillaume IV transforme le palais de son grand-oncle sans souci, sans protocole et… sans femme5. L'aile ouest des communs devient l'« aile des dames » et héberge les dames de compagnies de la reine de Prusse. Les chambres sont décorées de boiseries raffinées et de tapisseries précieuses. La restauration et la mise au goût du jour sont indispensables car si Frédéric aimait la modestie sans la pompe royale, la fin de sa vie est marquée par un quasi-ascétisme et il ne permit aucune réparation de la façade de ce palais qu'il voyait disparaître avec lui6. L'aile est des communs, elle aussi agrandie d'un étage, accueille les cuisines alors qu'à l'étage résident les domestiques.

    Cour intérieur du Palais de Sanssouci

    Les appartements [modifier]

    Le concert de flûte à Sanssoucipar Adolph von Menzel, 1852, décrit Frédéric II jouant de la flûte dans la salle de musique

    L'architecture baroque transfère l'étage noble du premier étage vers le rez-de-chaussée. Dans le cas de Sanssouci et sur le choix de Frédéric, ce rez-de-chaussée est par ailleurs le seul étage du corps de logis (les communs, pour leur part, en comportent deux). Le plan intègre aussi l'innovation issue de France d'une double circulation, l'une, destinée aux maîtres, se présente typiquement sous la forme de belles pièces en enfilade donnant sur le parc, l'autre que le langage du temps appelle « dégagements », est destinée aux serviteurs et se trouve sur l'arrière du bâtiment. L'enfilade des pièces nobles permet au visiteur de percevoir d'un seul coup d'œil l'étendue et la richesse des appartements et, par là-même, de son propriétaire. Les dégagements quant à eux permettent de se faire servir sans avoir à supporter la présence constante du personnel de maison.

    Frédéric, outre le plan général, dessine lui-même ses desiderata pour la décoration intérieure et ses souhaits sont interprétés et réalisés par des artistes comme Johann August Nahl, les frères Hoppenhaupt, les frères Spindler et Johann Melchior Kambly dans le style rococo. Si Frédéric se soucie peu de l'étiquette et de la mode, il aime en revanche à s'entourer d'objets d'art et de peintures. Il arrange ses appartements privés en fonction de ses goûts et de ses besoins en ignorant le plus souvent les courants en vogue et les modes, c'est ainsi qu'on parle de rococo frédéricien pour décrire le style qui se développe alors en Prusse sous l'impulsion du roi.

    Le palais est articulé selon le schéma classique « antichambre - chambre7 - appartements privés », schéma où les visiteurs peuvent pénétrer plus avant dans l'édifice, et sont accueillis, en fonction de leur rang. Deux pièces servent de « zone d'accueil », la salle de marbre et le vestibule, celui-ci servant d'antichambre à celle-là qui, sous son dôme elliptique, est la pièce principale du palais ; cinq pièces vers l'ouest sont réservées aux invités du roi alors que ses appartements sont disposés à l'est. Là encore, le tout s'articule sur une subtile gradation de l’espace public vers le privé : une salle d'audience (pour toute personne), une salle de musique (les courtisans et les amis), une salle de travail (les intimes et les ministres), une chambre à coucher (la reine et les intimes), un bibliothèque dont on imagine fort bien qu'elle jouait le rôle de « boudoir », cette délicieuse invention du xviiie siècle, où l'on se retire pour bouder et se reposer.

    On pénètre dans le palais par le vestibule où l'ordre classique de la colonnade de la cour d'honneur à l'extérieur se poursuit à l'intérieur. Les murs sont soutenus par dix paires de colonnescorinthiennes en stuc blanc aux chapiteaux dorés. Le dessus-de-porte sont ornés de reliefs représentant le mythe de Bacchus et font écho au vignoble créé à l'extérieur. Ils sont l'œuvre de Georg Franz Ebenhech. L'austère élégance est adoucie par un plafond peint par le Suédois Johann Harper représentant Flore et des génies jetant des fleurs depuis le ciel.

    La table ronde par Adolph von Menzel. On reconnaît Voltaire entre autres invités du roi, dans la salle de marbre

    La Marmorsaal, ou salle de marbre est la principale pièce du palais. De forme elliptique, elle retient le même système architectonique de paires de colonnes corinthiennes en stuc blanc et aux chapiteaux dorés que dans le vestibule mais elles soutiennent ici un dôme surmonté d'une coupole. La décoration des murs et des sols est en marbre de Carrare et de Silésie. Deux niches font face au parc et abritent des statues d'Uranie et d'Apollon par le Français François Gaspard Balthazar Adam rendent hommage aux dieux des arts et à la muse de l'astronomie8 et placent l'iconographie de Sanssouci sous l'égide des arts et de la nature. Le dôme quant à lui est orné de trophées militaires -on est en Prusse- et de putti enjoués -on est auxviiie siècle.

    La pièce adjacente sert de salle d'audience ou de salle à manger selon les besoins. Elle est décorée de peintures françaises du xviiie siècle avec des œuvres de Jean-Baptiste PaterJean-François de TroyPierre-Jacques CazesLouis de Silvestre et Antoine Watteau. Les boiseries rococoagrémentées d'amours, de guirlandes sont l'œuvre du décorateur et sculpteur Johann Michael Hoppenhaupt, dans cette pièce comme ailleurs dans le palais où elles ont été conservées, Glume est l'auteur des dessus-de-porte sculptés représentant des livres et des fleurs.

    La salle de musique est considérée comme un chef-d’œuvre du rococo allemand. Des toiles d’Antoine Pesne sur le thème des Métamorphoses d'Ovide alternent avec de grands miroirs entre les boiseries à palmettes et rocailles.

    La salle d'étude du roi et la chambre à coucher attenante ont été refaites par Frédéric-Guillaume von Erdmannsdorff, en 1786 après la mort de Frédéric, dans un style néo-classique qui contraste avec l'atmosphère rococo de l'enfilade qui y conduit. On peut cependant y admirer le bureau sur lequel Frédéric travailla et le fauteuil dans lequel il mourut et qui ont été rapportés ici au milieu du xixe siècle en même temps que d'autres portraits et peintures qui faisaient l'agrément du roi.

    La bibliothèque circulaire n'est accessible que par un petit couloir depuis la chambre à coucher. Le simple fait qu'elle n'est pas dans l'axe de l'enfilade suffirait à comprendre son caractère intime et privé. Les boiseries en bois de cèdre rehaussées de dorures rocailles lui donnent une atmosphère de recueillement et de paix. Elle contient environ deux mille volumes d'auteurs grecs et romains (principalement centrés sur l'historiographie et la littérature du XVIIIe siècle avec une emphase toute particulière sur l'œuvre de Voltaire). Les reliures sont en maroquin rouge ou brun et richement dorées.

    Au nord de cette enfilade, Frédéric a en quelque sorte « privatisé » le dégagement qui en toute logique aurait dû être réservé au service du monarque pour en faire une petite galerie de peinture et de sculpture privée. Cinq niches ornées de sculptures de déités gréco-romaines font face à cinq fenêtres et encadrent des œuvres de Nicolas LancretJean-Baptiste Pater etAntoine Watteau. Collectionneur infatigable et souverain soucieux du bien-public, Frédéric ouvrira à Sanssouci, dans un bâtiment séparé, une Galerie de peintures, l'une des toutes premières en Allemagne à être accessible au public.

    À l'ouest de la salle de marbre se trouvent les chambres des invités, appartements où Frédéric reçoit ses intimes. Deux d'entre eux furent assez intimes ou célèbres pour laisser leur nom aux pièces dans lesquelles ils dormirent. Le « salon Rothenburg » était fréquemment habité par le comte Rothenburg jusqu'à la mort de ce dernier en 1751 et fait pendant à la bibliothèque royale à l'autre bout du palais9. Il n'est pas certain que le célèbre philosophe des Lumières a effectivement dormi dans la « chambre de Voltaire », toujours est-il qu'on a ici l'une des plus délicieuses décorations rococo qui nous soient données de voir, avec ses murs laqués de jaune, ses guirlandes de fleurs et de fruits, ses oiseaux exotiques, perroquets ou aigrettes, ses singeries qui lui donnent un caractère amène et joyeux, voulu par Frédéric qui en dessina l'essentiel et réalisé par Johann Christian Hoppenhaupt entre 1752 et 1753.

    Les jardins en terrasse [modifier]

    La vue panoramique sur les jardins de Sanssouci est le résultat du désir de Frédéric le Grand de créer un jardin en terrasse sur le flanc de la colline de Bornstedt précédemment déboisée par son père, le roi-sergent Frédéric-Guillaume Ier.

    Vue des jardins en terrasse

    Le 10 août 1744, Frédéric ordonne que le coteau soit transformé en une vigne terrassée. Trois larges terrasses sont alors créées avec une forme d'arbalète convexe pour maximiser l'apport du soleil (voir plan). Des plants de vignes dont les cépages sont issus du Portugal, d'Italie, de France et du Neuruppin voisin y sont plantées sur treilles alors que des figuiers sont mis en terre dans les 168 niches protégées de parois vitrées pour bénéficier d'un effet de serre.

    Les parterres des terrasses sont couverts de gazon cloutés d'ifs et gansés de buis noirs. Un escalier de 120 marches sépare les terrasses en deux parties symétriques et permettent d'accéder au parc depuis le palais.

    Au pied du coteau, à partir de 1745, un jardin à la française aux formes géométriques prend Versailles pour modèle. La Grande Fontaine y est construite en son centre en 1748. Frédéric ne vit jamais de son vivant les eaux du jet s'élever dans l'air en dépit des efforts aussi constants qu'infructueux de ses ingénieurs en hydraulique. À partir de 1750, des statues de marbresont placées autour du bassin de la fontaine. Là encore, la mythologie et Versailles servent d'inspiration : on reconnaîtra les figures de VénusMercureApollonDianeJunonJupiter,Mars et Minerve, la représentation allégorique des quatre éléments, le feu, l'air, l'eau et la terre.

    Vénus et Mercure sont l'œuvre du sculpteur Jean-Baptiste Pigalle alors que deux groupes, la chasse et la pêche représentant allégoriquement l'air et l'eau, par Lambert Sigisbert Adam, sont un cadeau du propriétaire de Versailles, Louis XV à celui de Sanssouci.

    • La Chasse, dit aussi Diane chasseresse (1749), marbre

    Les autres statues, pour leur part, proviennent de l'atelier du frère cadet de Lambert Sigisbert Adam, François Gaspard Adam, célèbre et actif à Berlin. En 1764, le Rondeau français, comme on l'appelle dès lors, était achevé.

    Non loin, on trouve la cuisine-jardin que Frédéric-Guillaume Ier avait installée quelque temps auparavant en 1715. Le roi-sergent avait ironiquement appelé ce simple jardin « mon Marly »10en référence au jardin assez semblable de la résidence d'été de Louis XIV, Marly-le-Roi.

    En établissant son projet de palais d'été, Frédéric II pris soin de joindre l'utile à l'agréable en liant le jardin ornemental et l'horticulture - c'est le dessein de Sanssouci que de prouver que l'artet la nature sont inséparables.

    Le parc [modifier]

    Le temple de l'amitié : construit au sud de l'avenue principale entre 1768 et 1770 par Carl von Gontarden mémoire de la MargravineWilhelmine de Bayreuth, sœur du roi

    Une fois les jardins en terrasse achevés, Frédéric tourne son attention sur le paysage environnant et entreprend ce qu'il a déjà fait à Rheinsberg, perpendiculairement à l'axe du palais de Sanssouci et des terrasses, il dessine une allée rectiligne qui s'étend sur 2,5 km de long, délimité à l'est par un obélisque érigé en 1748 et, à l'ouest, par le Nouveau Palais dont la construction est entreprise en 1763.

    Le parc prolonge le thème horticole du jardin et se voit orné de trois mille arbres fruitiers dont des orangersananaspêchers et autres bananiers sortis à la belle saison de l'Orangerie. La statuaire n'est pas en reste, qui célèbre FloreVertumne et Pomone.

    Frédéric fait également construire plusieurs « folies », temples ou maisons d'agrément, en partie pour suppléer au manque d'espace à l'intérieur du palais et pour pouvoir loger d'autres visiteurs et courtisans, en partie en succombant à la mode du temps qui si elle se veut champêtre, l'est à nos yeux de manière un peu artificielle et totalement mondaine…

    Le Pavillon chinois dessiné par Johann Gottfried Büring entre 1755 et 1764 - typique des chinoiseriesde l'époque mélangeant le rococo aux éléments architecturaux venus d'Orient

    Frédéric II investit a fonds perdus et en vain pour installer un système hydraulique pour alimenter les fontaines de Sanssouci et imiter (ou dépasser) les autres résidences royales d'Europe. Mais l'hydraulique n'en est alors qu'au stade de l'enfance et en dépit de réservoirs et de stations de pompage, les fontaines du parc sont restées silencieuses pour encore un siècle. C'est l'invention de la machine à vapeur qui a résolu le problème et alimenté les réservoirs et les fontaines11.

    À partir de 1842, la famille royale prussienne peut enfin admirer la Grande Fontaine, telle que l'avait voulu Frédéric, projetant ses eaux à 38 mètres de hauteur sous les gradins des terrasses viticoles. La station de pompage devient une « fabrique » exotique parmi d'autres dans le paysage du parc, déguisée en mosquée ottomane dont le minaret cache la cheminée.

    Frédéric-Guillaume III et, plus tard, Frédéric-Guillaume IV étendent le parc avec l'aide de leurs architectes, Karl Friedrich Schinkel et Ludwig Persius qui y ajoutent le palais de Charlottenhof à l'emplacement d'une ancienne ferme et les bains romains. De larges prés créent des perspectives visuelles qui lient Charlottenhof au Nouveau Palais, elles sont l'œuvre de Peter Joseph Lenné et intègrent les folies de Frédéric comme le temple de l'amitié qu'il dédie à sa sœur Wilhelminemargravine de Bayrouth.

    Sanssouci démocratique [modifier]

    Sanssouci vers 1900.

    Après la Première Guerre mondiale, au 1er avril 1927, l'ensemble de Sanssouci, du Nouveau Palais et des parc et jardin attenants passent sous l'administration du Verwaltung der Staatlichen Schlösser und Gärten (Administration des palais et jardins nationaux)12.

    Quand les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale sur Berlin commencent, les œuvres d'art des anciens palais impériaux sont transférées en lieu sûr à Rheinsberg dans le Brandenbourg et à Bernterode im Eichsfeld en Thuringe. En dépit de féroces combats à proximité, le palais de Sanssouci n'est pas abîmé à l'exception du Moulin à Vent, l'une des « fabriques » du parc de Frédéric II13.

    Après-guerre, les objets entreposés à Rheinsberg sont pris comme compensation par les Russes et emportés en URSS. Ils ne seront que partiellement rendus à la RDA en 1958. Ce que les Américains trouvent à Bernterode est emmené tout d'abord à Wiesbaden où se trouve le Central Art Collecting Point et de là, en 1957, au château de Charlottenburg à Berlin ouest.

    La Maison du Dragon est construite entre 1770 et 1772 dans le style des chinoiseries au nord du parc.

    Comparé à d'autres monuments (comme le palais des rois de Prusse et empereurs des Allemands au centre de Berlin détruit en 1950), Sanssouci s'est bien sorti des cinquante années de régime communiste. C'est même le palais qui, en 1986, est choisi pour illustrer les billets de 5 DDM et c'est encore le gouvernement de la République démocratique allemande qui a entrepris de demander le classement de Sanssouci sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, ce qui est fait en 1990 avec la citation suivante :

    Le palais et le parc de Sanssouci, souvent décrits comme le « Versailles prussien », représentent une synthèse des mouvements artistiques et de l'art de cour européen au xviiie siècle. Cet ensemble est un exemple unique de l'intégration de l'architecture et du paysage dans le cadre intellectuel des idées de l'État monarchique.

    Après la réunification de l'Allemagne, la bibliothèque de Frédéric II est réintégrée au palais en 1992. Trente-six peintures le rejoignent également entre1993 et 1995. C'est en 1995 également que la Fondation pour les palais et jardins prussiens de Berlin-Brandenbourg voit le jour et dont l'objet est d'administrer et de mettre en valeur le patrimoine des anciens palais et châteaux impériaux de la région de Berlin, visités chaque année par plus de deux millions de touristes venus du monde entier.

    Notes [modifier]

    1. Le roi philosophe employait l'orthographe française. Ainsi dans son ouvrage titré Œuvres du philosophe de Sans-Souci qu'il fit éditer à Potsdam en 1760 en français, il l'écrit de la sorte.
    2. « Spröde Fassadengeschichten », Berliner Zeitung19 février 2003.
    3. Voir le site de l'UNESCO [archive]
    4. Stiftung Preussische Schlösser und Gärten Berlin - Brandenburg: Schutz der Putten von Sanssouci [archive].
    5. Frédéric de Prusse avait épousé Elisabeth Christine von Braunschweig-Bevern en 1733 mais s'était séparé de son épouse après son accession au trône en 1740. La reine résidait au château de Schönhausen à Berlin et le grand roi préférait que Sanssouci soit (en français dans le texte) « sans femmes ». Voir Gerhard Rempel Frederick the Great [archive]
    6. Berliner Zeitung, « Spröde Fassadengeschichten », 19 février 2003.
    7. Il ne faut pas comprendre ce mot à la lumière de ce qu'il signifie aujourd'hui : « chambre à coucher » mais à l'époque : « pièce ».
    8. Faut-il y voir là un clin d'œil du monarque dont les préférences sexuelles ne sont alors un secret pour personne à une époque ou le mot « homosexualité » n'a pas encore été inventé et où l'on parlait d’« uranisme » ?
    9. L'architecture des palais baroques réserve une place relativement égalitaire aux épouses légitimes qui disposent généralement d'une aile symétriquement disposée à celle destinée au châtelain, le corps central étant un lieu « public », réservé aux réceptions. Sachant cela, on imagine la place dans la vie -et le cœur- du souverain qu'a pu jouer le comte Rothenburg.
    10. Wolfgang Saur, Was von Preußen blieb [archive] (en allemand), Junge Freiheit Verlag GmbH & Co, 23 août 2002
    11. Stiftung Preussische Schlösser und Gärten Berlin - Brandenburg : Sanssouci Park [archive]
    12. Stiftung Preussische Schlösser und Gärten Berlin - Brandenburg: l'histoire de la fondation [archive]
    13. Stiftung Preussische Schlösser und Gärten Berlin - Brandenburg: Le Moulin à Vent de Sanssouci [archive]

    Voir aussi [modifier]

    Articles liés [modifier]

    Bibliographie [modifier]

    • (fr) Matthieu Oesterreich, Description de tout l'intérieur des deux palais de Sans-Souci, de ceux de Potsdam, et de Charlottenbourg : contenant l'explication de tous les tableaux comme aussi des antiquités et d'autres choses précieuses et remarquables, Impr. Sommer, Potsdam, 1773, 132 p.
    • (fr) « Le parc de Sans-Souci, Potsdam » in Caroline Holmes, Folies et fantaisies architecturales d'Europe (photographies de Nic Barlow, introduction de Tim Knox, traduit de l'anglais par Odile Menegaux), Citadelles & Mazenod, Paris, 2008, p. 100-105 (ISBN 978-2-85088-261-6)

    Liens externes [modifier]

    Sources [modifier]

    • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sanssouci ».

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_de_Sanssouci

  • Château de Neuschwanstein

    Château de Neuschwanstein

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    Le château de Neuschwanstein

    Le château de Neuschwanstein (Prononciation du titre dans sa version originale) est un château pittoresque allemand situé près de Füssen dans l'AllgäuLouis II de Bavièrel'a fait construire au xixe siècle. Quoique la construction du château ait été rejetée par son entourage et par le peuple, c'est aujourd'hui l'un des châteaux les plus célèbres d'Allemagne, symbole le plus typique des châteaux de contes de fées.

    Sommaire

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    Genèse et construction [modifier]

    Photochrome du château réalisé à partir d'une photographie prise entre 1890 et 1905

    Lettre de Louis II à Richard Wagner, 1864 :

    « Il est dans mon intention de reconstruire la vieille ruine de château de Hohenschwangau près de la gorge de Pöllat dans le style authentique des vieux châteaux des chevaliers allemands, et je vous confesse que je regarde en avant pour vivre ce jour (dans 3 ans) ; il y aura plusieurs salles confortables et chambres d'hôtes avec une vue splendide du noble Säuling, les montagnes du Tyrol et loin à travers la plaine ; vous connaissez l'hôte vénéré que je voudrais voir là ; l'endroit est un des plus beaux qu'on peut trouver, saint et inaccessible, un digne temple pour l'ami divin qui a apporté le salut et la bénédiction au monde. Il vous rappellera également Tannhäuser (Salle des chanteurs avec une vue du château dans le fond), Lohengrin(cour de château, couloir ouvert, chemin vers la chapelle) ; ce château sera de toute manière plus beau et habitable que Hohenschwangau qui est plus loin vers le bas et qui est profané chaque année par la prose de ma mère ; ils auront leur vengeance, les dieux profanés, et viendront vivre avec nous sur les hauteurs élevées, respirant l'air du ciel. »

    En 1867, lors d’un voyage en France, Louis II visita le château de Pierrefonds. L’idée de mélanger ce style architectural néo-gothique à celui, médiéval, de la Wartburg en Thuringe donna un résultat flamboyant.

    Neuschwanstein fut construit sur l'emplacement de deux anciens châteaux-forts, Vorderhohenschwangau etHinterhohenschwangau. Pour pouvoir élever le château de ses rêves, Louis II fit dynamiter la montagne afin d'abaisser de 8 mètres le socle des anciens châteaux. Ce n'est qu'après la construction de la route et de l'installation de l'eau courante que la première pierre fut posée, le 5 septembre 1869. Les travaux furent dirigés par l'architecte Eduard Riedel et décorés par Christian Jank, un décorateur de théâtre. La construction du « nouveau rocher du cygne » (traduction de Neuschwanstein) a nécessité 465 tonnes de marbre et 400 000 briques. En 1884, Louis II s'établit dans le palais. Deux années plus tard, après sa mort mystérieuse, le château fut ouvert au public, bien qu'il ne fût pas encore terminé.

    Le projet initial de Louis II et Riedel était plus ambitieux, mais l'État bavarois décida de ne pas poursuivre les travaux à la mort du roi.

    Tourisme [modifier]

    Depuis 1886, on compte en moyenne 1,3 million de visiteurs chaque année. Chaque été, plus de 6 000 visiteurs par jour se bousculent vers les différentes pièces, prévues initialement pour accueillir une unique personne.

    L'État libre de Bavière dépense environ 11,2 millions d'euros chaque année pour son entretien et l'amélioration des services aux visiteurs. Néanmoins, cela représente peu face aux profits que Neuschwanstein génère.

    Galerie [modifier]

    Divers [modifier]

    • Le château du parc Disneyland en Californie, dit le château « de La Belle au bois dormant », s'est inspiré de Neuschwanstein.
    • Le château des Magnans à Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence) s'en est également inspiré
    • Le château d'Hadès dans Saint Seiya en est aussi inspiré.
    • Dans le jeu vidéo " The Legend of Zelda: Ocarina of Time" le château de la princesse Zelda est aussi inspiré de celui-ci.
    • Dans le tome 16 de One Piece, au chapitre 138, Luffy arrive devant un château identique à celui de Neuschwanstein.
    • Dans le jeu vidéo Bomb Jack, le décor d'un niveau en est également inspiré

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Neuschwanstein

  • Château de Crèvecœu

    Château de Crèvecœur (Auvergne)

    Château de Crèvecœur

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    Présentation
    Période ou style Médiéval
    Type Château fort
    Début construction xiiie siècle
    Fin construction xvie siècle
    Propriétaire initial Roi de France
    Destination initiale Bailliage royal
    Destination actuelle Ruines
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    Non renseigné
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    Pays France France
    Région historique Auvergne
    Région Auvergne
    Département Cantal
    Commune Saint-Martin-Valmeroux

    Le château de Crèvecœur est le site d'un ancien château construit au xiiie siècle à quelques centaines de mètres du bourg deSaint-Martin-Valmeroux, dans le département du Cantal, sur la rive gauche de la Maronne.

    C'était un château royal, siège du Bailliage des Montagnes d'Auvergne.

    Les gens de Saint-Martin connaissent encore,  près de l'ancien château, le rocher qui porte le nom de "roc des pendus".

    Sommaire

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    Description [modifier]

    Histoire [modifier]

    Lorsque dans leur chevauchée à travers les montagnes, les hommes du bailli avaient capturé quelques bandits,  c'est au château de Crèvecœur qu'ils les emprisonnaient,  en attendant de les juger à Saint-Martin.  C'était sur un rocher près de Crèvecœur qu'ils étaient éxécutés par pendaison. Ce nom de Crèvecœur apparaît pour la première fois en 1269, dans une lettre d'Alphonse de Poitiers, alors comte de Toulouse et d'Auvergne, sous le nom de Castrum Crépicordis.

    Histoire du bailliage des Montagnes d'Auvergne [modifier]

    L'Auvergne a été confisquée  en 1212 par le roi Philippe-Auguste à son vassal rebelle Guy IIcomte d'Auvergne,  et annexée au domaine de la couronne de France puisque,  par testament du mois de Juin 1225, le roi Louis VIII donna en apanage le comté de Poitou et sa terre d'Auvergne à son quatrième fils Alphonse, connu dans l'histoire sous le nom d'Alphonse de Poitiers.

    Mais après la mort de ce prince sans enfant en 1271,la terre d'Auvergne dont il avait été apanagé fait retour à la couronne, par suite de reversion. Le roi Philippe III le Hardi en reprend possession.

    Installation à Aurillac [modifier]

    Depuis le commancement du siècle, le roi avait établi déjà plusieurs baillis en Auvergne pour y rendre sa justice. En Haute Auvergne, la justice royale fut placée sous le contôle d'un seul fonctionnaire, connu sous le nom de Bailli des Hautes-Montagnes ou Bailli de Montagnes d'Auvergne.

    Le siège du bailliage fut d'abord fixé à Aurillac.  Il y était encore en 1274.  Mais à cette date, l'abbé d'Aurillac, qui était seigneur de cette ville et de toute la région du Cantalès, conteste la présence du bailli dans ses terres et obtient que le siège du bailliage fut déplacé ailleurs.

    Déplacement à Saint-Martin-Valmeroux [modifier]

    En 1287,  le château de Crèvecœur n'est pas encore debout, et les assises du bailliage royal se tiennent dans une maison de Saint-Martin-Valmeroux louée à cet effet.

    En 1294 et 1295 les constructions sont assez avancées pour servir de prison aux malfaiteurs et de demeure aux sergents qui les gardent.

    De 1295 à 1299,  tout en poursuivant les travaux accessoires,  on enferma de nombreux malfaiteurs dans le château.

    À partir du moment où l'Abbé d'Aurillac obtenu le déplacement du siège du bailliage des Montagnes d'Auvergne, le roi l'établi à Saint-Martin-Valmeroux,  localité déjà importante pour l'époque.

    Le bailli était chargé par le roi de purger les hautes montagnes d'Auvergne de tous les malfaiteurs qui les infestaient,  rançonnant les laboureurs,  pillant les troupeaux,  semant la terreur parmi les populations sans défense.

    Il tenait d'abord ses audiences dans la salle d'une maison louée à cet effet.  Mais comme une des principales fonctions de l'homme d'épée qui occupait le siège de bailli consistait non seulement à rendre la justice,  mais aussi à assurer l'ordre et la sécurité dans ces régions montagneuses,  si dépourvues,  à cette époque,  tant de voies de communication que de police rurale et pourtant si exposées au brigandage,  il était de toute nécessité qu'à côté du lieu même où le bailli tenait ses assises,  il y eut un bâtiment aménagé pour recevoir les malfaiteurs qui seraient condamnés par arrêt de justice à l'emprisonnement ou à la pendaison.

    C'est ensuite au château de Crèvecœur que,  le mardi de chaque semaine,  se sont tenues les audiences du bailli des montagnes jusqu'à 1564,  date à laquelle le siège du bailliage fut à nouveau transféré dans le bourg de Saint-Martin,  à la suite d'une longue lutte (depuis 1504) entreprise par les habitants de cette ville,  pour obtenir que le siège soit établi chez eux.

    Installation à Salers [modifier]

    Mais en 1580, le bailliage royal des Montagnes d'Auvergne est transféré dans la ville de Salers où il restera jusqu'à la Révolution française.

    Comptabilité du château [modifier]

    Trois fois par an, à la Chandeleur, à l'Ascension et à la Toussaint,  les baillis devaient rendre compte au trésor royal de leur gestion financière.  Voici à titre d'exemple les comptes rendus par le bailli Mr Jean de Trie au terme de la Toussaint 1293 :

    " - pour deux sergents qui gardent les voleurs à Crèvecœur : 8 deniers
    - travaux pour le château de Crèvecœur : 30 livres,  16 sous,  9 deniers
    - reçu par le bailli pour la vente du cuir d'un bœuf mort au château 15 deniers
    - de même pour la vente d'un bœuf qui avait été acheté pour travailler à la construction du château,  qui a été vendu quand le dit château a été terminé : 60 sous. "

    Dans les comptes du bailli Jean de Brie,  au terme de l'ascension 1287,  on retrouve cette note: "dépense de la somme de 77 sols,  6 deniers pour réparation de la maison dans laquelle se tiennent les assises à Saint-Martin."

    Liste des baillis des Montagnes d'Auvergne [modifier]

    • Eustache de Beaumarchès, sénéchal de Toulouse.
    • Geoffroy de Montirel,
    • Pierre de Villemignon,
    • Jacques Le Moine,
    • Guillaume des Achilloux,
    • Etienne de Neyrestaing.

    Liste de prisonniers [modifier]

    Parmi ceux qui y furent incarcérés d'abord,  et exécutés ensuite,  on peut citer :

    • Bernard de Saint-Mamet,  banni par le roi,
    • Seguret de Maleyre, pendu,
    • Falconnet de Valle, pendu.

    Capitaine gouverneur pour le roi [modifier]

    En 1516,  le capitaine gouverneur de Crèvecœur,  N. de Roquemaurel n'y fit que des réparations sommaires.  Bien que le château soit délabré et que le traitement soit très mince, le poste de capitaine-gouverneur du château de Crèvecoeur sera recherché par les familles d'ancienne noblesse du pays jusqu'à la fin de l'Ancien régime.

    Liste des capitaines gouverneurs [modifier]

    • le sieur Adam,  en 1295
    • Andraud d'Espinats,  en 1372
    • Pierre de Ribier,  seigneur de Plaignes, en 1416
    • N de Roquemaurel,  en 1566
    • Begon de Roquemaurel,  en 1548
    • Jacques le Grand,  en 1566
    • Annet de Scorailles,  seigneur de Mazerolles,  en 1660
    • François de Scorailles,  en 1690
    • Annet de Scorailles,  en 1750
    • François de Ferrières,  vicomte de Sauvebœuf,  en 1780
    • le marquis de Luc-Saluces,  seigneur de Drugeac,  en 1789

    Notes et références [modifier]

    Bibliographie [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Crèvecœur_(Auvergne)

  • Château de Dinan

    Château de Dinan

    Château de Dinan
    Château de Dinan

    Présentation
    Période ou style
    Type château fort
    Début construction xive siècle
    Propriétaire initial Jean IV de Bretagne
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    Non renseigné
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    1
    Pays France
    Région Bretagne
    Département Côtes-d'Armor
    Commune Dinan
    Vue du haut des remparts

    Le château de Dinan est en fait constitué du Donjon, dit de la duchesse Anne, près de la porte Saint-Louis. Le donjon et la porte font partie des 2 600 mètres de remparts médiévaux qui entourent encore la vieille ville.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Jean IV le Conquérant, duc de Bretagne, lance la construction du donjon en1384. Haute tour de forme ovale, une douve la sépare de l'extérieur des remparts mais aussi de la ville intérieure. Les mâchicoulissurplombent 30 mètres de murs de pierres de taille mais certains éléments ont été faits en bois[réf. souhaitée].

    Musée [modifier]

    Le donjon abrite depuis 1908 les collections permanentes du musée municipal dont des œuvres contemporaines. Des expositions temporaires y sont organisées chaque été.

    Références [modifier]

    Voir aussi [modifier]

    Liens externes [modifier]

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  • Château de Coat-an-noz

    Château de Coat-an-noz

    Château de Coat-an-noz

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    Présentation
    Période ou style
    Type château
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    Non renseigné
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    Pays France France
    Région Bretagne
    Département Côtes-d'Armor
    Commune Belle-Isle-en-Terre

    Le château de Lady Mond est situé sur la commune de Belle-Isle-en-Terre, dans le département des Côtes-d'Armor. Il s'agit d'une réplique, construite en 1923 par Lady Mond, du château de Coat-an-Noz que l'on peut voir sur la commune de Loc-Envel. Cette réplique ayant été construite au départ trop près de la route, Lady Mond a ordonné qu'elle soit démontée et reconstruite quelques mètres plus loin de la route. Aujourd'hui ce château accueille un aquarium d'eau douce et le Centre régional d'initiation à la rivière (Crir).

    L'original (sur la commune de Loc-Envel dans la forêt de Coat-an-Noz) a été construit entre 1880 et 1884 par la comtesse de Sesmaisons (1838-1901). En 1859, le château devient — par alliance — la propriété des princes de Faucigny-Lucinge. Le princeBertrand de Faucigny-Lucinge, criblé de dettes, revend le château et le vaste domaine qui l'entoure en 1923.

    En 1929, Sir Robert Mond, roi du nickel, achète le château pour sa femme Marie-Louise Le Manac'h (Lady Mond), originaire de Belle-Isle-en-Terre. Après sa mort en 1949, le château est passé entre les mains de divers propriétaires qui se sont avérés incapables de restaurer entièrement ce vaste édifice.

    Aujourd'hui le château menace de tomber en ruines.

    Anecdote [modifier]

    Le château est le décor de la bande dessinée La Brouette des Morts, une aventure de Dick Hérisson, par Savard.

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Coat-an-noz

  • Château de Bienassis

    Château de Bienassis

    Page d'aide sur l'homonymie Pour l’article homophone, voir Château de Bien-Assis.
    Château de Bienassis

    Vue aérienne du château
    Vue aérienne du château

    Présentation
    Période ou style
    Type château fort
    Début construction xve siècle
    Propriétaire initial François Ier
    Destination initiale Jean Ier de Quelenec
    Propriétaire actuel famille de Kerjegu
    Site internet Consulter
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    Non renseigné
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    1
    Pays France
    Région Bretagne
    Département Côtes-d'Armor
    Commune Erquy

    Le Château de Bienassis (xve siècle-xviie siècle) est situé sur le territoire de la commune d’Erquy dans les Côtes-d'Armor, enBretagne.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Initialement, ce château fut construit en 1400 pour Jean Ier de Quelenec, seigneur de Bretagne.

    En partie détruit pendant les guerres de la Ligue, reconstruit à dater de 1620 par Gilles Viselou, il passe par mariage au comte de Lambarc et au duc d’Arenberg, puis, en 1760, au comte de la Ville-Théart, commissaire au haras de Bretagne.

    Transformé en prison pendant la Révolution, il est depuis 1880 la propriété de la famille de Kerjegu.

    Tourisme [modifier]

    Le château de Biennassis est un ensemble très complet d’une demeure seigneuriale ouvert à la visite : grande avenue classée, larges douves, remparts, cour d’honneur, jardin français, potager, parc forestier.

    Le château et ses dépendances sont en grès roses d’Erquy. Les cheminées et les escaliers sont des xve et xviie siècles. Rez-de-Chaussée meublé, le grand salon, la salle des gardes, la salle à manger, la cuisine, la chapelle, témoignent d’une maison vivante.

    Voir aussi [modifier]

    Notes et références [modifier]

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Bienassis