Le Grand Trianon, dessin de
1700 Le Grand Trianon ou Trianon de marbre est un palais que Louis XIV fit construire à proximité de Versailles en France, au sein du parc de Versailles. L'extérieur du bâtiment est construit en marbre rose d'où son nom de « Trianon de marbre ».
Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979.
Le Grand Trianon côté cour
En 1670, Louis XIV décide de raser le village de Trianon, au nord-ouest du parc de Versailles, pour y construire un bâtiment qui lui permettrait de fuir la cour. C’est Louis Le Vau qui est chargé de cette construction : il choisit de décorer les intérieurs de faïence de Delft, bleue et blanche ; les toitures de plomb étant peintes en imitation de faïence, tandis que les sculptures disposées sur les combles étaient peintes au naturel. Le jardin offre déjà de jolis parterres de fleurs. Dès le début, Louis XIV consacre ce domaine à ses amours avec Madame de Montespan. Mais le décor du « Trianon de porcelaine » est très fragile et subit de nombreuses dégradations. Le château est démoli en 1687 pour laisser place à une demeure plus vaste et d'un style résolument différent.
On confie à Jules Hardouin-Mansart, Premier architecte du roi, la construction d'un nouveau Trianon dans un style plus italianisant. Le chantier, exceptionnellement rapide, dure de juin 1687 à janvier 1688. Le Grand Trianon, ou Trianon de marbre, est inauguré à l'été 1688, par Louis XIV etMadame de Maintenon. Louis XIV en fait sa résidence privée. Contrairement à Versailles, on n'y est admis que sur invitation, nominative de surcroît.
Le roi y occupe successivement trois appartements : de 1688 à 1691, dans l'aile nord, du côté du parterre ; de 1691 à 1701, dans l'aile du midi, toujours du côté du parterre ; enfin, de 1701 à sa mort, il s'installe dans l'aile droite de la cour, sacrifiant ainsi la salle de théâtre qui y avait été aménagée.
Les lambris des salons ont accueilli de nombreux princes de la maison royale: le Grand Dauphin, la duchesse de Bourgogne, le duc de Berry et duchesse de Berry, le duc de Chartres, laduchesse de Bourbon et la duchesse d'Orléans, Madame Palatine. Sous Louis XV, Marie Leszczynska y réside dès 1740. Mais Louis XV se désintéresse totalement du lieu. Marie-Antoinette préfère de loin le Petit Trianon au grand; elle y donne malgré tout quelques représentations dans la galerie des Cotelles. À la Révolution, le château du Grand Trianon est fortement délabré.
Grand Trianon, vue des parterres
Il faudra attendre le Premier Empire et Napoléon Bonaparte pour que le domaine reprenne de l'importance. En 1805, Napoléon ordonne la restauration des deux domaines. De 1809 à 1810, le château est remeublé. L'Empereur fait de nombreux séjours à Trianon entre 1809 et 1813. Il y célèbre son mariage avec l'Impératrice Marie-Louise. Ne s'y sentant pas complètement en sécurité, il fait ériger la grille d'entrée de l'avant-cour et ses deux pavillons réservés à sa garde personnelle.
Sous Louis XVIII, aucun changement n'est effectué au château, seuls les symboles impériaux sont enlevés. Charles X s'y arrêtera quelques heures sur la route de son exil. De 1830 à 1848, Marie-Amélie de Bourbon-Siciles fait mettre le château au goût du jour pour y résider. Le Grand Trianon sert aujourd’hui de cadre aux réceptions officielles de la République et l'aile du Trianon-sous-bois de logement de fonction pour les invités présidentiels.
Plan et architecture [modifier]
Le Grand Trianon est de style classique français mêlé d'italianisme. L’ensemble des bâtiments, à dominante rose, est infiniment gracieux. On entre dans la cour par une grille basse: à droite, se trouve le bâtiment nord; à gauche, celui du midi. L'ensemble est couvert d’un toit plat masqué par une balustrade. Le matériau qui habille les murs est une pierre blonde, la pierre de Saint-Leu ; les pilastres sont en marbre incarnat de Caunes-Minervois(Languedoc). Au fond de la cour, une loggia soulignée par huit colonnes de marbre campan vert et rouge, relie les bâtiments du Nord et du Midi ; dessinée par Robert de Cotte et revue par Mansart, cette ouverture fut voulue dès l'origine par Louis XIV et prit, dès l'élaboration du projet, sa dénomination de "péristyle", bien qu'en termes d'architecture, cette appellation soit inapropriée. Entre 1687 et 1701, la loggia était fermée du côté de la cour par de hautes portes-fenêtres. La Cour des Offices se situe derrière l’aile du Midi. Le mur de gauche dissimule le Jardin du roi qui bordait l'appartement de Madame de Maintenon et le troisième appartement que Louis XIV occupa à Trianon à partir de 1703. L'aile du nord est prolongée par une aile perpendiculaire orientée est-ouest abritant une galerie. Enfin, une aile perpendiculaire faisant suite à celle de la galerie est appelée Trianon-sous-Bois et a subi un traitement architectural résolument différent du reste du bâtiment. Cette aile abritait une suite d'appartements.
Dès la construction du Trianon de porcelaine, Louis XIV fait appel au jardinier Michel II Le Bouteux. Les parterres fleuris de Le Bouteux sont ornés de plantes en pots, enterrées afin de pouvoir être changées tous les jours, créant un spectacle fleuri et embaumé permanent totalement unique. 96 000 plantes sont ainsi maintenues pour la variété du spectacle et l'agrément du Roi. Selon Gabriel, plus de 900 000 pots étaient utilisés ou en réserve.
Lors de la construction du Trianon de marbre, André Le Nôtre trace les jardins, préservant partiellement quelques parterres de Le Bouteux. Ils sont achevés, après sa mort en 1700, par Mansart qui les agrémente, entre autres en 1702, d’un buffet d’eau.
Les jardins du Grand Trianon sont des jardins à la française, ordonnés et géométriques. Ils couvrent actuellement 23 hectares, enclos de 2,2 km de murs. Ils sont un jardin en réduction, au dessin délicat, à l'intérieur du jardin de Versailles.
Contrairement au parc de Versailles, les jardins de Trianon n'ont conservé que très peu de jeux hydrauliques, à l'exception notable du buffet d'eau. Ils sont essentiellement, et c'est là leur principale caractéristique, un aménagement paysager formé d'allées, de végétation et de sculptures.
Comportant peu de structures artificielles, ils ont souffert beaucoup plus que les jardins de Versailles de l'abandon progressif et du manque d'entretien. La végétation domestiquée, qui les constituait, a repris ses droits et la tempête de 1999 a achevé de jeter à bas les rares vestiges des plantations initiales.
Leur récente restauration, qui se déroule depuis 2003, reconstitue, à partir des nombreux documents d'époque, la succession des salles, des chambres et des antichambres de verdure qui formaient le plan initial. Une multitude de formes géométriques: triangle, hémicycle, octogone, sont articulées entre elles par des allées bordées de charmilles.
La salle triangulaire, qui fut l'une des premières à être restaurée, comporte une double haie de charmilles entaillées de "fenêtres", offrant des vues variées sur les orangers en pots qui l'habillaient à la belle saison.
La reconstitution, soignée, ne donne cependant qu'une lointaine idée de la variété des paysages originaux. Il faut alors imaginer les multiples plantes fleuries en pots, les structures éphémères de toiles, les meubles et statues, transportés et installés pour la journée, qui habillaient les salles de verdure pour se faire une idée de ces pièces naturelles richement ornées.
Lieu de séjour [modifier]