Livre - Le Palais du Luxembourg: fondé par Marie de Médicis régente ... Par Henri Alphonse Guy de Gisors
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La Conciergerie est le principal vestige de l’ancien Palais de la Cité qui fut la résidence et le siège du pouvoir des rois de France, du Xe au XIVe siècle et qui s’étendait sur le site couvrant l’actuel Palais de justice de Paris. De nos jours, l’édifice longe le Quai de l’Horloge, sur l’Île de la Cité, dans le Ier arrondissement de Paris. Il fut converti en prison d’État en 1370, après l’abandon du palais par Charles V et ses successeurs.
La prison occupait le rez-de-chaussée du bâtiment bordant le quai de l’Horloge et les deux tours ; l’étage supérieur était réservé au Parlement. La prison de la Conciergerie était considérée pendant la Terreur comme l’antichambre de la mort. Peu en sortaient libres. La reine Marie-Antoinette y fut emprisonnée en 1793.
Le monument est géré par le Centre des monuments nationaux à qui il a été attribué à titre de dotation par un arrêté du 2 avril 2008[1].
Ce site est desservi par les stations de métro : Cité, Saint-Michel et Châtelet.
La Conciergerie désigne d’abord le logement du concierge, puis par extension la prison dans laquelle il maintenait ses prisonniers. Le concierge avait la charge d'un édifice important, par exemple un château ou un palais. Cette définition est attestée dès 1195 par cumcerge. L'étymologie du mot est douteuse. On a supposé un latin obscur concerius, de cera ("cire"), plus souvent un latin hypothétique conservius (dérivé du latin classique conservus, "compagnon d'esclavage")[2], et plus récemment ancien français hypothétique canchiarche, "directeur de la prison"[3].
Le palais de la Cité fut la demeure des comtes de Paris. Ce palais fut habité par le roi Eudes Ier de France. Hugues Capet établit dans le palais la Curia Regis (le Conseil royal) et divers services de son administration. Robert II le Pieux le fit rebâtir.
Saint-Louis fit construire la Sainte-Chapelle entre 1242 et 1248. Le Palais était enceint de murailles, dans lesquelles étaient abrités des édifices administratifs comme la cour des comptes, mais aussi juridiques et religieux. Au nord le Palais de Saint-Louis ne joignait la Seine que par un bâtiment nommé « Salle sur l’eau » et flanqué de la tour Bombec (ou Bon-bec) qui doit son nom au fait que s’y trouvait la salle où était pratiquée la « question » (la torture) qui faisait avouer les suppliciés. Dans le Palais, au milieu de la cour de Mai, on plantait chaque année au printemps un arbre d'une quinzaine de mètres afin de célébrer les bienfaits de la nouvelle saison. Dans la cour, le magnifique escalier appelé Grand Degré montait jusqu'à la galerie des merciers que Saint Louis avait fait construire pour accéder directement de ses appartements à la Chapelle Haute de la Sainte Chapelle. Le Palais de Saint Louis fut la résidence des rois de France jusqu'en 1358.
Philippe le Bel fit reconstruire le palais. Les travaux furent achevés en 1313 sous l’impulsion d’Enguerrand de Marigny. Des enclaves morcelaient alors le terrain royal, et Philippe IV de France expropria les occupants. Il fit bâtir une enceinte (plus décorative qu’utilitaire) qui bordait la Seine et qui renforçait les tours toujours existantes dites « tour d’Argent » (allusion au trésor royal qui y avait été gardé) et la « tour César » (ainsi nommée en souvenir de la présence des romains et dû au fait que la tour est bâtie sur des fondations romaines). De vastes salles furent construites au nord et au sud du palais de la Cité.
La salle des Gardes fut édifiée vers 1310 et servait d’antichambre au rez-de-chaussée de la Grand’Salle.
La Grand-Salle était la pièce où le roi tenait ses « lits de justice » et dans laquelle avaient lieu les réceptions. Les repas étaient servis sur la table de marbre noir (dont il reste un vestige à la Conciergerie).
C’était une salle immense supportée par une file de piliers qui la séparait en deux nefs couvertes de berceaux lambrissés. Murs et piliers étaient ornés de statues représentant chacun des rois de France.
Cette salle est exceptionnelle (le plus grand vestige de salle civile médiévale d’Europe) : longue de 64 mètres, large de 27,5 mètres et haute de 8,5 mètres à la clé, elle fut édifiée en 1302 et 1313 par Enguerrand de Marigny. Elle servait de réfectoire aux très nombreux personnels (environ 2 000 personnes) employés au service du roi.
La façade Est, donnant sur la rue de la Barillerie (absorbée depuis par le boulevard du Palais) fut également remodelée et complétée. Du côté de l’ouest (en direction de l’actuelle pointe du Vert-Galant), on dessina les jardins. Derrière le verger et le jardin, on réédifia le logement du roi. Philippe IV fit construire le logement du « concierge ».
Vers 1350, Jean II le Bon fit construire à l’angle du palais de la Cité le pavillon carré des cuisines qui était destiné au « commun » de l’hôtel du roi. Les quatre travées ouest de la salle des Gens d’armes furent isolées du reste de la salle par des grilles et par un mur.
Jean II fit construire une tour à l’angle nord-est du palais de la Cité. Cette tour de guet rectangulaire fut nommée tour de l’Horloge car la première horloge publique de France y était installée vers 1371 . Cette horloge fut remplacée sous le règne d'Henri III de France en 1585 par celle de Germain Pilon, toujours en place après de multiples mais fidèles restaurations des décors à la gloire d'Henri III.
En 1358, Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, fit assassiner des conseillers de Jean II, sous les yeux de son fils, le futur Charles V.
Charles V le Sage décida de quitter le Palais de la Cité pour l’hôtel Saint-Pol ; il y maintint son administration (Parlement, Chambre des Comptes, Chancellerie) et nomma un concierge. Au Moyen Âge, la Conciergerie constitue alors la prison du palais. C’est alors que débute l’histoire de la prison de la Conciergerie.
C’est aussi à partir de cette époque que se constituera progressivement sur le site du « Palais de la Cité », l’ensemble architectural de l’actuel Palais de justice de Paris, qui abrite notamment la Cour de Cassation et l'essentiel des tribunaux de Cour d'appel de Paris.
Le 6 avril 1793, le Tribunal révolutionnaire s’était installé au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris. L’accusateur public, Fouquier-Tinville, avait aménagé ses bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent. Dès lors, tous les prisonniers qui étaient détenus dans les différentes prisons de Paris, ainsi que dans certaines prisons de province, et qui devaient comparaître devant le tribunal, furent progressivement transférés à la Conciergerie. Leur nombre ne cessa d’augmenter, surtout après le vote de la loi des suspects du 17 septembre.
Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal révolutionnaire qui siégeait au Palais de justice attenant et avaient été condamnés à mort n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits, pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que l’exécuteur et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des gendarmes, les condamnés - parfois plusieurs dizaines - traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai, donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que les détenus attendaient les charrettes qui devaient les conduire à la guillotine.
Il passe à la Conciergerie durant la Terreur 2 278 condamnés à mort dont :
Anciennement réfectoire du Palais, elle fut réservée à la prison des hommes et sommairement compartimentée en cachots. Devant l’afflux des prisonniers, elle fut divisée par un plancher installé à mi-hauteur, permettant d’aménager ainsi deux salles superposées.
C’est au-dessus de la salle des Gardes, au premier étage, dans l’ancienne grand-chambre du parlement de Paris, que siégeait le Tribunal révolutionnaire.
Ce que l’on a baptisé la rue de Paris fut, elle aussi, annexée à la prison des hommes et de ce fait compartimentée en minuscule cellules. Celles des « pailleux » étaient réservées aux prisonniers sans ressources ; celles des « pistoles » étaient louées aux prisonniers les plus fortunés.
Il s’agissait de l’ancien jardin du roi, auquel s’était substitué une vaste cour rectangulaire. Celle-ci était entourée d’une galerie compartimentée en cachots pour les hommes.
Sombre et étroit, il distribuait sur son parcours de nombreuses pièces : la salle du guichet, le bureau du concierge, le greffe, l’arrière-greffe, le parloir, une pièce de repos pour les guichetiers, l’infirmerie, la chapelle, quelques cellules pour femmes...
Ancien jardin bordant le logis du roi, cette cour était le lieu de promenade des femmes. Elle était entourée de cellules dont le confort variait suivant les possibilités pécuniaires des détenues. Dans cette cour, les femmes lavaient leur linge à une fontaine (aujourd’hui encore existante); sur l’une des tables de pierre, elles prenaient leur repas. L’endroit fut, dans la vie cellulaire révolutionnaire, un lieu important pour la vie sociale des prisonniers. Dans un coin subsiste ce qui fut le « côté des Douze » : un enclos triangulaire séparé par une grille de la cour des femmes, et qui dépendait du quartier des hommes.
Il a été reconstitué dans le musée de la Conciergerie. C’était là que l’on inscrivait, dès leur arrivée, les noms des détenus sur les registres. Cette pièce est devenue la buvette du Palais de Justice.
À cet endroit, les condamnés à mort étaient dépouillés de leurs objets personnels au profit de l’État : bijoux, tabatières, lunettes, montres. Chacun d’eux était ensuite assis sur un escabeau, avait les mains liées derrière le dos, puis le col de sa chemise était échancré afin d’avoir les cheveux coupés au ras de la nuque. Les condamnés étaient ensuite escortés jusqu’à la cour du Mai, où attendaient les charrettes qui devaient les conduire sur leur lieu d’exécution.
Dite « Chapelle des Girondins », existait déjà au Moyen Âge. La tradition y situe le lieu dans lequel les vingt-et-un Girondins attendirent la mort dans la nuit du 29 au 30 octobre 1793.
La première cellule de Marie-Antoinette d'Autriche fut installée dans l’ancienne chambre de réunion des guichetiers (une cellule humide composée d’un lit de sangle, d’un fauteuil en canne, de deux chaises et d’une table) donnant sur la cour des femmes par une étroite fenêtre. Après une tentative d’évasion (voir Alexandre Gonsse de Rougeville), Marie-Antoinette fut transférée dans la deuxième cellule. (La reconstitution de la cellule de la reine a été faite pour une moitié sur l’authentique cellule et pour l’autre moitié sur la travée contiguë à l’est). Un paravent la séparait des gendarmes, assurant sa surveillance.
Située à côté de la petite chapelle royale. Louis XVIII de France fit ériger à l’endroit même de la cellule de la reine, qui fut coupée par un mur, une chapelle. La moitié ouest fut réunie à la chapelle par un local où la tradition situe les dernières heures de Maximilien de Robespierre.
Au XIXe siècle, furent détenus à la Conciergerie des prisonniers célèbres tels que : Georges Cadoudal, Michel Ney, le prince Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III) et les anarchistes Felice Orsini et Ravachol.
La Conciergerie garde cette fonction carcérale tout au long du XIXe siècle et son appropriation au régime cellulaire est autorisée par arrêté du 15 mai 1855 lors des travaux de réfection des cellules par Louis-Joseph Duc. Le monument perd son statut de prison en 1914, il est classé monument historique, il est ouvert au public et abrite ponctuellement des expositions. On y trouve aussi une reconstitution des geôles révolutionnaires des cellules à pailleux, à pistole et celle de Marie-Antoinette, la lame de la guillotine qui servit à l’exécution de Lacenaire.
Le nom de Conciergerie désigne alors à la fois une partie du quartier de détention, c’est-à-dire la prison des femmes, et l’ensemble des salles gothiques, à savoir la salle des gens d’armes, la Rue de Paris, la salle des gardes et les cuisines. Ainsi, le nom de Conciergerie désigne des réalités différentes au cours des siècles mais elle a une origine pénitentiaire pratiquement depuis sa création.
Une partie de la Conciergerie nommée Dépôt est toujours utilisée pour les prisonniers en instance de jugement et les délinquants pris en flagrant délit, au 3, quai de l’Horloge, 75001 Paris. Il est aussi utilisé comme Centre de rétention administrative.
On trouve un témoin de la crue de 1910 à environ 1 mètre de hauteur de la salle donnant accès aux tours d’argent et César.
Le palais du Luxembourg, situé dans le VIe arrondissement de Paris au nord du jardin du Luxembourg, est le siège du Sénat français.
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Le palais du Luxembourg doit son nom à l'hôtel bâti au milieu du XVIe siècle et qui appartenait à Francois de Piney, duc de Luxembourg.
La régente Marie de Médicis achète l'hôtel et le domaine dits "de Luxembourg" en 1612 et commande en 1615 la construction d'un palais à l'architecte Salomon de Brosse. Elle s'y installe en 1625, avant la fin des travaux. La partie droite du palais était réservée à la reine mère et celle de gauche à son fils, le roi Louis XIII. Une série de toiles avait été commandée à Rubens pour chacun de ces appartements mais seules treize d'entre elles destinées au logement de Marie de Médicis furent réalisées. Il est possible de les retrouver exposées dans une salle au Louvre.
En 1631, la construction est achevée, Marie de Médicis doit le quitter la même année, exilée sur ordre de son fils à la suite de la "journée des Dupes".
A sa mort en 1642, Marie de Médicis lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils Gaston duc d'Orléans, frère puîné du roi Louis XIII. Il passe par succession à sa veuve, Marguerite de Lorraine, puis à sa fille aînée la duchesse de Montpensier qui le vend à sa sœur cadette, la duchesse de Guise (1660). Celle-ci en fait don au roi, son cousin en 1694.
En 1715, Luxembourg revient au régent Philippe d'Orléans, qui l'abandonne à ses filles, la duchesse de Berry et la reine douairière d'Espagne. Cette dernière s'y laisse mourir en 1742.
Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI accorde le domaine et le château à son frère Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence et futur Louis XVIII, à titre d'augmentation d'apanage. Il en sera chassé par la Révolution française qui déclara le palais du Luxembourg "propriété nationale".
Le "Luxembourg" devient une prison pendant la Terreur avant d'être affecté, en 1795, au Directoire. À la fin de 1799, le Directoire fait place au Sénat conservateur, assemblée créée par la Constitution de l'an VIII.
Par la suite, il gardera sa vocation parlementaire, excepté durant quelques courtes périodes.
L'hôtel initial, désormais appelé Petit Luxembourg, est devenu depuis 1825 la résidence officielle du président du Sénat. Le bâtiment de droite, appelé aussi hôtel de la présidence, abrite son bureau et ceux de ses collaborateurs, ses salons et sa salle à manger privés. Le bâtiment de gauche, appelés salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons pour les grandes réceptions organisées par le Président ou par le Sénat dont l'accueil des personnalités étrangères.
Le palais du Luxembourg tient plus de la résidence secondaire que du palais officiel urbain. Son plan est assez caractéristique des châteaux français, comme celui de Verneuil-en-Halatte auquel Salomon de Brosse a participé. Il se compose d'une cour carrée, la cour d'honneur, d'un corps d’entrée surmonté d'un dôme, le dôme Tournon, et de pavillons redoublés dans le corps de logis.
Des nouveautés, comme le corps de logis qui prend une grande ampleur par rapport aux deux ailes, ou encore la partie centrale monumentale, marquent le château. Le palais du Luxembourg est le résultat de la libre inspiration du palais Pitti (Florence, Italie) demandée par Marie de Médicis qui, s'ennuyant au Louvre, souhaitait notamment retrouver l'esprit Florentin et la douceur que ceci lui évoquait notamment à travers l'emploi du bossage de pierre dans l'architecture du bâtiment plutôt que d'un mélange de brique et de pierre, comme on en trouvait par exemple dans le pavillon de chasse de Versailles.
La Salle du Livre d'Or est une salle voûtée du rez-de-chaussée aménagée en 1816 par l'architecte Baraguay, qui servait à recevoir le "Livre d'Or de la Pairie", c'est-à-dire le nom des visiteurs illustres de la Chambre des Pairs. Baraguay réutilise des boiseries et décors provenant d'autres salles, et principalement des appartements de Marie de Médicis au palais du Luxembourg et d'Anne d'Autriche au Louvres. Les tableaux et les boiseries seront retaillés, redorés, restaurés et pour certains largement repeints. L'ensemble, tel qu'il apparaît de nos jours a été entièrement restauré de 1997 à 1999 par le Centre de recherche et de restauration des musées de France.
Située à l'emplacement d'une ' petite maison bourgeoise ' rasée, cette folie élevée sur un soubassement obéit à un plan cruciforme qu'expliquent les deux avant-corps surmontés chacun d'un fronton triangulaire, s'ouvrant par un péristyle surmonté d'une loggia au levant, en trompe-l''il au couchant. Les plafonds en sont à caissons, et les murs latéraux sont garnis de niches abritant des statues d'inspiration grecque. Sur le toit, un garde-corps en fonte entoure la terrasse. Le décor intérieur raffiné de cette folie à l'italienne est du plus pur style Empire. Telle que l'a conçue son créateur, jamais retouchée, cette réalisation néo-palladienne est exceptionnelle.
Source : http://fr.topic-topos.com/chateau-de-vauboyen-bievres