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  • Château de Monbazillac

    Château de Monbazillac

    Monbazillac est une commune française, située dans le département de la Dordogne et la région Aquitaine.

    Ses habitants sont les Monbazillacois(es).

    Monbazillac

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    Administration
    Pays France
    Région Aquitaine
    Département Dordogne
    Arrondissement Bergerac
    Canton Sigoulès
    Code Insee abr. 24274
    Code postal 24240
    Maire
    Mandat en cours
    Jean-Pierre Peyrebrune
    2008-2014
    Intercommunalité Communauté de communes de Bergerac Pourpre
    Démographie
    Population 958 hab. (2006)
    Densité 49 hab./km²
    Géographie
    Coordonnées 44° 47′ 42″ Nord
    0° 29′ 33″ Est
    Altitudes mini. 46 m m — maxi. 188 m m
    Superficie 19,58 km²

    Sommaire

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    Géographie [modifier]

    Située dans le Périgord pourpre à 10 kilomètres au sud de Bergerac, la commune est implantée sur les coteaux qui dominent la vallée de la Dordogne.

    Connue pour son château du xvie siècle classé monument historique, elle est surtout renommée pour son vin blanc liquoreux éponyme.

    Histoire [modifier]

    Administration [modifier]

    Liste des maires successifs
    Période Identité Parti Qualité
    1989 en cours Jean-Pierre Peyrebrune SE retraité
    Toutes les données ne sont pas encore connues.

    Démographie [modifier]

    Évolution démographique
    (Source : INSEE1)
    1800 1831 1866 1901 1931 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
    1 112 1 204 1 105 873 905 907 846 789 831 902 899 958 2
    Nombre retenu à partir de 1962population sans doubles comptes

    Lieux et monuments [modifier]

    Château de Monbazillac
    Château de nuit

    Personnalités liées à la commune [modifier]

    Julien Despres - médaillé olympique, champion du Monde et d'Europe d'aviron

    Voir aussi [modifier]

    Notes et références [modifier]

    Liens externes [modifier]

     

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Monbazillac#Histoire

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  • Château de Gisors

    Château de Gisors


    La motte et le donjon du château de Gisors
    La motte et le donjon du château de Gisors

    Présentation
    Période ou style Médiéval
    Type Forteresse
    Début construction xie siècle
    Fin construction xiie siècle
    Classement classé Monument historique
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    Non renseigné
    (Chercher ce lieu)
    Pays France France
    Région Haute-Normandie
    Département Eure
    Commune Gisors
    ChâteauChâteau par pays

    Le château de Gisors, situé dans le Vexin normand, est bâti sur une motte féodale. Il est constitué d'un donjon circulaire qui fut ajouté à une forteresse déjà existante. Essentiellement l’œuvre des ducs de Normandie du XIe au xiie siècle, cette forteresse frontalière devait défendre le domaine anglo-normand contre les prétentions du roi de France.

    Le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18621.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Les origines [modifier]

    Les origines de cette forteresse remontent à la seconde moitié du xie siècle. Une motte castrale est édifiée dès 1097 par Robert II de Bellême, sur l'ordre du roi d'Angleterre Guillaume II le Roux (1087-1100)2, régent du Duché de Normandie. Celle-ci est complétée un an plus tard par un donjon de bois, probablement ceint d'une palissade3. En 1113, ce site fortifié, dominant la vallée de l'Epte, accueille une rencontre entre les souverains Louis VI de France et Henri Ier Beauclerc d'Angleterre. Il connaît son premier siège en 1120, lors de la rébellion des seigneurs normands contre la tutelle anglaise. La place forte, défendue par le gouverneur Robert de Chandos4 eût beau tenir bon, cette sérieuse alerte conduira le souverain anglais à juger plus sûr de repenser les fortifications, lesquelles seront reprises dès 1123. Cette première campagne de reconstruction verra l'adjonction d'un donjon en pierre de taille de forme octogonale, ceint d'un rempart en gros appareil (l'enceinte-basse)5.

    Henri Ier Beauclerc disparaît en 1135, sans laisser d'héritier mâle. Sa fille Mathilde l'Emperesse, veuve de l'empereur germanique Henri V , écartée du trône, épouse un noble angevin,Geoffroy Plantagenêt, lequel devient ainsi duc de Normandie, tandis que dans le même temps, le trône d'Angleterre est confié à Étienne de Blois. La mort de celui-ci en 1154, sans héritier mâle, fait du fils de Geoffroy le nouveau roi d'Angleterre, et inaugure une nouvelle ère : celle des Plantagenêts.

    Un bastion Anglo-normand [modifier]

    Une rencontre entre le nouveau souverain anglais et le roi Louis VII a lieu en 1158 au château de Gisors. Afin de sceller la réconciliation entre les deux royaumes, le souverain capétien accorde au jeune fils d'Henri II Plantagenêt la main de sa fille Marguerite de France, âgée de seulement six mois, lui remettant en dot la forteresse de Gisors. Dans l'attente de la célébration du mariage, la place forte sera remise à l'ordre du temple, à l'instar de deux autres châteaux. Trois chevaliers templiers sont chargés de veiller sur la forteresse : Robert de Piron, Tostes de Saint Omer et Richard de Hastings6. Cependant, dès 1160, Henri ordonne la célébration des noces ; ce faisant, Gisors repasse sous la tutelle anglaise. A eux deux, les mariés ont à peine neuf ans6.

    Le caractère stratégique de ce point de la vallée de l'Epte n'échappe pas au nouveau maître des lieux, et une nouvelle campagne de reconstruction est entreprise en 1170. Celle-ci durera dix ans. Au cours de cette longue période, le donjon sera consolidé et surhaussé de deux étages supplémentaires, tandis que dans le même temps, les fossés sont agrandis. Une nouvelle enceinte, longue de 800 mètres et flanquée de huit tours, achève de protéger le site7.

    L'annexion par Philippe Auguste [modifier]

    En 1188, à la veille de la Troisième croisade, une entrevue royale entre les souverains anglo-normand Henri II et français Philippe Auguste se déroule au château, à l'issue de laquelle une trêve est décidée8. Cependant, Henri décèdera l'année suivante et c'est accompagné de son successeur, Richard Cœur de Lion, que le capétien partira guerroyer en Terre sainte. Lorsque à l'issue de la croisade, Richard sera finalement retenu prisonnier à Dürnstein, l'occasion apparaîtra comme trop belle pour le souverain français, qui s'emparera de la forteresse en 1193, avant d'y faire effectuer plusieurs remaniements, dont la construction de la Tour du prisonnier, inspirée du château du Louvre, de la barbacane, orientée vers la ville, ou encore du logis royal, détruit au début du xxe siècle. Lorsque Richard fut libéré, il prit les armes pour récupérer son fief. Cependant, les deux parties choisirent l'apaisement et signèrent les traités de paix de Vaudreuil et d'Issoudun en 1195, complétés par le traité de Gaillon l'année suivante : celui-ci plaçait le Vexin - et donc Gisors - sous l'autorité de la couronne de France. Pour compenser la perte de plusieurs de ses places fortes et tenter de protéger ses terres, Richard entreprît dès lors la construction d'un redoutable château :Château-Gaillard, bâti en seulement deux ans.

    La prison des Templiers [modifier]

    Privé de portée stratégique, le château de Gisors est alors transformé en prison. Celle-ci accueillera des hôtes célèbres lors de la vague d'arrestation des chevaliers templiers : la forteresse devint ainsi le lieu de détention du grand-maître de l'ordre, Jacques de Molay, rejoint dans les geôles du château par trois autres dignitaires de l'ordre : Hugues de Pairaud, Geoffroi de Gonneville, précepteur de Poitou et d'Aquitaine, et Geoffroi de Charney, précepteur de Normandie.

    Reconquête Anglaise [modifier]

    En 14199, une campagne du duc de Clarence permettra la reconquête du château par les anglais. Ceux-ci n'en seront délogés qu'en 1449.

    Retour à la couronne de France [modifier]

    Revenue à la couronne de France, le château, devenu inutile à la fin du conflit franco-anglais, fut peu à peu négligé. En 1591, la forteresse est déclassée.

    Époque moderne [modifier]

    Architecture [modifier]

    Descriptif sommaire [modifier]

    Le château est constitué d'un imposant donjon, établi sur une motte d'environ 20 mètres de haut sur 70 mètres de large. Celle-ci est entourée d'un fossé, complété d'une enceinte mesurant approximativement 200 mètres de long sur 10 mètres de haut, flanquée de tours, dont la plus célèbre reste la Tour du prisonnier, constituant un témoignage de l'architecture philipienne dans la région. Plusieurs souterrains sont établis sous le château10.

    Donjon [modifier]

    Tour du Prisonnier [modifier]

    Chapelle Saint-Thomas-Becket [modifier]

    Bâtie par Henri II, il n'en subsiste que peu de vestiges : ceux-ci se limitent à quelques traces de l'abside, de style roman, prise dans le mur d'enceinte, au sommet de la motte.

    Jardin public [modifier]

    Gisors et la mythologie templière [modifier]

    Le château de Gisors est réputé pour ses liens avec l'histoire de l'ordre du Temple, notamment pour avoir servi de prison au dernier maître de l'ordreJacques de Molay, ainsi qu'à trois autres dignitaires de l'ordre.

    Selon certaines légendes, le château de Gisors serait le lieu où est caché le trésor des templiers.

    Références [modifier]

    1. Base Mérimée [archive]
    2. André Chatelain, Châteaux forts et féodalité en Ile de France, Créer, coll. « Patrimoine », 1983, 512 p. (ISBN 2902894163)
    3. Le château de Gisors [archive]
    4. in Quelques mots sur les monuments de Gisors, par Louis Régnier, 1919
    5. Jean-Louis Magnier, Gisors, le château médiéval: Les rois de France et d'Angleterre qui ont fait Gisors lorsque le bourg était ville frontière
    6. ↑ a b Sources : site de la ville de Gisors [archive]
    7. in Gisors, le château médiéval: Les rois de France et d'Angleterre qui ont fait Gisors lorsque le bourg était ville frontière, par Jean-Louis Magnier
    8. Jean MesquiLe Château de Gisors aux XIIe et XIIIe siècles, Université de Rouen, 1990
    9. extrait de : Philippe le Bon, de Paul Bonenfant [archive]
    10. Jean Mesqui, Le Château de Gisors au XIIe et XIIIe siècles, Université de Rouen, 1990

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Gisors

     

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  • Château de Falaise

    Château de Falaise


    Vue générale de l'édifice

    Présentation
    Nom local Château Guillaume-le-Conquérant
    Période ou style Médiéval
    Type Château-Fort
    Début construction xiie siècle (bâtiments actuels)
    Fin construction xiiie siècle
    Propriétaire actuel Ville de Falaise
    Classement CLMH
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    48° 53′ 31″ Nord
    0° 11′ 31″ Ouest
    Pays France
    Région Basse-Normandie
    Commune Falaise
    Localisation
    Château de Falaise

    Localisation de l'édifice sur une carte
    ChâteauChâteau par pays

    Le château de Falaise (dit Château Guillaume-le-Conquérant) se situe sur un éperon rocheux au sud-ouest de la ville deFalaise dans le Calvados (région Basse-Normandie).

    Ce château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 18401.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Les premières traces de fortifications en pierre date du Xe siècle, ce qui en ferait l'un des premiers château normand en pierre2.

    Le château a connu trois grandes phases de constructions différentes, il en résulte trois donjons :

    • Le premier est un donjon-palais de plan quadrangulaire typique de l'architecture anglo-normande (cf. Tour de Londres). Il fut érigé par Henri Ier Beauclerc3, quatrième fils de Guillaume le Conquérant au xiie siècle, c'est le grand donjon. Le premier étage - l'espace ducal - est composé des pièces traditionnelles de l'habitat seigneurial médiéval : la Grande-Salle, pièce de réception (en latin aula), la chambre, pièce de vie privée (camera), la chapelle (capella)4; dans les salles, on trouve des traces d'une cuisine et de lieux où étaient stockées les vivres en cas de siège. Ce donjon repose partiellement sur des murs maçonnés formellement identifiés comme appartenant à l'ancien donjon de l'époque de Guillaume le Conquérant5.
    • Le second donjon fut probablement voulu et financé par Henri II Plantagenêt.6 On sait que le nouveau duc-roi a passé Noël 1159 au château de Falaise en compagnie de sa femme, Aliénor d'Aquitaine, et de sa cour.7 Le nouvel élément est également quadrangulaire, ses dimensions sont plus modestes, il agrandit l'espace habitable : c'est le petit donjon. Sa position à l'opposé de l'entrée du grand donjon en fait un ouvrage plus d'agrément que de défense.8
    • Enfin, le troisième donjon fut bâti au début du xiiie siècle par Philippe-II-Augusteroi de France suite à la conquête du duché de Normandie par son armée9. C'est une tour de plan circulaire, à vocation uniquement défensive, qui est construite selon les prescriptions des ingénieurs militaires du roi de France, c'est ladite tour Talbot.

    Le château, abandonné au xviie siècle est finalement classé monument historique en 1840. Ruprich-Robert (disciple de Viollet-le-Duc) entame une campagne de restauration qui sauve les donjons de la ruine. Les donjons furent peu touchés par les bombardements alliés lors des combats de la Poche de Falaise.

    Entre 1987 et 1997, les donjons ont fait l'objet d'une restauration de la part de Bruno Decaris, architecte en chef des monuments historiques du Calvados. Il a réalisé une version moderne de l'avant-corps du grand donjon dont les fondations étaient connues. Cette reconstruction fut controversée10 car elle utilise de l'acier et du béton armé verni. En accord avec la charte de Venise, l'utilisation de tels matériaux pour restaurer un château médiéval vise à informer le visiteur de l'actualité de la réalisation.11

    Actualité [modifier]

    L'enceinte castrale du château de Falaise est en cours de restauration. Le projet est de rendre son aspect défensif au château. Cette dernière campagne de restauration est prévue pour durer jusqu'en 2011.12

    Voir aussi [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surChâteau de Falaise.

    Notes et références [modifier]

    1. notice de la base Mérimée [archive]
    2. Falaise, premier château normand en pierre ?, Pour la Science, juillet 2009, p 12
    3. GONDOIN, Stéphane William. Château forts de Normandie. Orep édition, Cully : 2006. Page 17.
    4. WENZLER, Claude. Architecture du château fort. édition Ouest-France, Rennes : 1997. p.11.
    5. Au XIe siècle, le donjon du château de Falaise était, au moins partiellement, maçonné. C'était alors très rare en Normandie. Certains auteurs pensent même que le donjon était totalement en pierre. Voici ce qu'en dit Paul German : « L'efficacité de cette enceinte de pierre et de son donjon, également en pierre, unique dans la région, à l'époque, est attestée par de multiples témoignages de la période ducale.» (GERMAN, PAUL. Histoire de Falaise. Charles Corlet éditions, Condé-sur-Noireau : 1998. p. 58.)
    6. AURELL, MartinL'Empire des Plantagenêt, 1154-1224. Tempus (collection), Perrin édition, Paris : 2004. (Ouvrage de référence sur Henri II et ses fils)
    7. « Au mois de décembre 1159, les deux rois [Henri II et Philippe Auguste] conclurent une trêve et, peu après, Henri II put tenir tranquillement sa cour de Noël, à Falaise. » NEVEUX, François. La Normandie des ducs aux rois, Xe-XIIe siècle. Ouest France Université, Rennes : 1998. Page 527.
    8. « La fonction défensive de ce deuxième ouvrage ne paraît pas affirmée. Alors qu'au même niveau, dans le grand donjon, on s'était contenté d'un éclairage très faible, dispensé par d'étroites meurtrières, le petite ouvrage est percé de grandes ouvertures faisant entrer largement la lumière [...] il est clair qu'on se trouvait là, sur l'à-pic du rocher, à l'abri des attaques.» DECARIS, Bruno. Le château de Falaise. Monuments Historiques, Paris : vers 1985. p. 7.
    9. JOUET, Roger. ... Et la Normandie devint française. Orep éditions, Cully : 2004.
    10. Cette controverse a pris fin avec un procès, les parties civiles étaient composées d'habitants et d'associations locales et historiques, dont la Société des antiquaires de Normandie.
    11. Charte de Venise, art. 9, en matière de restauration, « tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps »
    12. Plus d'informations sur le projet sur le site officiel du château [archive]

    Liens externes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Falais

     

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  • La Bastille

    Bastille (Paris)

    Miniature de la Bastille sculptée dans une pierre de la Bastille (musée Carnavalet).

    La Bastille, ou plus exactement la Bastille Saint-Antoine, était une forteresse élevée sur l’actuelle place de la Bastille à Paris.

    (M) Ce site est desservi par la station de métroBastille.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Plan de la Bastille

    Forteresse [modifier]

    Destinée à défendre la porte Saint-Antoine et les remparts de l’est de Paris devenus plus vulnérables, la Bastille ou Bastille Saint-Antoine était initialement un véritable château-fort et un arsenal. Elle fut bâtie sous le règne de Charles V, de 1370 à 1383, par Hugues Aubriot, sur le modèle à quatre tours courant à l’époque. Les autres tours lui furent ajoutées ultérieurement. Elle faisait 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, et était entourée d’un fossé de 25 mètres de largeur par 8 mètres de profondeur alimenté par les eaux de la Seine. Les huit tours se nommaient tours du Coin, de la Chapelle, du Trésor, de la Comté, de laBertaudière, de la Basinière, du Puits et de la Liberté. L’entrée se faisait par la rue Saint-Antoine et donnait sur la Cour de l’Avancée qui abritait des boutiques et une caserne. À la même époque est édifié le donjon de Vincennes.

    Très vite, son utilité militaire s’avérant médiocre – « assiégée, elle s’est toujours rendue1 » – une nouvelle enceinte fut construite. La forteresse fut alors utilisée comme coffre-fort et lieu de réception par François Ier.

    Durant la Journée des Barricades (huitième guerre de religion), la Bastille se rendit le 13 mai 15882.

    Sully, nommé gouverneur en 1602, y abrita le trésor royal dans la tour du même nom, qu’on désigna alors sous le terme de « buffet du roi3 ».

    La Bastille est à nouveau prise durant la Fronde en 1649 et un Frondeur en est nommé gouverneur : Pierre Broussel.

    Prison [modifier]

    La Bastille

    La Bastille fut utilisée occasionnellement comme cachot dès le règne de Louis XI, mais c’est le cardinal de Richelieu qui la transforma enprison d’État à laquelle restent attachées les lettres de cachet, lettres signées du roi (ou le plus souvent de ses ministres) ordonnant un emprisonnement sans jugement. C’était une prison plutôt confortable pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) qui disposaient de grandes pièces avec repas fins et d’un domestique, de meubles et de bois de chauffage. Les prisonniers royaux sont autorisés à correspondre avec l'extérieur, recevoir des visites et jouissent d'une relative liberté de mouvement au sein de la forteresse. Lemarquis de Sade y fut détenu cinq ans et demi. Le nombre de ses prisonniers n’a d’ailleurs jamais dépassé 45. La Bastille comportait également depuis la fin du XVIIe siècle un quartier beaucoup moins agréable pour les prisonniers communs, ainsi que des cachots (et non des oubliettes), situés à six mètres de profondeur et qui servaient de punition aux prisonniers insubordonnés comme, par exemple, le fameux Latude.

    L'arrivée d'un nouveau prisonnier est annoncée par une sonnerie de cloche. Les boutiques avoisinantes ferment alors et les gardes se couvrent le visage pour ne pas voir le visage du nouveau venu. Ce culte du secret motive également l'enterrement des prisonniers de nuit sous de faux noms. Il participe grandement au mythe de l'homme au masque de fer4.

    Un historien qualifie même la Bastille de rendez-vous des intellectuels 5 puisque s’y retrouvaient aussi bien Voltaire (par deux fois en 1717 et 1726) que des pamphlétaires comme Linguet ou Brissot, victimes de la censure.

    C’était aussi un gouffre financier pour Louis XVI, en raison à la fois du traitement du gouverneur d’environ 60 000 livres mais aussi de l’entretien du personnel, nombreux, ou de la nourriture.Necker, qui avait déjà fermé le donjon de Vincennes, souhaitait la faire abattre dès 1784. Le peuple ne semble pas avoir réellement craint ce bâtiment, mais les cahiers de doléances de la ville, rédigés par des acteurs de la fronde des parlements6, demandaient sa destruction et son remplacement par une place avec un monument à la Liberté retrouvée. Comme toute forteresse imposante, elle marquait le paysage parisien et rappelait l'autorité du roi (comme la tour du Temple).

    Prise de la Bastille le 14 juillet 1789 [modifier]

    Prise de la Bastille, par Jean-Pierre Houël.
    Article détaillé : Prise de la Bastille.

    La Bastille fut prise d’assaut le 14 juillet 1789 par le peuple parisien venu chercher de la poudre. Il s’agissait également pour les révolutionnaires de s’emparer du dernier bastion royal à Paris après le soulèvement du 13 juillet.

    La prise de la Bastille est aujourd’hui considérée comme le symbole de la Révolution française dont elle marque le commencement.

    Cependant, la fête nationale française commémore la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui fêtait elle-même le premier anniversaire de la prise de la Bastille.

    Démolition de la Bastille [modifier]

    Reste des murs de la Bastille déposésBoulevard Henri IV
    Pierre de la Bastille (conservée à la mairie de Pontoise)

    La Bastille fut abattue à partir du 15 juillet par un entrepreneur privé, Palloy, qui vendit une partie des pierres en guise de souvenirs (pierres sculptées représentant la Bastille en miniature), dont un certain nombre furent vendus en province (Palloy fit faire également des maquettes de l'édifice qui furent envoyées dans tous les chefs-lieux des départements français). On peut y ajouter la transformation en objets de piété et de culte, de tout ce qu’il put récupérer sur les boiseries et les ferronneries de la vieille forteresse. La plus grande part a servi à construire le pont de la Concorde. Le marquis de La Fayette envoya une des clés de la Bastille à George Washington, l’une des grandes figures de la Révolution américaine et premier président des États-Unis7. Elle est aujourd’hui exposée à la résidence de Mount Vernon, transformée en musée. Une autre des clés fut envoyée à Gournay-en-Bray, lieu de naissance, du premier révolutionnaire à être entré dans la Bastille, Maillart. Cette dernière clé a depuis disparue.

    Détenus célèbres [modifier]

    La prison de la Bastille abrita entre autres :

    Moyen Âge et Renaissance [modifier]

    Règne d'Henri IV et de Louis XIII [modifier]

    Règne de Louis XIV [modifier]

    Régence et règne de Louis XV [modifier]

    Règne de Louis XVI [modifier]

    Détenus à la Bastille le 14 juillet 1789 [modifier]

    Ils étaient sept :

    • quatre faussaires : Béchade, Laroche, La Corrège, Pujade. Leur procès était en cours d'instruction ;
    • le comte de Solages, criminel enfermé à la demande de sa famille, qui payait sa pension ;
    • deux fous : Tavernier et de Whyte. Peu après leur libération, il fallut les enfermer à nouveau, à Charenton.

    La Bastille aujourd’hui [modifier]

    Article détaillé : place de la Bastille.

    On peut encore en voir des vestiges sur le quai de la ligne 5 du métro de Paris, de la station Bastille, la tour de la liberté (celle où fut enfermé Sade) dans le square Galli au départ duboulevard Henri-IV. Un pavage spécial a été dessiné afin de retracer sur le sol les contours de la Bastille historique.

    Depuis 1880, le 14 juillet est la fête nationale de la France. Toutefois, officiellement, cette fête nationale ne commémore pas la prise de la Bastille, mais la Fête de la Fédération qui eut lieu un an plus tard, le 14 juillet 1790, sur l’esplanade du Champ-de-Mars. Mais l’inconscient collectif français semble bel et bien associer la fête nationale et l’événement le plus marquant survenu un 14 juillet : une immense majorité ne se souvient que rarement du 14 juillet 1790.

    Le 14 juillet est chaque année l’occasion de nombreuses festivités : bals populaires, concerts, feux d’artifices, allocution présidentielle et défilé militaire sur les Champs-Élysées, à Paris.

    Notes [modifier]

    1. Claude Quétel, entretien radiophonique avec Patrice Gelinet, vendredi 12 novembre 1999, France inter, « 2000 ans d’histoire »
    2. Pierre MiquelLes Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p 348
    3. Claude Quétel, entretien radiophonique avec Patrice Gelinet, ibid.
    4. Jean-Christian Petitfils, Une prison royale in Dans les secrets de la police
    5. Frédéric Lenormand, La Pension Belhomme, une prison de luxe sous la Terreur, Paris, 2002.
    6. CamusTargetLe ChapelierGuillotin
    7. Silver & Other Metals [archive], Mount Vernon Ladies' Association. Consulté le 17-10-2007

    Divers [modifier]

    Bibliographie et sources [modifier]

    Bibliographie [modifier]

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    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surBastille.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bastille_(Paris)

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  • Château de Caen

    Château de Caen

     


    Murailles depuis la rue de Geôle
    Murailles depuis la rue de Geôle

    Présentation
    Période ou style Forteresse médiévale
    Début construction xie siècle
    Fin construction xixe siècle
    Propriétaire initial Ducs de Normandie
    Propriétaire actuel Ville de Caen
    Classement CLMH
    Site internet [http://www.chateau.caen.frConsulter]
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    49° 11′ 11″ Nord
    0° 21′ 46″ Ouest
    Pays France
    Région historique Basse-Normandie
    Commune Caen

    Le château de Caen se trouve au cœur de la ville de Caen. Il fut créé au Moyen Âge par Guillaume le Conquérant vers 1060, puis il connut de nombreux aménagements. Avec 5,5 hectares, c’est l’un des plus grands châteaux d’Europe.

    Son enceinte contient aujourd’hui :

    Du haut des remparts, la vue panoramique sur la ville de Caen est magnifique. L’enceinte est renforcée par deux barbacanes.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Le château ducal (vers 1060 - 1204) [modifier]

    Les origines du château

    À partir du xe siècle, la croissance agricole caractéristique de cette période entraîne la création de nombreux marchés locaux. Le seigneurs, désireux de contrôler le développement des villes et villages, érigent des châteaux et souvent accompagnent ces établissements par la fondation d'un établissement religieux. Caen est un bon exemple de ce qu'on peut appeler un « bourg castral ». Situé dans une riche plaine agricole, Caen n'échappe en effet pas à la règle et connait un rapide développement le long de la rive gauche de l'Odon1. Il est donc possible qu'un premier élément fortifié ait existé vers 1025, date à laquelle Caen est qualifié de burgus (bourg) dans une charte de Richard II2 ; aucun élément archéologique vient toutefois accréditer cette théorie. Quoi qu'il en soit, c'est Guillaume le Conquérant qui met en place une véritable citadelle à partir de 1060 sur un éperon rocheux dominant la basse vallée de l'Orne. Il s'agit sûrement d'un moyen de contrôler cette agglomération qui prend de l'ampleur ; l'absence de lien entre le château et la ville à cette époque - la seule porte étant alors au nord - semble confirmer cette thèse. Mais le duc mûrit un plus grand dessein. Marqué par la rébellion des barons duCotentin pendant sa jeunesse, il souhaite disposer d'un point d'appui sûr en Basse-Normandie2. Le site de Caen, à proximité de la mer et à équidistance de Rouen et du Cotentin, est donc choisi par Guillaume le Conquérant afin d'y construire sa forteresse. La construction du château, au même titre que la fondation des deux abbayes, montre la volonté du souverain d'établir une deuxième capitale dans la partie occidentale du duché.

    Ruines du palais de Guillaume le Conquérant et salle construite par Henri Ier Beauclerc
    Une résidence princière

    Toutefois, dès ses origines, le château de Caen semble être davantage une résidence princière où le duc-roi exprime sa puissance et son prestige qu'une forteresse au rôle militaire affirmé. L'élément le plus important du château est en effet le palais constitué d'appartements privés destinés à la famille princière (les camerae), d'une chapelle (la capella) et surtout d'une salle d'apparat (l'aula). Certes, le château est protégé par les fossés et par la falaise, retaillée pour être plus abrupte, et dès la fin du règne de Guillaume le Conquérant la simple palissade qui devait ceinturer le plateau a été remplacée par une muraille de pierre. Mais le château souffre déjà de son archaïsme d'un point de vue militaire. La présence des civils, un village regroupé autour de l'église Saint-Georges étant incorporé à l'enceinte, peut constituer une gêne ; toutefois le château assurera un rôle de refuge tout au long du moyen-âge. Plus grave, sa localisation à mi-pente le rend très vulnérable : il surplombe la ville qui se développe à ses pieds au sud, mais il est lui même dominé au nord par les coteaux où s'élèvent aujourd'hui le campus 1 de Caen. De plus, son emprise est beaucoup trop vaste (5 hectares) et il n'est protégé que par une simple tour-porte située au nord de l'enceinte.2

    Le château au xiie siècle

    Le fils de Guillaume le Conquérant, Henri Ier Beauclerc, tente de régler ce dernier problème au xiie siècle par la construction du donjon à proximité de la tour-porte. Cette tour carrée, peut-être entourée d'un mur, est un véritable château à l'intérieur du château. Construit vers 1120, il fait partie des nombreuses tours construites par le roi d'Angleterre après sa reprise en main du duché de Normandie3. Mais le rôle administratif et politique du château reste prégnant. Plus ou moins à la même époque, le roi d'Angleterre fait également construire nue nouvelle aula, aujourd'hui connue sous le nom de salle de l'Échiquier. Deux fois plus grandes que la précédente, elle permet de répondre au faste de la cour royale. Cet usage survivra à Henri Ier Beauclerc, puisque son successeur Henri II d'Angleterre et ses fils (Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre) y organisent en 1182 une fastueuse cérémonie pour les fêtes de Noël afin de démontrer la supériorité de sa cour et donc son prestige à ses adversaires, notamment le roi de France Philippe II. L'étude des Grands rôles de l'Échiquier montre également que la résidence princière caennaise est l'une des plus visités par les ducs-rois. Et surtout son rôle politique et administratif y est clairement identifié, surtout à partir de1170 quand l'administration fiscale et judiciaire est partiellement sédentarisée à Caen3.Dans la deuxième partie du xiie siècle, l'intérêt militaire que portent les souverains anglais au château de Caen s'amoindrit. Le duché de Normandie n'est pas tiraillé par des troubles internes importants ; la menace provenant davantage de la frontière avec la France à l'est, Richard Cœur de Lion concentre ses efforts dans la vallée de la Seine2.

    Le château royal (1204-1789) [modifier]

    Plan du château sous l'ancien régime
    Les remaniements de Philippe Auguste

    Le château de Caen est pris sans combat par Philippe Auguste en 1204. Comme ailleurs dans le duché, le roi de France entreprend d'importants travaux afin de moderniser la forteresse. Afin d'améliorer les défenses au nord, le donjon est entouré par une courtine protégée à chaque angle par une tour circulaire et isolée par un profond fossé ; l'ensemble est doublé au nord par une autre tranchée tout aussi abrupte en fer à cheval qui forme ainsi une zone tampon appelée Roquette ou Garenne. L'accès au nord étant bouché par ces aménagements, l'accès se fait désormais à l'est par une porte fortifiée, la porte des Champs. Enfin deux tours circulaires sont érigées à l'est et à l'ouest à la jonction avec les fortifications de Caen. Grâce à ses réalisations, le monarque dispose d'une citadelle plus sûre, mais il démontre également sa puissance dans l'une des principales villes de ce territoire nouvellement conquis.

    De la résidence princière au pôle administratif

    Le château de Caen n'est plus une résidence princière et les visites royales se font rares ; Henri IV serait le dernier à y séjourner le12 septembre 1603, ses successeurs préférant loger en ville lors de leur passage à Caen. Le château accueille aussi parfois des hôtes de marque, comme Richard d'York, lieutenant général de Normandie et gouverneur de France et de Normandie, pendant l'occupation anglaise. Mais le château conserve surtout un rôle administratif important. L'Échiquier de Normandie s'y réunit une fois par an jusqu'à sa sédentarisation de fait en 1302 à Rouen. Le bailli de Caen, représentant du roi dans cette partie de la province, réside au sein l'enceinte du château dans le Logis du Roi, mentionné pour la première fois en 1338. Le Logis du Roi, aujourd'hui connu sous le nom de Logis du Gouverneur, abritait les appartements personnels du bailli, une chapelle privée, les bureaux du bailliage et une salle d'audience4. En 1450, le bailliage s'installe rue Cattehoule (actuelle rue de Geôle). Le pouvoir royal est alors incarné par le gouverneur des villes et château de Caen qui réside dans l'ancienne demeure du bailli. D'ailleurs la charge est souvent réunie à celle du bailli, quand elle n'est pas déléguée à un lieutenant général5.

    Le château dans la guerre de Cent ans

    Au xive siècle, l'intérêt stratégique du château se trouve réaffirmé lors de la guerre de Cent ans. La forteresse devient un élément clé du dispositifs de défense de la Normandie. des travaux de défense sont effectués après la prise de Caen en 1346 ; la transformation de la poterne sud ouvrant vers la ville en véritable accès fortifié, la Porte Saint-Pierre, et la construction de la barbacane de la Porte des Champs datent probablement de cette époque. Les tractations entre la France et l'Angleterre réduisent la menace extérieur et l'activité ralentit. Le réaménagement cesse totalement au début de l'occupation anglaise qui commence en 1417 après la prise de la ville et du château par Henri V d'Angleterre. Des travaux d'envergure reprennent toutefois à partir de 1435 quand les Français entreprennent de reconquérir la Normandie ; les Anglais construisent la barbacane de la porte Saint-Pierre afin de se protéger d'une attaque venue de la ville. Après la reconquête française en 1450, le château perd définitivement tout intérêt stratégique au plan national.

    Le château face aux troubles intérieurs

    En tant que symbole du pouvoir, le château de Caen reste néanmoins la cible de ceux qui contestent l'autorité royale. De ce fait, on continue de moderniser le château afin de l'adapter au progrès de la poliorcétique. De 1467 à 1468, le capitaine du château et sa garnison, prennent le parti de Charles de France contre son frère, le roi Louis XI. Francois de Silly, bailli de Caen à partir de 1503, fait renforcer les murailles du château en accumulant d'épaisses masses de terre le long des remparts afin d'augmenter leur résistance à l'impact des boulets. Mais quand le château est bombardé à partir du 1er mars 1563 depuis le cimetière Saint-Julien par les troupes protestantes de l'amiral de Coligny, une brèche est ouverte dans les murailles au bout du troisième jour et les catholiques encerclés se rendent ; une troupe de 2000 hommes, commandée par François du Plessis de Richelieu, reprend finalement le château le 14 avril 1563. Dans le conflit qui oppose Louis XIII à Marie de Médicis, le gouverneur de Normandie, Henri II d'Orléans-Longueville, prend le parti de la reine-mère. Le capitaine Prudent, fidèle au gouverneur qui lui a confié le commandant du château, braque les canons sur la ville qui demande au roi d'intervenir. Du 14 ou 17 juillet 1620, le roi, assisté par César de Choiseul du Plessis-Praslin, assiège le château qui finit par se rendre. Certains proposent alors de faire raser le château, mais le roi préfère garder la forteresse malgré son failbe intérêt militaire6. C'est le dernier fait d'armes important dans lequel le château joue un rôle direct. Le château est pris d'assaut par les révolutionnaires en1789, puis par les royalistes en 1815 ; mais dans les deux cas, les autorités du château laissent rentrer la population sans intervenir.

    Porte Saint-Pierre et sa barbacane
    Le déclin de la paroisse Saint-Georges

    À partir du xvie siècle, l'usage purement militaire du château tend à se confirmer. La population civile déserte peu à peu l'enceinte castrale. L'église Saint-Georges a été construite pour accueillir une centaine de paroissiens, mais à la fin du xviiie siècle, les registres paroissiaux n'enregistrent plus qu'un enterrement par an dans le cimetière de 32 m² qui entoure l'église, ce qui permet d'évaluer la population à environ 25 personnes. En outre, la part relative des familles de militaires tend à s'accroître et à devenir prédominante. Le nombre de militaires fluctue avec le temps. Après 1450, la garnison e compose de 50 hommes en armes et de 100 archers. Pendant la période d'agitation liée aux guerres de Religion, très violentes en Normandie, l'effectif remonte jusqu'à 250 têtes, avant de retomber à 50 le siècle suivant. À la fin du xviie siècle, sous le règne de Louis XIV, est construit un hôtel des Invalides ; à la veille de la Révolution, cette compagnie des invalides est constituée de 70 hommes et cinq lieutenants. À cette époque, sont également cantonnés dans l'enceinte du château 4 canonniers et un commandant d'artillerie, un arsenal et des magasins à poudre y ayant été installés.

    Les prisons du château

    Le château est également utilisé régulièrement comme prison. Des geôles sont mentionnées dès 1184-1185 à l'angle sud-est de l'enceinte et vers la Porte des Champs ; cette prison est transférée au xve siècle lors de l'occupation anglaise dans la rue Cattehoule et devient la geôle du bailliage qui donne son nom à la rue. À partir de cette période, la différentiation entre prisonniers militaires et civils est de plus en plus nette. On ne dispose pas de sources permettant de connaître la place des prisonniers dans le château au xvie siècle, mais il existe de nombreux documents concernant la période courant du xviie au xixe siècles. Le château de Caen n'est pas utilisé pour les prisonniers de droit commun qui sont envoyés dans la prison du bailliage ou le dépôt de mendicité de Beaulieu (La Maladrerie). Les prisonniers du château sont de deux types : les civils envoyés par lettre de cachet et les captifs pour cause de guerre. Les civils envoyés par lettre de cachet sont peu nombreux ; on en dénombre seulement 5 entre 1753 et 1787. Les témoignages des prisonniers eux-mêmes, comme celui de Charles François Dumouriez envoyé à Caen en 1774, permet de comprendre que les conditions de détention sont loin d'être difficiles. L'emprisonnement au château de Caen reste en effet une faveur du roi ; cela permet au roi ou à une famille influente d'écarter provisoirement de la société un élément gênant sans lui faire subir de condition de détention dégradante. La deuxième catégorie de prisonniers, les captifs pour fait d'armes, est plus importante numériquement, mais reste assez limitée. Le château est mis sporadiquement à disposition pour interner des prisonniers capturés lors de sédition paysanne (Nus-Pieds en 1639) ou lors de guerre avec des ennemis extérieurs (les officiers espagnols venus de Flandres entre 1643 et 1648 ou les captifs de la bataille de Denain en août 1712). Il est possible que quelques protestants aient également été emprisonnés après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. Les prisonniers étaient sous la surveillance de la garnison du château, mais tous les frais (habillement, nourriture, ameublements) étaient supportés par la ville. Il n'existait pas de prison à proprement parler dans le château. On utilisait telle ou telle pièce en fonction des besoins. Ainsi en 1771, il est fait mention de 3 cachots dans le donjon, 2 dans la Porte Saint-Pierre et d'une prison à bonnet de prêtre à proximité de cette dernière porte ; six ans plus tard, il semble qu'il n'y ait plus qu'une cellule située dans une des tours de la Porte Saint-Pierre. Un projet de véritable prison militaire constituée de chambres de disciplines fut proposé à la fin du xviiie siècle, mais jamais réalisé.

    La caserne (1789-1944) [modifier]

    Vue du donjon en 1702
    La prison révolutionnaire et la destruction du donjon

    Le 18 juillet 1789, le peuple s'empare du château et confisque les armes qui y sont entreposées. Dumouriez, nommé gouverneur depuis peu de temps, accepte d'arborer la cocarde tricolore et la situation revient rapidement au calme. Pendant le reste de la Révolution française, le château est régulièrement utilisé comme prison par la ville qui peut ainsi isoler ceux qui sont identifié comme étant des ennemis de la Révolution : le nouveau gouverneur du château, le vicomte Henri de Belzunce, en août 1789 ; 84 suspects royalistes en novembre 1791 ; l'ancien secrétaire deJacques Necker, Georges Bayeux, en août 1792 ; 230 manifestants refusant la conscription militaire en mars 1793. Les prisonniers les plus importants sont Claude-Antoine Prieur-Duvernois et Charles-Gilbert Rommereprésentants en mission envoyés par la Convention nationale. Arrivés en pleine insurrections fédéralistes, ils sont assignés à résidence dans le presbytère de l'église Sainte-Georges à partir du 12 juin 1793. Ils sont libérés un mois plus tard après la défaite des troupes fédéralistes lors de la bataille de Brécourt. Afin de punir cet affront, la Convention décrète le6 août 1793 que « le donjon et château de Caen dans lesquels la liberté et la représentation nationale ont été outragées, seront démolis. Sur les ruines du donjon il sera planté un poteau, sur lequel seront inscrits les noms des députés déclarés traitres à la patrie »7. Les travaux de démolition commencent dès le 18 août. Le presbytère est démoli, le donjon en grande partie arasé et la Porte Saint-Pierre endommagée.

    La prison militaire

    Mais la destruction s'arrête là et dans les derniers mois du Directoire, on décide de restaurer les défenses du château. En 1805, la Porte Saint-Pierre est effectivement restaurée. Le château retrouve en effet son usage militaire. Dès 1791, les derniers civils - en fait les reliquats de l'ancienne compagnie des Invalides - sont chassés du château. En 1799, un magasin à poudre est installé dans l'ancienne église ; deux autres sont construits dans l'enceinte en 1815-1818. Comme sous l'ancien régime et pendant la Révolution, il sert encore dans les deux premières décennies du xixe siècle à emprisonner pendant un court séjour des contestataires (conscrits réfractaires, manifestants contre la cherté du blé). Ensuite la prison devient exclusivement réservée aux militaires, les prisonniers de droit commun étant envoyés à Beaulieu ou dans la prison du palais de justice. La garnison stationnée dans le château après la paix de 1814 dispose de salles de police : deux cellules - l'une destinée aux soldats, l'autre aux sous-officiers - près de la Porte Saint-Pierre et deux cachots dans la porte elle-même. Les graffitis gravés dans la pierre est une témoignage de cet usage. La véritable prison militaire se trouvait toutefois dans des locaux vétustes situés rue des Carmes. Les projets de construction d'une prison militaire dans l'enceinte du château se multiplient : 1819, 1824, 1827-1832, 1834. C'est en 1848 qu'une prison militaire est aménagée dans les bâtiments existants au sud-est de l'enceinte. Le conseil de guerre est installé au premier étage. Deux chambres, destinées aux officiers, sont rajoutés en 1854 et en 1856 un préau clos par un mur est érigé afin de permettre la promenade des officiers captifs. La prison militaire devient un espace enclos à l'intérieur de l'enceinte castrale. Pouvant accueillir 2 officiers, 37 soldats et sous-officiers, elle est jugée trop petite et est finalement fermée en 1881 quand le château est transformé en caserne.

    Un rôle mineur jusque dans les années 1870

    Jusqu'à la fin du xixe siècle, le château occupe une place subalterne dans l'appareil militaire national et régional. Outre le conseil de guerre et sa prison, on y trouve les bureaux de recrutement, le chef de bataillon du Génie et le chef d'escadron d'artillerie. Mais le château est condamné par son archaïsme. En 1811, alors même que le blocus des ports normands par les Anglais se resserre, Napoléon Ier fustige dans une lettre adressée à son ministre de la Guerre les travaux de restauration de la Porte Saint-Pierre et précise qu'« il faudrait démolir cette citadelle et la vendre à la ville dont les promenades y gagneraient ». Inadapté au nouveau type de conflits, le château est sauvé par son importance pour le maintien de l'ordre dans une ville jugée trop frondeuse. Le 5 juin 1867, le château est définitivement rayé du tableau des places fortes, mais reste dans le domaine d'État affecté au département de la Guerre.

    La caserne Lefebvre

    La situation change sous la Troisième République. La défaite de 1870 amène les autorités à réorganiser totalement l'appareil militaire national et notamment son implantation territorial. Tout au long du xixe siècle, la ville de Caen, qui - outre la caserne de Remonte - ne dispose que d'une caserne adaptée aux besoins de l'époque (la caserne Hamelin), demande l'implantation d'un régiment de cavalerie. C'est finalement une prestigieuse unité de fantassins qui s'installe au château. Le 36e RI y est cantonné par étape à partir de 1876. Vers 1877, un premier bâtiment est construit au nord de l'enceinte ; les derniers restes du donjon sont abattus, les fossés comblés et le terrain aplani afin d'aménager une vaste place d'armes. Jusqu'en 1901, le régiment est cantonné par alternance à ParisFalaise et Caen avec le 5e RI. Après cette date, il est définitivement fixé à Caen et un nouveau bâtiment est construit perpendiculairement au premier, entre celui-ci et la Porte des Champs. D'autres unités se joignent au 36e RI dans la première décennie du xxe siècle : un bataillon du 5e RI en 1905 et les compagnies du 129e RI après 1908. Le château est donc profondément remanié afin de devenir la caserne Lefèvre. Les bâtiments de cantonnement érigés à l'emplacement du donjon sont conçus selon les stéréotypes de l'architecture militaire de l'époque :

    • un rez-de-chaussé avec les lavabos, les cantines et les bureaux des sous-officiers ;
    • deux étages où logent les troupes dans des chambrées de 25-28 hommes ;
    • des combles dans lesquels on installe les réservistes pendant leur période d'instruction ;
    • les niveaux supérieurs étant desservis par quatre escaliers, un par compagnie.

    1600 hommes étaient cantonnés dans le château et ce chiffre pouvait monter jusqu'à 2400 pendant la période de service des réservistes. Jusqu'en 1914, le 36e ne prend part à aucun combat. La vie de la garnison tourne autour de la formation des conscrits et des manœuvres. Le régiment occupe alors une place importante dans la vie locale tant d'un point de vue économique que culturel. Le 36e est mobilisé le 5 août 1914 et revient triomphalement en 1919. Mais les effectifs baissent et l'unité est finalement dissoute en 1923 au grand dam de la ville. En 1938, un monument aux morts en mémoire des 8838 membres du 36e tués pendant le conflit est érigé à proximité de l'ancienne chapelle palatine. L'année suivante, le régiment est reformé et quitte Caen le 10 septembre 1940.

    Allemands sur la terrasse d'artillerie (1940)
    Le château après le Débarquement

    Après la reddition de la France, les troupes du Troisième Reich occupent le château. Pendant le Débarquement de Normandie, des Anglais et des Canadiens y sont emprisonnés. Pendant la bataille de Caen, le secteur du château est la cible des bombardements aériens et des tirs d'artillerie. Le château et ses abords sont sérieusement endommagés :

    • l'enceinte est touchée à plusieurs endroits,
    • les bâtiments au sud de l'enceinte sont en ruine,
    • les vestiges du Vieux palais et le bâtiment nord de la caserne sont détruits,
    • les autres monuments de l'enceinte (Échiquier, salle des Gouverneurs, église Saint-Georges) sont endommagés.

    À la fin du déblaiement des ruines de Caen en 1946, le château, qui n'était plus visible des Caennais depuis plus d'un siècle et demi du fait de la destruction du donjon et de l'envahissement des fossés par les habitations, réapparait. Surplombant à nouveau la ville, le château perd définitivement son usage militaire et il décidait de le restaurer et de le mettre en valeur.

    Vue panoramique de l’entrée du château de Caen

    L'enceinte des musées [modifier]

    Le rempart nord restauré

    En 1946, l’archéologue caennais Michel de Boüard, décide d’entreprendre des fouilles dans l’enceinte du château de Caen pour faire réapparaître les traces médiévales. En 1967 est installé le musée des Beaux-Arts qui ouvrira ses portes en 1971.

    Travaux récents

    À compter de mars 2004, la municipalité de Caen, aidée par les subventions du FEDER, a entrepris la restauration des remparts. (consolidation, dégagement des meurtrières fermées au xixe siècle). 6 000 m3 de remblai sont en cours d’évacuation, afin de mieux voir le mur d’enceinte nord-ouest, du xiie siècle. Cette opération a mis au jour la cave d’une maison privée du xve siècle ayant conservé une belle cheminée, une poudrière et deux murs d’une forge du xive siècle. Des dessins de mors (pour attacher les chevaux) y ont également été découverts, preuve de l’existence d’écuries au château à une certaine époque.

    Il a été constaté une augmentation constante du volume de pierres éboulées côté rue de Geôle. Remplacement de pierres et consolidation sont engagés et seront achevés en 2008. Coût : 1,15 million d’euros.

    Architecture [modifier]

    Vieux Palais et chapelle Palatine Saint-Georges [modifier]

    Guillaume le Conquérant se fait construire un palais au nord de l'enceinte dans la deuxième partie du xie siècle. Ce palais reprend l'organisation classique des demeures seigneuriales de cette époque. Il est constitué d'un ensemble de trois bâtiments principaux, peut-être entouré par un mur le séparant du reste de l'enceinte castrale : l' aula (espace de réception officielle), la capella (chapelle palatine réservée au duc-roi et à ses proches) et les camerae (appartement de la famille ducale, puis royale). cette résidence princière conserve son rôle central jusqu'au xiiie siècle. La construction du donjon par Henri Ier Beauclerc ne change pas la destination du palais qui reste la résidence privilégiée des rois, la camera regis. L'aulade Guillaume le Conquérant en revanche est probablement transformé en appartement privé après la construction, toujours par par Henri Ier Beauclerc, de la nouvelle aula, connue aujourd'hui sous le nom de salle de l'Échiquier. Quand le château perd son statut de résidence royale après l'incorporation de la Normandie au domaine royal français en 1204, le Vieux palais se trouve marginalisé. Il fait encore régulièrement l'objet de travaux, mais n'est plus utilisé épisodiquement pour accueillir les hôtes de marque, les représentants du roi résidant dans le Logis du Roi. Ainsi quand le duc d'York s'installe au château en 1444, le Vieux palais, très vétuste, doit être rénové. Au fil des siècles, le Vieux palais de Guillaume le Conquérant est profondément modifié au fil des siècles, la chapelle étant le bâtiment le mieux conservé. L'ensemble est finalement détruit en 1944 pendant la bataille de Caen. Les fouilles de Michel Boüard dans les années 1960 ont permis cependant d'en dégager les structures rendus lisibles au sol par des graviers sombres.

    L'aula de Guillaume le Conquérant est un rectangle de 16 m sur 8. Le sol étant en terre battue, il est possible que l'étage noble se soit trouvé au deuxième niveau, le départ d'un escalier à vis ayant été retrouvé au sud-ouest de la salle. À quelques mètres au sud, s'élevait la chapelle dédiée à saint Georges, comme l'église paroissiale avec qui elle a pu être confondue par le passé. Comme il était l'usage au xie siècle, elle se trouvait dans un bâtiment perpendiculaire à la salle d'apparat, suivant un axe sud-est - nord-ouest. Le bâtiment a été monté directement sur l'argile de la terrasse post-glaciaire sur laquelle est érigée le château ; cette absence de fondation est caractéristique des modes de construction des xie etxiie siècles. La chapelle était relativement imposante (16 m sur 7) et servait pour les réunions ordinaires de l'Échiquier. Au xve siècle, on perça des baies gothiques et les murs gouttereaux furent renforcés par des contreforts ; le chevet plat fut également détruit afin de permettre l'érection d'un mur clôturant vers le sud l'ensemble des bâtiments du Vieux Palais.

    Salle de l'Échiquier [modifier]

    Église Saint-Georges [modifier]

    L'ancienne église Saint-Georges

    À l'emplacement de l'église actuelle, se trouvait un bâtiment de facture plus élémentaire dont on ne sait si il s'agit d'un lieu de culte préexistant ou d'une simple habitation. Orientées nettement plus à l'est, les fondations de cet édifice furent exhumées en 1964 par les archéologues du CRAM. L'église paroissiale dédiée à Georges de Lydda est construite dans la deuxième moitié du xie siècle à l'emplacement de ce bâtiment. Les fouilles de 1964 ont permis de mettre à jour le chœur de l'église romane dont l'abside était semi-circulaire. Il s'agissait d'une église de village qui pouvait accueillir une centaine de paroissiens.2 L'église reste dans son état originel jusqu'au début du xve siècle. Sévèrement touchée par les bombardements anglais lors du siège de 1417, elle est profondément remaniée dans la deuxième moitié de ce siècle. Les travaux commencent probablement pendant l'occupation anglaise ; la charpente recouverte de lambris couvrant la nef est sûrement due à un charpentier anglais. Les fenêtres romanes sont bouchées et on perce des grandes baies de style "modérément flamboyant". Le clocher que l'on observe sur les gravures du xviie siècle date sûrement de cette époque également. Fin xve siècle - début xvie siècle, le chœur est reconstruit dans le style gothique. Au sud de la nef, sont érigés une chapelle et le portail actuel.

    À partir du xvie siècle, les civils désertent le château. En 1779, les registres paroissiaux n'enregistrent plus qu'un enterrement par an dans le cimetière de 32 m² qui entoure l'église, ce qui permet d'évaluer la population à environ 25 personnes8. L'église paroissiale est désaffectée pendant la Révolution. Du 3 au 28 mars 1793, on y enferme 230 personnes ayant manifesté contre l'enrôlement militaire9. En 1799, l'église est transformée en magasin à poudre8. En 1827, le service du Génie propose de détruire l'église afin de permettre la construction d'une prison militaire ; le projet est abandonné en 18329. Après que le château a été transformé en caserne, l'ancienne église sert un temps de salle d'armes4.

    Pendant la bataille de Caen en 1944, le château est à nouveau bombardé. Le presbytère et le pignon sud de la nef sont détruits. L'ancien lieu de culte est restaurée. Pour rappeler ce passé cultuel, des stalles provenant de l'église Saint-Jean de Caen y sont installées et une table de pierre est disposée dans le chœur afin d'évoquer le souvenir de l'autel disparu. Lesvitraux sont confiés à Max Ingrand dans le chœur et à Maurice Rocher dans la nef. Dans le cadre du projet de réaffectation du château à l'université, il est programmé que l'ancienne église soit occupée par l'aumônerie des étudiants. Cette proposition est abandonnée et Saint-Georges est converti en mémorial en souvenir des pertes civiles de la bataille de Caen en 1964. La dépouille d'une victime anonyme est inhumée dans l'ancien lieu de culte. Moins de vingt ans plus tard, le mémorial change d'affectation. En 1979, le corps de la victime inconnue est exhumé pour être inhumé de nouveau au chevet de l'ancienne église qui est utilisée à partir de 1980 par le musée de Normandie qui y organise des expositions temporaires.10

    Logis des Gouverneurs [modifier]

    Façade principale

    La première référence concernant ce bâtiment, alors appelé Logis du Roi, date de 133811. Construit sans doute au début du xive siècle, c'était la résidence privée du bailli On y trouvait également une salle d'audience et les bureaux du bailliage. Ceux-ci furent transférés à proximité de la prison de la rue Cattehoule (actuelle rue de Geôle) après 1450. Le Logis du Roi devint donc la demeure du capitaine du château, enfin celle du gouverneur « des ville et château de Caen ».

    Le bâtiment fut presque entièrement reconstruit au xviie siècle. Les contreforts des façades de l'aile sud et la tour d'escalier à l'intérieur de la cour sont des vestiges du bâtiment originel. En novembre 1680, Robert-Jean-Antoine de Franquetot, comte de Coigny, gouverneur du château et bailli de Caen, passa un accord avec Pierre Cottard, architecte du roi, pour remettre en état le Logis du Roi. Les travaux furent terminés en 1682. Les armoiries de la famille des Guillotte-Franquetot-Coigny, qui conservèrent les charges de gouverneur et de bailli jusqu'à la fin de l'ancien régime, étaient gravées sur le fronton.

    Au xixe siècle, le Logis des Gouverneurs est utilisé comme salle d'armes. En 1834, le Génie propose de le transformer en prison militaire, mais le projet ne fut pas réalisé. Quand le château fut transformé en caserne, l'ancienne demeure du bailli abrita le mess des officiers, une bibliothèque et une salle de conférences12.

    En 1944, sa toiture est soufflée, mais le gros œuvre a résisté. Dans les années 1950, on décide d'y installer le musée de Normandie. En 1958, le bâtiment est rénové ; c'est à cette époque que le grand escalier extérieur est supprimé. En 1960, les services du musée s'installent et le musée ouvre ses portes au public en décembre 1963. En 1978-1990, le musée est agrandi. Des réserves sont creusées sous la cour et une nouvelle aile est construite au nord, donnant ainsi au bâtiment la forme d'un U.

    Donjon et remparts [modifier]

    Galerie [modifier]

    Notes et références [modifier]

    1. Joseph Decaëns, « Le temps des châteaux », dans les Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, L'architecture normande au moyen-âge, Éditions Charles Corlet/Presses universitaires de Caen, Condé-sur-Noireau/Caen, 1997, tome 1, p. 177-180
    2. ↑ a b c d e Joseph Decaëns, « Le premier Château, de Guillaume le Conquérant à Richard Cœur de Lion (xie ‑ xiie siècles) », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), Mémoires du Château de Caen, Milan, Skira ; Caen, Musée de Normandie, 2000, p. 15-21
    3. ↑ a b Annie Renoux, « Résidences et châteaux ducaux normands au xiie siècle » dans les Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, op. cit.p. 197-217
    4. ↑ a b Jean-Yves Marin, « Estre espécial reffuge et retrait en cas de doubte et effroy », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), ibid.p. 23-33
    5. Pierre Gouhier, « Baillis et gouverneurs au Château de Caen », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), ibid.p. 169
    6. Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, guide du touriste, Caen, F. Le Blanc-Hardel, 1870 ; Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne, 1970, p. 37-38
    7. Décrets n°1336 et 1338 de la Convention nationale placardé dans la ville de Caen (bibliothèque municipale de Caen)
    8. ↑ a b Pierre Gouhier, « De la forteresse à la caserne, 1450-1870 », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), ibid.p. 29-33
    9. ↑ a b Joëlle Allais, « Les prisons du Château de Caen du xviie au xviiie siècles », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), ibid.p. 99-103
    10. Jean-Jacques Bertaux, « L'enceinte des musées », dans Jean-Yves Marin et Jean-Marie Levesque (dir.), ibid.p. 41-47
    11. Dossier pédagogique sur la château de Caen par le Musée de Normandie
    12. Blog du 36e [archive]

    Liens externes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le château de Caen.

    Articles connexes [modifier]

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Caen

     

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