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Château de la Roche-Guyon

 

Adossé depuis le Moyen-Age à la falaise de craie, dominant la boucle de la Seine, l’imposant château a toujours intrigué le visiteur.

Depuis le donjon médiéval jusqu’aux écuries du XVIIIe siècle, des premières habitations troglodytiques au potager des Lumières, des salons d’apparat aux casemates aménagées par Rommel, le château est un parcours d’architecture !

 

Venez vous perdre dans le temps et l’histoire en découvrant le château au fil des siècles :

  • Le château des origines

  • La forteresse inexpugnable

  • Du château médiéval au lieu de villégiature

  • Le XVIIIe siècle éclairé : La Roche-Guyon à son apogée

  • La Révolution

  • Au XIXe siècle...

  • La Roche-Guyon sous la seconde Guerre Mondiale

  • Cartes postales anciennes

     

     

    Un site stratégique

    Le site sur lequel s’est installé le château de La Roche-Guyon est en lui-même assez particulier. A cet endroit, la Seine dessine une large boucle que dominent des coteaux calcaires. Ces derniers offrent au regard un large panorama sur la vallée. Ils permettent d’observer de loin la circulation fluviale et de la contrôler. La Roche-Guyon profite donc d’une position stratégique non négligeable.

    Les habitations troglodytiques

    C’est la falaise de craie, facile à creuser, qui a abrité les premiers habitants de La Roche. La légende de Saint Nicaise et de Sainte Pience, premier personnage connu de l’histoire de La Roche-Guyon, fait remonter au IIIè siècle la création de la chapelle troglodytique du château.

    Les premières habitations, dissimulées par les circonvolutions des coteaux, mettaient les hommes à l’abri des regards et des agressions diverses mais leur permettaient en revanche d’intervenir rapidement sur le fleuve (pillages de navires...). Le château s’est inséré dans l’ensemble de ces habitations troglodytiques, faisant totalement corps avec le coteau du plateau du Vexin. Traditionnellement prénommés Guy, les seigneurs de La Roche donnent leur nom au lieu : La Roche-Guyon.

    Une position géopolitique déterminante

    Un acte du IXè siècle laisse à penser que le château rupestre remonte aux incursions des Vikings et aux tentatives des souverains carolingiens pour organiser la défense sur les rivières qu’empruntent les pillards du Nord. C’est en 911, date de la signature du traité de Saint-Clair sur Epte, que le château acquiert son rôle militaire de défense de la frontière. A la fin du XIè siècle, les seigneurs de La Roche se rapprochent des Anglo-normands avant de revenir définitivement dans l’allégeance du roi de France. En 1109, le château devient le théâtre d’un assassinat politique. Il s’agit du meurtre de Guy de La Roche par son beau-père normand. Ceci montre bien l’enjeu stratégique et politique que représente alors la future forteresse.


    Aux heures naissantes du christianisme, les missionnaires partaient par le monde évangéliser les peuples païens. C'est ainsi qu'au IIIè siècle le pape Clément installé à Rome envoya une compagnie sur les routes de Gaule. Saint Denis et Saint Nicaise faisaient partie du voyage, le premier pour Paris, le second en direction de Rouen.
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    Guy de La Roche assassiné par son beau-père !

    An de grâce 1109. La victime se rend à la messe dans la chapelle troglodytique lorsque Guillaume, son beau-père Normand, se jette sur lui avec son épée et le tue. La femme de Guy et ses enfants sont également massacrés.

    L’annonce des meurtres se répand alentour. De crainte que les assassins ne terrorisent le pays ou que la forteresse ne soit récupérée à des fins politiques, les hommes se rassemblent. Le roi, Louis VI le Gros, est alerté. Les intrus sont combattus, puis tués. Les cadavres mutilés sont placés sur des embarcations sur la Seine afin que, emmenés par le courant jusqu’à Rouen, ils témoignent du sort que l’on réserve aux félons normands !

    Cet épisode de l’histoire du château de La Roche-Guyon, rapporté par l’abbé Suger dans sa "Vie de Louis VI le Gros", montre bien le rôle géo-stratégique qu’occupait très tôt la forteresse. Louis VI le Gros, averti des événements et conscient des risques encourus par la perte de la forteresse, donne rapidement ses ordres et se déclare prêt à envoyer de l’aide pour venir à bout des envahisseurs. Il aurait été impensable que La Roche-Guyon tombe aux mains ennemies. En effet, depuis l’an 911 où le traité de Saint-Clair sur Epte cède la Normandie aux Vikings, la Roche-Guyon garde la frontière, surveillant l’ennemi et la Seine.

    Par ailleurs le texte de l’abbé Suger donne une idée de l’allure qu’avait le château à l’époque :

    "Au sommet d’un promontoire abrupt, dominant la rive du grand fleuve de Seine, se dresse un château affreux et sans noblesse appelé La Roche-Guyon. Invisible à sa surface, il se trouve creusé dans une haute roche. L’habile main du constructeur a aménagé sur le penchant de la montagne, en taillant la roche, une ample demeure pourvue d’ouvertures rares et misérables."


     

    911 est une date importante dans l’histoire de France. Mais elle se révèle tout à fait déterminante pour celle de La Roche-Guyon.

    En effet, au IXè siècle, les invasions Vikings menacent sérieusement le royaume franc. Pour mettre fin à ces saccages, Charles le Chauve tente de négocier avec l’envahisseur.

    En 911, le traité de Saint-Clair sur Epte donne naissance au duché de Normandie et la concède aux Vikings. Rouen en sera la capitale.

    Mais dès lors, La Roche-Guyon, de par sa position frontalière au carrefour de la Seine et de l’Epte, occupera une position militaire primordiale ; et le seigneur du château sera investi d’un moyen de pression politique important.

     

     

911 est une date importante dans l’histoire de France. Mais elle se révèle tout à fait déterminante pour celle de La Roche-Guyon.

En effet, au IXè siècle, les invasions Vikings menacent sérieusement le royaume franc. Pour mettre fin à ces saccages, Charles le Chauve tente de négocier avec l’envahisseur.

En 911, le traité de Saint-Clair sur Epte donne naissance au duché de Normandie et la concède aux Vikings. Rouen en sera la capitale.

Mais dès lors, La Roche-Guyon, de par sa position frontalière au carrefour de la Seine et de l’Epte, occupera une position militaire primordiale ; et le seigneur du château sera investi d’un moyen de pression politique important.

 

Dans le cadre des affrontements entre les Normands et le royaume franc, la forteresse de La Roche-Guyon prend tout son poids. La guerre du Vexin, plus particulièrement, souligne la nécessité de renforcer la frontière et, avec elle, le château de La Roche-Guyon. La forteresse se transforme peu à peu en château fort.

C’est à la fin du XIIè siècle, vers 1190, que le donjon est constuit. Il est renforcé au début du XIIIè siècle par une double chemise qui le rend presque imprenable.

En savoir plus sur le donjon...


Vers 1250, le donjon se complète d’un manoir au pied de la falaise. Le système défensif est alors doublé : la crête et la rive de la Seine sont solidement gardées. Les deux parties du château étant reliées par un escalier souterrain creusé dans la falaise, le château est aisément défendable par l’un ou l’autre de ces pôles.

Le château troglodyte, invisible en surface, laisse place aux fortifications médiévales. Herses, assomoirs et autres ouvrages ont plus tard été englobés dans les aménagements successifs du château. Mais on peut encore en voir les traces, assez insolites, dans la tour carrée (à l’ouest) et à l’intérieur même du château, à gauche en entrant par le grand escalier de la cour d’honneur.

Véritable place forte, le château de La Roche-Guyon est assiégé pendant la guerre de Cent Ans. En 1419, Rouen prise, et Vernon et Mantes ayant capitulé, Henri V ordonne le siège du château. Celui-ci dura 6 mois ! La forteresse prise n’est reconquise qu’en 1449 avec l’aide victorieuse des troupes du roi de France.

En savoir plus sur la reconquête du château...


Véritable repère dans le paysage, le donjon s'impose en gardien du château de La Roche-Guyon et des siècles d'histoire qu'il a vu défiler.
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Erigé vers 1190, le donjon est rapidement complété de deux enceintes, le tout étant achevé dans les premières années du XIIIè siècle. Il faut l’imaginer bien plus imposant qu’il ne l’est aujourd’hui. Haut d’une vingtaine de mètres à présent, il en faisait plus de trente à l’origine. Il dominait la vallée de la Seine et permettait dans le même temps de garder un oeil vigilant du côté du plateau en direction de la vallée de l’Epte et de la Normandie toute proche.

La Guerre de Cent Ans achevée, du château de La Roche-Guyon perd sa vocation militaire.

Par le mariage de Marie de La Roche (fille de Guy VII) avec Bertin de Silly en 1474, le château passe dans la famille de Silly où il reste jusqu’en 1628. C’est la famille de Silly qui transforme la forteresse médiévale en lieu de résidence habitable.

Pour ôter l’aspect guerrier de la bâtisse, on perce des ouvertures qui laissent entrer la lumière. Les remparts du bas sont également transformés afin de rendre l’ensemble plus accueillant. De forteresse, le château devient un lieu d’agrément qui accueille désormais la visite des rois. François 1er et Henri II y séjournent à l’occasion de parties de chasse. Les terres de La Roche-Guyon sont élevées en duché-pairie.

Henri IV courtise même la châtelaine, Antoinette de Pons, mais sans grand succès.
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Au XVIIè siècle, on met en place le potager. Il est créé par remblais entre le château et le fleuve. Le potager offre alors une surface cultivable. Il constitue parallèlement une digue de protection contre les inondations et éloigne la Seine qui, au Moyen-Age, alimentait les douves.

Le château des Silly, gravure de Claude Chastillon, vers 1600, Archives départementales du Val d’Oise.


Le château des Plessis-Liancourt, vers 1650. Gravure d'Israël Silvestre. Bibliothèque nationale.


1449 Reconquête du château par Guy VII de La Roche

1474 Le château passe à la famille de Silly par le mariage de Marie de La Roche avec Bertin de Silly

1628 Mort de François de Silly. Antoinette de Pons, sa mère, s’étant remariée avec Charles du Plessis Liancourt, le château devient propriété des Plessis-Liancourt

1659 Mariage de Jeanne-Charlotte du Plessis Liancourt avec son cousin François VII de La Rochefoucauld, le fils de l’auteur des Maximes. La Roche-Guyon passe dans la famille de La Rochefoucauld qu’elle ne quittera plus, mis à part un intermède de 30 ans.


Henri IV éconduit à La Roche-Guyon.
Antoinette de Pons, veuve de Henri de Silly, comte de La Roche-Guyon, était réputée pour être une femme très belle, mais également très vertueuse. Depuis la mort de son époux en 1586, elle s'était retirée de la Cour et vivait à La Roche-Guyon.

1097 Guerre du Vexin

1190 Construction du donjon

1204 Annexion de la Normandie par Philippe Auguste

1250 Construction du manoir du bas

1337-1453 Guerre de Cent Ans

1419 Siège de La Roche-Guyon

1449 Reconquête du château par Guy VII de La Roche et les troupes du roi


En 1415, Henri V roi d'Angleterre se lance à l'assaut des côtes françaises. La noblesse française se rassemble à Azincourt pour contrer ses troupes. Mais c'est la débâcle.
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Guy VI de La Roche meurt le 25 octobre 1415 lors de la bataille d'Azincourt. Il laisse derrière lui Perrette de La Rivière, sa femme, ainsi que ses trois enfants.

Le XVIIIe siècle correspond à l’apogée du château de La Roche-Guyon. Le duc Alexandre de La Rochefoucauld puis sa fille, la duchesse d’Enville entreprennent de grands travaux qui modifient profondément l’ancienne forteresse et lui donnent l’aspect qu’on lui connaît aujourd’hui : les écuries, les deux pavillons, la cour d’honneur et son entrée monumentale.

Les raisons de cette métamorphose

En 1744, Alexandre de La Rochefoucauld, duc et pair de France, est compromis dans une cabale contre Madame de Châteauroux, la favorite du roi. Louis XV exile le duc de La Rochefoucauld sur ses terres de La Roche-Guyon avec ordre d’y rester.

C’est à cette disgrâce que le château doit sa métamorphose spectaculaire en résidence princière. Les travaux profitent aussi au village. En effet, le duc crée un vaste potager derrière la digue qui borde la Seine. Il rénove le chemin du bac et la route de Gasny. Il modernise le réseau d’adduction d’eau et fait creuser un grand réservoir souterrain pour alimenter sa demeure ainsi que le lavoir et la fontaine du village.

Un héritage familial à perpétuer

La fille aînée du duc, Marie Louise Nicole de La Rochefoucauld accompagne son père dans son exil. Ils s’entourent d’une société choisie d’aristocrates éclairés et de gens d’esprit. On voit à La Roche-Guyon des ministres (Choiseul, Maurepas, puis Turgot) et des gens de lettres (Madame du Deffand, Julie de L’Espinasse, d’Alembert et plus tard Condorcet).

La duchesse est aussi philanthrope et amie du progrès. Elle expérimente par exemple la culture de la pomme de terre pour fabriquer du pain économique (1769). Elle contribue à la diffusion du vaccin contre la variole alors que la pratique n’en est qu’à ses balbutiements. A La Roche-Guyon, elle ouvre une filature, une magnanerie (élevage du ver à soie), une briqueterie, mais également une école gratuite.

La Roche-Guyon est à son apogée un lieu de réflexion et de mise en pratique de la philosophie des Lumières où l’humanisme des châtelains profite à l’ensemble du village et de ses alentours.


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Duchesse d'Enville
Deux portraits d’une grande famille de France. Alexandre de La Rochefoucauld et la duchesse d’Enville sont deux personnages phares de La Roche-Guyon.
Ecuries, cour d’honneur, potager, pavillons... Tout au long du XVIIIe siècle, une succession de travaux métamorphose le château de La Roche-Guyon.

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Commandées en 1767 par la duchesse d’Enville à la Manufacture Royale des Gobelins, les tapisseries, ainsi que leurs couleurs, se sont admirablement bien conservées.

Louis Alexandre de La Rochefoucauld (1742-1792)

Fils de la duchesse d’Enville, il devient duc de La Rochefoucauld à la mort de son grand-père Alexandre de La Rochefoucauld. Dès lors, en tant que duc et pair, il est un des personnages les plus importants du royaume.

Au siècle des Lumières les idées nouvelles foisonnent. Les concepts voyagent avec les hommes et leurs livres... 1776, les 13 colonies américaines se déclarent indépendantes. Benjamin Franklin arrive en France. Il est accueilli avec enthousiasme par la noblesse éclairée. Le modèle de démocratie américain séduit ces élites bercées de l’esprit des Lumières. Afin de mieux diffuser ces idées nouvelles, Louis-Alexandre de La Rochefoucauld s’attache à traduire en français les constitutions du Delaware, du Maryland, de La Virginie et de la Caroline du Sud. La première édition paraît en 1778.

En 1776, Lafayette part en Amérique. Il en revient en 1779, plein de récits qui subjuguent le duc de La Rochefoucauld.

Enthousiasmé par l’indépendance américaine, il se passionne pour la Révolution française. D’un engagement politique franc et entier, il sert au mieux les intérêts du peuple français. Elu pour la Noblesse aux Etats Généraux de 1789, il fait partie avec Lafayette des tout premiers nobles qui rejoignent le Tiers Etat. Président du département de Paris en 1791, il est désavoué un an plus tard. Le 16 août 1792, un mandat d’arrêt est lancé contre lui : il avait refusé d’émigrer malgré les menaces qui planaient sur lui. Il est arrêté avec sa mère et son épouse à Forges-les-Eaux le 4 septembre 1792. C’est à Gisors lors de son transfert que Louis Alexandre de La Rochefoucauld est massacré à coups de pierre sous les yeux de sa mère et de sa femme.

La duchesse sauvée par les habitants de La Roche-Guyon

Près de 1000 prisonniers, nobles, anciens ministres, prêtres, sont massacrés entre le 2 et le 6 septembre 1792. La duchesse d’Enville et sa belle-fille y échappent mais sont emprisonnées le 2 septembre 1794. C’est une pétition signée par les habitants de La Roche-Guyon qui les libère un mois plus tard à peine, témoignant par là-même leur attachement ou leur reconnaissance envers une grande dame qui avait fait beaucoup pour le village.

La duchesse d’Enville meurt à Paris le 31 mai 1797. Son gendre, Louis Antoine de Rohan-Chabot fait déposer son coeur dans la chapelle du château de La Roche-Guyon. Alexandre Louis Auguste de Rohan-Chabot (1765-1816), le petit fils de la duchesse hérite du domaine.


Le 2 octobre 1793, le Conseil Général de Seine et Oise ordonne que le donjon soit démantelé. Il craignait que celui-ci ne devienne dangereux s’il était pris par les contre-révolutionnaires. On commence donc à démonter le symbole de la féodalité. Les pierres sont jetées du haut pour combler les enceintes.

La démolition ne sera pas totale, mais le donjon perdra presque un tiers de sa hauteur initiale ! Les pierres détachées serviront de matériaux de construction aux Guyonnais. En un sens, le donjon fait partie intégrante du paysage et du village de La Roche-Guyon !


Le visiteur qui se rend à La Roche-Guyon ne manquera pas d’observer l’architecture du bâtiment qui fait presque face au château.



Bâtiment monumental avec ses colonnes, la mairie est inaugurée en 1847. Elle asseoit le pouvoir municipal qui se substitue au pouvoir ducal dès 1790.

La succession de madame d’Enville

Madame d’Enville s’éteint à Paris en 1797 à l’âge de 81 ans. D’abord administrés par sa belle-fille, le château et les terres passent ensuite à son petit-fils, le prince de Léon, duc de Rohan. A sa mort, le domaine est partagé entre ses six enfants. Le château, le parc et un sixième des terres reviennent alors à son fils aîné, le futur cardinal de Rohan.


Le cardinal de Rohan

Louis François Auguste de Rohan-Chabot, arrière petit-fils de la duchesse d’Enville, naît le 29 février 1788. En 1808, il épouse Mademoiselle de Sérent, alors âgée de 17 ans. Mais celle-ci meurt tragiquement en 1815 : s’étant parée pour se rendre à un bal, elle s’approche trop près de la cheminée ; les dentelles de sa robe prennent feu. Entièrement brûlée, elle décède dans la nuit.

Un an plus tard, en 1816, le jeune veuf perd son père et devient duc de Rohan. Il décide alors d’entrer dans les ordres. En 1819, il entre au séminaire à Saint-Sulpice où il rencontre Victor Hugo. Ordonné prêtre en 1822, il est nommé archevêque d’Auch en 1828, puis archêque de Besançon en 1829. En 1830, il est fait cardinal. Mais à cause de la chute des Bourbon, le cardinal-duc de Rohan fuit le territoire français. Il part en Belgique, puis en Suisse. Il ne retourne dans son diocèse de Besançon qu’en 1832. Il y reste jusqu’à sa mort en 1833.


Le château de La Roche-Guyon retourne dans la famille de La Rochefoucauld

1797-1829, c’est la période pendant laquelle le château de La Roche-Guyon quitte la famille de La Rochefoucauld. En effet, nommé archevêque de Besançon en 1829, Louis François Auguste de Rohan-Chabot revend ses parts d’héritage à son cousin, François XIII de La Rochefoucauld, fils du célèbre La Rochefoucauld-Liancourt, fondateur de la première caisse d’épargne de France. Les descendants de cette famille habitent toujours le château.


Le château sous la République

Hormis la démolition de l’étage supérieur en 1890, le château n’a pas subi de remaniements notoires après la vente de 1829. Les châtelains se contentent de réaménager les appartements et d’organiser des visites privées pour redonner avec confort et brio une âme historique à leur demeure. Leurs invités admirent la ruine du donjon et la chambre d’Henri IV, se remémorant avec une certaine nostalgie les temps glorieux de la monarchie et du séjour des rois, à l’époque où la république se met en place.


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La duchesse d’Enville avait fait construire une chapelle dans la Cour au Cerf. Le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen la consacre en 1770. Mais dès 1806, le duc de Rohan rétablit l’usage de la chapelle troglodytique, celle de Sainte Pience et de Saint Nicaise.
Au XIXè siècle, La Roche-Guyon attire les romantiques...
Lamartine vient y passer la semaine sainte en 1819. Victor Hugo est lui aussi l’hôte du cardinal de Rohan en 1821. Il revient quatorze ans plus tard, séjour pendant lequel il ne loge pas au château, mais à l’auberge. L’un comme l’autre trouve dans La Roche-Guyon une atmosphère qui l’inspire et qu’il retranscrira dans son oeuvre.

A partir du mois d’août 1940, le village est occupé. L’armée allemande est à La Roche-Guyon jusqu’au début de l’année 1941, après quoi seule une garnison reste en place.

Le 17 mars 1943, les Allemands prennent possession du château pour y installer une DCA (Défense Civile Aérienne).

En février 1944, le maréchal Rommel, commandant du groupe d’armées B, établit son quartier général au château de La Roche-Guyon. Personnage important de l’armée allemande, il commande à près de 500 000 hommes du Mur de l’Atlantique, de la Hollande à la Loire.

Rommel à La Roche-Guyon

Avec Rommel, près de 1500 soldats résident dans les environs de La Roche-Guyon. Les Allemands réquisitionnent les boves, aménagent ou creusent des casemates.

Rommel s’installe dans le pavillon d’Enville. Il travaille dans le grand salon, dort dans la chambre de la princesse Zénaïde, bénéficie de l’immense collection d’ouvrages de la bibliothèque. Les propriétaires du château, quant à eux, occupent l’étage supérieur.

La Roche-Guyon est alors un village bien surveillé... Cependant, pas de croix gammée au village, ni de salut hitlérien ! Rommel n’adhère pas aux théories nazies.

La Roche-Guyon, théâtre d’une grande conspiration

Militaire et fin stratège, Rommel sait d’ores et déjà que la défaite allemande est inévitable. Il souhaite mettre fin à la guerre et renverser le régime nazi. Mais il s’oppose à l’assassinat d’Hitler qui, selon lui, mènerait à la guerre civile. C’est ainsi qu’en février 1944 il entre en contact avec la résistance allemande. Le château de La Roche-Guyon devient le siège de rencontres secrètes. Il redevient un tant soit peu un lieu de liberté d’expression.

Début juin 1944, les conspirateurs ont mis au point leur projet : ils vont négocier la paix avec les Alliés. Cependant, le 6 juin, ces derniers débarquent sur les plages normandes...

Le Jour le plus long...

Rommel n’est pas à La Roche-Guyon au moment du débarquement. Parti en permission l’avant-veille, il est en Allemagne auprès de sa femme qui fête son anniversaire.Il repart aussitôt organiser les armées et rejoint La Roche-Guyon dans la soirée. Il tente une dernière fois de convaincre le Führer de l’inutilité de la lutte, mais en vain...

La Libération

Le village est libéré le 18 août 1944. Mais l’aviation alliée, mal informée, bombarde le site : 64 bombes tombent sur le village, 8 sur le château. Les communs ne sont plus que ruines. Les façades sont éventrées, les toitures effondrées... Il faudra près de vingt ans de travaux pour que le château retrouve l’aspect qu’il avait avant-guerre !


Commandant de l’Afrika Korps de février 1941 à février 1943, le maréchal Rommel arrive à La Roche-Guyon en février 1944. Hitler lui a confié le commandement des forces allemandes stationnées entre la Hollande et la Loire. Rommel est à ce moment clé un des personnages les plus importants du Reich. Mais il n'est pas pour autant partisan du nazisme...
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L’occupation allemande a laissé des traces au château de La Roche-Guyon. Dans le secret de la falaise, à l’abri des regards et des bombardements, ont été aménagées des casemates.
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Le 9 juin 1940, le pont de La Roche-Guyon explosait bombardé. Le village entier avait été secoué. Au Château, 1400 carreaux avaient volé en éclats. Des pierres détachées du donjon étaient venues transpercer les toitures du château en contre-bas.


 

Source : http://www.chateaudelarocheguyon.fr/heading/heading14510.html

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