Donjon la Queue en Brie
Vestiges du donjon, La Queue-en-Brie
On ne sait avec précision la date de construction du château fortifié de La Queue-en-Brie, dont ne subsistent désormais que les vestiges du donjon. Peut-être remonte-t-elle aux toutes premières années du XIIe siècle, sous l'impulsion de Harcherus de Cauda, qui aurait ensuite vendu le fort à Constance, fille du roi Louis VI le Gros. À moins qu'il n'ait été bâti pour Étienne de Garlande, seigneur de Gournay, vers 1120-1129. Quoi qu'il en soit, le domaine et la seigneurie passent rapidement au cours du XIIe siècle entre les mains du seigneur de Brie-Comte-Robert, Robert Ier de France (*a0 1188), fils cadet de Louis VI le Gros. Au milieu du XIIIe siècle, le château appartient à Alix de Bretagne (1243-1288), dame de Brie-Comte-Robert, puis à Amauri de Meulan, compagnon d'armes de Jean II le Bon lors de la défaite de Poitiers contre les Anglais en 1356. Vacante en 1364, la seigneurie de la Queue est offerte par Charles V à son premier secrétaire Pierre Blanchet, puis morcelée au début du XVe siècle entre le château fort et le fief de l'Hermitage. En 1430, La Queue-en-Brie est tenue par les partisans des Armagnacs, faction désormais favorable au roi Charles VII sacré à Reims l'année précédente, lequel tente de reconquérir son royaume tenu par les Bourguignons alliés aux Anglais. Les Armagnacs ayant attaqué dans la Brie un convoi anglais, le comte Humphrey de Stafford (1402-1460), connétable de France nommé par le roi anglais Henri VI, lance à l'automne 1430 une expédition punitive, au cours de laquelle il prend Brie-Comte-Robert, et, le 9 octobre, le château de la Queue. La garnison est massacrée, et le château rasé hormis le donjon. Très abîmé, il est partiellement restauré vers 1500. Il se présente encore sous la forme d'une tour flanquée de tourelles, haute de trente-cinq mètres, aux murs épais de quatre mètres, dans lesquels circule un couloir. En 1563, les guerres de religions dévastent la région. Les protestants, associés à leurs mercenaires suisses et allemands ' les reîtres ' assiègent ce qu'il reste de la forteresse, la prennent en trois jours et brûlent le village. Ruinée, dangereuse, la tour est laissée à l'abandon jusqu'aux décisions de 1830 qui préconisent sa démolition. Le temps ne laissera pas faire les hommes : le 11 juillet 1866, tout un pan du formidable donjon s'écroule. Il sera définitivement rasé en 1868. Un commencement de fouilles a révélé en 1969 un puits devant l'entrée, contenant des ossements humains.
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