Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Château de Choisy

    Château de Choisy

     
    Château de Choisy
    Château de Choisy
    Le château de Choisy au temps de la Grande Mademoiselle, vu depuis la Seine. Gravure de Pérelle.
    Période ou style Classique
    Type château
    Architecte Jacques V Gabriel
    Début construction 1678
    Fin construction 1686
    Propriétaire initial Mademoiselle de Montpensier
    Destination initiale maison de plaisance
    Destination actuelle vestiges
    Protection  Inscrit MH (1927)
    Latitude
    Longitude
    48° 45′ 47″ Nord
           2° 24′ 32″ Est
     
      
    Pays Drapeau : France France
    Région Île-de-France
    Département Val-de-Marne
    Commune française Choisy-le-Roi
     

    Géolocalisation sur la carte : France

    (Voir situation sur carte : France)
    Château de Choisy

    Le château de Choisy était un château royal situé à Choisy-le-Roi (actuel département du Val-de-Marne).

    Deux pavillons Louis XVI font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 mai 19271.

    Sommaire

     [masquer]

    Le château au XVIIe siècle[modifier]

    Entre 1678 et 1686Mademoiselle de Montpensier, cousine de Louis XIV, dite « la Grande Mademoiselle », fait l'acquisition pour 40 000 livres d'une « maison de plaisance » située à Choisy et fait construire à la place un château sur des plans de Jacques V Gabriel. Ce château est connu par des gravures de Mariette, Pérelle et Aveline. Le fronton sculpté et la décoration intérieure sont l'œuvre d'Étienne Le HongreAndré Le Nôtre est consulté sur les jardins : trouvant le site sinistre (« On n’y voyait la rivière que comme par une lucarne. »), il conseille de commencer par « mettre bas tout ce qu’il y avait de bois », ce qui ne fut pas fait. La princesse ne suivit pas les instructions de Le Nôtre et conserva le peu de couvert qu'elle avait. Elle tenait surtout à voir, le raconte-t-elle dans ses mémoires, la circulation fluviale depuis sa chambre.

    Mademoiselle le lègue à sa mort en 1693 au Grand Dauphin Louis de France (1661-1711), qui l'échange contre le château de Meudon à Anne de Souvré, veuve de Louvois : Le Roi préférait que son fils ne s'éloigne pas de Versailles. En 1716, il est vendu àMarie Anne de Bourbon (1666-1739), princesse douairière de Conti, Mademoiselle de Blois fille légitimée de Louis XIV et deMadame de La Vallière qui le prolonge d'une longue aile sur le jardin.Curieux des splendeurs françaises, Pierre le Grand y passa alors. Après la disparition de la princesse de Conti en 1739, son héritier le duc de La Vallière vendit meublé, dans la même année, Choisy à Louis XV. Celui-ci désireux de disposer d'une résidence à proximité de la forêt de Sénart, dans laquelle il aima chasser ne cessa d'y apporter des embellissement apporté par son Premier architecte, Jacques-Ange Gabriel qui poursuivi ainsi l'œuvre de son grand-père. Avec l'accroissement de la famille royale, le corps central du château est doublé en profondeur. On construit une salle de spectacles, des écuries, une orangerie, un pavillon des bains. En 1754, Gabriel élève le Petit château, maison particulière du Roi, abritant la célèbre table volante, montant mécaniquement du sous-sol toute dressée. Les meilleures artistes et artisans conjuguèrent leur talent pour orner la demeure de la famille royale considérée comme une des expressions les plus abouties de ce « moment de perfection de l'Art français » que fut le règne de Louis XV. Celui-ci considéra toujours Choisy comme sa maison familiale à l'inverse de VersaillesFontainebleau et Compiègne, résidences officielles.

    Le château de la Marquise de Pompadour[modifier]

    Madame de Pompadour fait de fréquents séjours à Choisy à partir de 1746, et aura un appartement au premièr étage au-dessus de celui du Roi. Des archives et des mémoires ont permis de reconstituer en partie la vie de Louis XV, de la marquise de Pompadour et d'une partie de la cour dans le château de Choisy, pour l'occasion nouvellement aménagé au goût du roi et de sa maîtresse, bienfaitrice des arts, des sciences et des lettres. Il était donné notamment des soupers fins, avec une trentaine d'invités, parfois plus, où les convives donnaient libre cours à leur désir et à leur goût en matière de cuisine et de gastronomie. Le service en effet était « à la française », c'est-à-dire avec de trois à cinq services où étaient présentés à chaque fois plusieurs dizaines de plats différents répartis sur les tables. Le vin qui n'était jamais présent sur la table (comme les verres) était servi « à la demande », puisque le convives avaient la possibilité de demander aux quelques valets présents de les servir ou de choisir des vins disponibles ou encore en cave. Très différents du protocole accompagnant les repas officiels du château de Versailles, ces soupers participent à l'essor de la cuisine et de la gastronomie moderne, à l'origine de la cuisine française telle qu'elle est encore aujourd'hui célébrée en France et à l'étrange : produits de qualité (écrevisses), poissons, volailles, gibiers et viandes de boucherie (veau, bœuf, agneau), cuisine au beurre, légumes verts, fruits de saison, cuisine simple mais inventive, cuissons réduites, cuisine bourgeoise, art de la table, confort, calme et volupté. L'art de la conversation sans pour autant tomber dans la rhétorique et les jeux de mots se marie ici aux arts de la table au service des plaisirs des convives… Paradoxalement, c'étaient les jours en maigre, lorsqu'il n'y avait que des produits de la mer ou de rivière à table que ces repas étaient les plus luxueux et probablement les plus fins (turbots, truites, esturgeons, bars, écrevisses…).

    Il existe un article universitaire relativement exhaustif et complet qui présente à la fois le cadre (le Château, le roi, la marquise et leurs convives) et ces soupers, en mettant l'accent justement sur la partie maigre. Cette recherche a été réalisée sous la direction de Daniel Roche, professeur au Collège de France, spécialiste du xviiie siècle et de la culture matérielle, et de Jean-Louis Flandrin, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, spécialiste de l'histoire de la sexualité et de l'alimentation2. Ce sont les serres de Choisy qui on fait connaître l'ananas en France.

    Louis XVI utilisera de moins en moins Choisy jusqu'à ordonner son démeublement en 1787. Pendant la Révolution, le château devient bien national, le roi conservant à son usage le Petit château. Il semble qu'un marchand de matériaux se porte acquéreur de certains lots afin d'en extraire les matériaux les plus vendables. Ne réglant pas son acquisition, il en est chassé. Les précieux décors intérieurs n'auraient été démantelés que sous l'Empire, époque bien indifférente aux boiseries Louis XV dont on ne retrouve pas la trace.

    Le château au XIXe siècle[modifier]

    Dépouillé, les bâtiments abandonnés tombent progressivement en ruine qui seront emportées par l'installation du chemin de fer d'Orléans en 1839. Les beaux communs de Gabriel seront utilisés par la faïencerie Boulenger jusqu'à sa fermeture et ne disparaîtront que dans les années 1960, avec les vestiges du Petit château alors retrouvés par Georges Poisson. Conservateur du musée de l'Ile-de-France, ce dernier après une campagne de presse propose à la ville le transfert des façades du Petit château dans le parc de Sceaux (à l'instar de celles du pavillon de Hanovre). D'abord envisagée, la municipalité après de longs atermoiements, ne donnera pas suite à cette proposition de sauvegarde. Elle ne s'opposera pas à la destruction de ces vestiges afin de laisser s'édifier un grand projet d'urbanisme inspiré des théories de Le Corbusier.

    Aujourd'hui[modifier]

    Il ne reste aujourd'hui du château de Choisy que de bien rares vestiges :

    • les deux pavillons d'entrée, encadrant un saut-de-loup et bordés d'un fossé sec, le mur semi-circulaire surmonté de quelques vases (M.H.).
    • Récemment restaurée, l'église paroissiale édifiée par Ange-Jacques Gabriel, devenue cathédrale Saint-Louis et Saint-Nicolas, présente à son chevet un unique pavillon royal tourné vers le château et destiné à l'accès de la cour. A l'intérieur, donnant sur le chœur subsistent les loges du Roi et de la Reine, qui leur permettaient d'assister face à face à la messe, sans être vus depuis la nef.
    • Outre les inventaires subsistants du xviiie siècle, un grand nombre de meubles, tableaux et objets d'arts sont connus ou réapparaissent sur le marché de l'art.

    Bibliographie[modifier]

    • Renaud Serrette, Décor intérieur et ameublement du château de Choisy-le-Roi sous Louis XV et Louis XVI (1739-1792), Mémoire de maîtrise d'histoire de l'art sous la direction de MM. Alain Mérot, Thibault Wolvesperges et Gérard Mabille-Université de Paris IV-Sorbonne, 2001-2002. Lauréat du 3e prix 2002-2003 de l'Université Paris XII-Val de Marne, décerné par le Conseil général.
    • Stéphane Castelluccio, chercheur au CNRS, son article dans un Versalia récent sur la vie à la cour de Choisy.
    • Marie France Noël a travaillé sur les menus de Choisy lors de l'exposition les tables royales au musée de Versailles.
    • Jean Nérée Ronfort, L'Estampille, numéro 218, octobre 1988.
    • B. Chamchine, Le château de Choisy (thèse), Jouve, Paris, 1910.
    • Auguste Franchot, Histoire de Choisy-le-Roi, Choisy, 1926 ; Paris, 2004 (ISBN 9782843735165 et 9782843735172).

    Références[modifier]

    1.  Notice no PA00079868 [archive], sur la base Mérimée, ministère de la Culture
    2.  Julien Lefour, « La marée lors des soupers de Louis XV avec la marquise de Pompadour », in Elisabeth Ridel, Éric Barré, André Zysberg, sous la direction de, Les nourritures de la mer, de la criée à l'assiette, Actes du colloque, Centre de recherche d'histoire quantitative, Histoire maritime, N°4, Caen, 2007, 25 p.

    Liens externes[modifier]

    Le site dédié entièrement au château de Choisy aux XVIIe et XVIIIe siècle

    Voir aussi[modifier]

    • Voir service des archives de la ville et l'associationSauvegarde et mémoire de Choisy le Roi(B.P. 48, 94600 Choisy) qui recueille toute information.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Choisy

  • Château de Montbéliard

    Château de Montbéliard

     
    Château de Montbéliard
    Château de Montbéliard

    Période ou style Renaissance
    Début construction XIIIe siècle
    Fin construction XIXe siècle
    Propriétaire initial Famille de Montfaucon
    Destination initiale Résidence de la famille de Montfaucon
    Propriétaire actuel Municipalité de Montbeliard
    Destination actuelle Musée
    Protection Logo monument classe.svg Classé MH (1996)
    Site Internet www.chateau-montbeliard.net/

    Latitude
    Longitude
    47° 30′ 33″ Nord
           6° 48′ 01″ Est
     
      1
    Pays Drapeau : France France
    Anciennes provinces de France Principauté de Montbéliard
    Région Franche-Comté
    Département Doubs
    Commune française Montbéliard
     

    Géolocalisation sur la carte : France

    (Voir situation sur carte : France)
    Château de Montbéliard

    Le Château de Montbéliard (également appelé Château des ducs de Wurtemberg) est un château fort français du XIIIe sièclesitué sur une barre rocheuse surplombant le centre ville de Montbéliard en Franche-Comté. Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis juillet 19962.

    Sommaire

     [masquer]

    Histoire[modifier]

    Chateau Montbeliard 1.jpg
    Franche-Comté 2009 074.JPG

    On pense que les origines de la forteresse remontent à l'époque gallo-romaine. Ce ne fut sans doute qu'une tour de guet en bois, un poste d'observation avancé autour de la ville de Mandeure (Epomanduodurum), pour en assurer la défense.

    Le château actuel date du XIIIe siècle et appartient à la famille de Montfauconvassaledu comté de Bourgogne.

    En 1407 Henriette de Montfaucon (Henriette d'Orbe) épouse le comte allemandEberhard IV de Wurtemberg, fils du comte Eberhard III de Wurtemberg, et fait passerMontbéliard dans le domaine de cette famille sous suzeraineté du Saint Empire romain germanique pour 4 siècles.

    En 1793, le château est rattaché à la République française comme garnison, rôle qu’il remplit jusqu’en 1933.

    Il devient un dépôt de mendicité en 1811 par application du décret impérial du 29 novembre 1810 et ce jusqu'en décembre 1813, date de l'arrivée des Coalisés dans le Pays de Montbéliard. Il sera alors leur hôpital militaire comme déjà en 1794 pour l'armée du Rhin ou en 1799 pour l'armée du général Masséna après sa victoire à Zürich.

    En 1816, avec le rattachement du Pays de Montbéliard au département du Doubs, une Maison d'arrêt est installée dans les souterrains du Château. Elle y restera jusqu'en 1836.

    Ce n'est toutefois pas la première fois que le Château de Montbéliard a abrité une prison. Il existait, entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, une prison d'État dont la porte cintrée était surmontée d'un ours : c'est le Berloc (Boehrenloch) ou "Trou aux Ours". La légende veut que ce soit le Prince Frédéric qui ait rapporté un ours noir au cours d'une partie de chasse et l'ait installé dans une fosse spécialement aménagée.

    De nos jours, le château renferme un musée retraçant l’histoire du pays.

    Architecture[modifier]

    Château de Montbéliard 3.jpg

    Jadis, le château était divisé en deux parties par rapport à l'église Saint-Maimbœuf (très ancienne) érigée sur l'esplanade et qui dominait de ses 44 mètres, toute la cité.

    Le Châtel-Derrière, à l'est, avec ses deux tours imposantes, qui fut (de tout temps) les lieux de réception et les appartements privés des comtes et ducs qui se succédèrent dans le comté, puis dans la Principauté. Cette partie du château était séparée par un vaste et profond fossé, aujourd’hui disparu, que l'on franchissait par un pont-levis.

    Le Châtel-Devant, à l'ouest, qui domine l'Allan et la Lizaine (avant qu'elle ne soit canalisée sous terre), comportait le long de sa face nord, l'unique entrée de la forteresse (toujours présente au même endroit) et qui disposait de son pont-levis et de sa herse. Il y avait aussi un fossé qui s'ajoutait à la protection de l'entrée et qui a disparu lors de grands travaux dans le courant duxviiie siècle. Le Châtel-Devant renfermait dans son enceinte, les bâtiments de la garnison, dans lesquels on logeait parfois des personnalités de passage. Il y avait aussi les écuries, la fauconnerie et l'arsenal où étaient entreposés les canons, les munitions et les armes nécessaires à la défense du château et de la cité.

    Enfin, l’Hôtel du Bailli (ou hôtel des gentilshommes) domine toujours de sa masse imposante cette partie du château. On peut encore évoquer le bâtiment de la chancellerie qui se situait immédiatement à l'entrée du château. Ce que l'on sait, c'est que le château était dans un état de délabrement avancé à la fin du xviiie siècle. Aussi, plusieurs bâtiments furent démolis et reconstruits. Deux transformations majeures au cours du xixe siècle ont modifié l'aspect du château : d'abord, la disparition de l'église Saint-Maimbœuf en 1810, puis la destruction en 1880 de la maison dite « entre les tours » qui était un bâtiment flanqué entre les tours Henriette et Frédéric qui caractérisent si bien le Châtel-Derrière et qui donnent au château cet aspect imposant aux touristes dès qu'ils parviennent dans la cité. La maison « entre les tours », fut remplacée par une façade ornée de volutes réalisées dans le pur style de l'époque germanique duxviie siècle.

    Bibliographie[modifier]

    • (fr) Le Roman d'une Principauté - Montbéliard du XIVe au xviiie siècle - par Daniel Seigneur - Éditions Cêtre - Besançon

    Notes et références[modifier]

    Voir aussi[modifier]

    Liens externes[modifier]

    Sur les autres projets Wikimédia :

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Montb%C3%A9liard

  • Château d'Uppsala

    Château d'Uppsala

     
    Château d'Uppsala
    Château d'Uppsala
    Période ou style  
    Latitude
    Longitude
    59° 51′ 12″ Nord
           17° 38′ 07″ Est
     
      
    Pays Drapeau : Suède Suède
    Commune (Suède) Uppsala
     

    Géolocalisation sur la carte : Suède

    (Voir situation sur carte : Suède)
    Château d'Uppsala
    Le château d'Uppsala

    La construction du château d’Uppsala débute sous le règne de Gustave Ier Vasa (1521 - 1560). On choisit pour l’édifier une colline située au sud de la ville, baignée par le fleuve Fyrisån. On prétend traditionnellement que la première pierre a été posée en 1549, mais les travaux ont en fait été entamés dès 1547.

    En 1548 commence la construction de la tour sud-ouest sous la direction de Henrik von Cöllen, qui avait déjà dirigé les travaux duchâteau de Gripsholm. Il est remplacé en 1550 par Pavel Schütz, qui agrandit le château et lui accole au nord de vastes dépendances. Il ajoute également deux bastions, et édifie une muraille autour de l’ensemble du bâtiment. À cette époque, le château n’est pas orienté nord-sud, comme de nos jours, mais est-ouest. Seuls de rares vestiges de cette construction, parmi lesquels la muraille surmontée d’un clocher de bois, subsistent encore aujourd’hui.

    En 1572, un incendie fait subir de sérieux dommages au château. Le roi Jean III charge alors Franz Parr (dit aussi Franciscus Pahr) de reconstruire l'édifice détruit par les flammes. Parr est recruté au Mecklembourg, où il a construit le château de Güstrow. Aujourd’hui encore, on retrouve à Uppsala des détails semblables à ceux du château de Güstrow, telle la Porte du Roi Jean. À l’époque, la partie la plus noble du château est l’église, qui s’éleve sur trois étages et abrite la salle du trône. Il n’en subsiste aujourd’hui que quelques ornements en stuc. À la mort de Parr en 1580, la tour est n’est pas encore terminée.

    La construction se poursuit sous les règnes de Charles IX et de Gustave II Adolphe. C’est à cette époque qu’est bâti ce qu’on appelle le Château Long, qui s’étend vers le nord à partir de la tour est. La construction est terminée avec l’édification de la tour nord, achevée en 1614.

    En 1665 sont créés les jardins du château, où se trouve aujourd’hui le Jardin botanique.

    Le 16 mai 1702, le château est à nouveau la proie des flammes, cette fois à la suite du grand incendie qui dévaste Uppsala. La restauration de l'édifice est jugée impossible, aussi les briques de ses murailles sont-elles employées pour la construction de l’hôpital d’Uppsala et du Palais royal de Stockholm. La tour sud-ouest est démolie peu de temps après. Ce n’est qu’en 1744 que le prince Adolphe-Frédéric décide de restaurer ce qui reste du château.

    Les travaux durent de 1749 à 1762 sous la direction de l'architecte Carl Hårleman. Le Château Long est alors restauré, de même que la tour nord. Mais les travaux sont interrompus totalement après 1762, pour ne reprendre qu’en 1815 ; c'est alors qu'est achevée la tour sud (1815-1820), qui fera office de prison jusqu'en 1866.

    L’un des vestiges du mur d’enceinte est rehaussé depuis 1756 d’un clocher de bois muni d’une cloche fondue en 1588 sur ordre de la reine Gunilla. Cette cloche retentit le 30 avril, le soir de la fête de Walpurgis.
    Depuis le début du vingtième siècle, le château abrite diverses institutions de l’université d’Uppsala, ainsi qu’un musée des Beaux-Arts et la résidence du gouverneur du comté d’Uppsala.

    C'est aujourd'hui la résidence du préfet du comté d’Uppsala. Au début du xxe siècle, le père de Dag Hammarskjöld était le préfet de ce comté. Le château est donc aussi la maison d'enfance du secrétaire général.

  • Château de Prague

    Château de Prague

     
    Vue aérienne du Château de Prague

    Le château de Prague (en tchèque : Pražský hrad) est le château fort où les rois tchèques, les empereurs du Saint-Empire romain germanique, les présidents de la Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque, siègent ou ont siégé. Les joyaux de la couronne de Bohême y sont conservés. C’est peut-être le plus grand château fort par sa superficie ; il s’étend en effet sur 570 mètres de long et 130 de large1.

    Situé sur la colline de Hradčany et dominant la Vieille Ville de Prague et Malá Strana, cet ensemble monumental émerge d’une couronne de jardins et de toits et déploie sa longue façade horizontale d’où jaillissent les tours de la cathédrale et de Saint-Georges.

    Sommaire

     [masquer]

    Hrad ou Hradschin ?[modifier]

    Le Château vu depuis la Vieille Ville de Prague avec le Pont Charles au premier plan qui enjambe la Vltava.

    En tchèquehrad signifie « château ». On retrouve, dans les langues slaves, ce mot sous d’autres formes, comme gorodgrodgradhorod et signifiant alors villebourg, dans les toponymes de Hradec Králové (« la ville de la reine »), Volgograd (« la ville de la Volga »), Novgorod (« la nouvelle ville »), Oujhorod (« la ville sur l’Ouj »), Grodna, etc.

    Le Hradčany (Hradschin en allemand) désigne le quartier du Château de Prague qui domine Malá Strana (le Petit Quartier, au sud du Château) et Staré Město (la Vieille Ville, sur la rive orientale en face du Château). Il comporte nombre d’églises et de palais Renaissance et baroque (entre autres), les nobles cherchant la proximité du pouvoir. Par métonymie, le Hradschin désigne souvent le Château lui-même.

    Les débuts[modifier]

    Le Château de Prague occupe un oppidum, colline naturellement fortifiée dont les défenses naturelles sont renforcées par la présence de l'Homme, habité dès le néolithique. Des fouilles archéologiques ont révélé la présence d’un habitat de la culture de la céramique cordée et de l’âge du cuivre. En tout état de cause, il a fallu attendre jusqu’aux années 1980 pour infirmer la croyance que l’église Notre-Dame, fondée peu après 885 par Bořivoj, signale la première trace tangible de l’homme sur ce lieu naturellement fortifié2. Cette croyance, ce mythe dira-t-on, n’est pas neutre puisqu’il associe la prééminence temporelles des Tchèques au Château, symbole du pouvoir, qui domine, de sa masse imposante, la capitale, Prague et par conséquent la Bohême, niant par conséquence, une possible présence franque (donc allemande3) sur les lieux. Rappelons que l’une des premières sources historiques concernant les Tchèques mentionnent qu’ils se choisirent pour roi un Franc, Samo.

    En 1928, l’archéologue Ivan Borkovský découvre, sous la troisième cour du Château, la tombe d’un guerrier richement dotée (épée de fer, hache, arc, carquois et flèches, rasoir et bouclier de bois) datant de la deuxième moitié du ixe siècle, preuve qu’une élite y est présente avant qu’avec le duc Spytihněv, les Přemyslides n’en fassent leur fief.

    Toujours est-il que la première trace écrite concernant le Château est le fait de Cosmas de Prague, un moine qui écrit les Chronica Boemorum4 peu après l’an mil et mentionne qu’« autrefois » un autel païen logeait au point le plus élevé de l’oppidum. Sur cet emplacement, une église est édifiée par Venceslas, elle est dédiée à Saint Guy, saint patron desSaxons, signant ainsi l’orientation politique, culturelle et religieuse de l’État tchèque naissant. Dans la mesure où l’autel païen mentionné par Cosmas était, toujours selon ce dernier, consacré à Žiži, une déesse dont le nom évoque la vie (život en tchèque), il n’est pas interdit de voir également, dans cette dédication de la première cathédrale des souverains de Bohême à Saint Guy (Vitus en latin, nom qui se rapporte à vita, la « vie »), un geste empreint de syncrétisme.

    Le palais ducal puis royal des Přemyslides[modifier]

    Le site du Château présente des défenses naturelles, des pentes abruptes vers Malá Strana au sud et vers la Fosse aux Cerfs au nord qui en font un endroit facilement défendable. Seul le front ouest monte en pente douce vers le Hradschin. Spytihněv y fait creuser un fossé profond de 30 mètres et large de 24 à l’endroit de l’actuelle Première Cour et de la place du Hradschin. Un pont-levis défend l’accès du Château qui est par ailleurs entouré d’une palissade de bois. Une rue pavée rejoint les portes ouest et est.

    Tours romanes, façade baroque et cloître de l’église Saint-Georges.

    Le cloître Saint-Georges[modifier]

    Vers 9255, sous le règne de Vratislav Ier, une deuxième église est édifiée, elle est dédiée à saint Georges et sert d’église principale du Château jusqu’en 973. C’est une église romane à une nef, orientée est-ouest dans l’axe général du Château. Elle est surmontée de deux tours situées au niveau du chœur. En 973, un couvent bénédictin lui est adjoint. Boleslav II entreprend par la suite une reconstruction totale de l’église qui comporte désormais trois nefs. Elle sert de chapelle mortuaire pour les membres de la dynastie régnante. Spytihněv II lui adjoint deux tours construites au niveau du chœur.

    Bien plus tard, la basilique Saint-Georges se voit ajouter une façade baroque. On y donne, de nos jours, régulièrement des concerts de musique classique alors que le cloître attenant fait partie de la Galerie nationale et héberge les collections d’art Renaissance et baroque.

    Le premier palais de pierre[modifier]

    En 1067Vratislav II, alors en conflit avec son frère Jaromír, évêque de Prague, décide du transfert du siège ducal du Château de Prague vers celui de Vyšehrad, une autre forteresse distante de 2 km à vol d’oiseau et située au sud de la Vieille Ville de Prague sur la même rive qu’elle. En dépit de cette décision, les travaux ne cessent pas pour autant au Château, les murs de défense en bois sont remplacés par des murailles de pierre et trois portes y donnent accès : la Porte Noire à l’est, la Porte Blanche à l’ouest et la Porte Sud qui donne un accès latéral. Il faut attendre 1140 et le règne de Vladislav II de Bohême pour que les ducs de Bohême décident de sièger à nouveau au Château.

    À cette époque, la pierre est réservée pour les constructions militaires et religieuses. Le palais ducal est donc en bois. Il faut attendre Spytihněv II pour qu’une première construction en pierre voie le jour.

    Přemysl Otakar II est l’un des souverains européens les plus importants de son temps. Les mines d’argent de Kutná Hora n’y sont pas pour rien et elles lui donnent aussi les moyens de reconstruire le palais royal (les ducs de Bohême ont le titre de roi et prince-électeur du Saint Empire depuis Ottokar Ier) et les fortifications : à l’ouest, le fossé est étendu et à l’est, l’accès par la Porte Noire est condamné.

    Le siège impérial des Luxembourg[modifier]

    La dynastie des Přemyslides s’éteint avec Venceslas III, mort sans héritier. La couronne de Bohême (et les riches mines d’argent de Kutná Hora) passent par alliance à Jean de Luxembourg, le fils de l’empereur Henri VII, qui a épousé Elisabeth Přemysl, fille de Venceslas II et sœur de Venceslas III. C’est surtout leur fils, Charles IV, roi de Bohème et empereur d'Allemagne, qui apporte des changements radicaux au Château dont les embellissements reflètent l’âge d’or que la Bohême vit alors. Outre l’attention portée à l’édification de la cathédrale, Charles IV fait édifier la Chapelle de Tous-les-Saints, dans le prolongement du palais impérial, où repose saint Procope de Sázava.

    La cathédrale Saint-Guy[modifier]

    Tour sud et Porte d’Or de la Cathédrale
    Article détaillé : Cathédrale Saint-Guy de Prague.

    À l’origine de la cathédrale, il y a le présent fait aux environs de l’an 925, par le roi de Francie orientale, Henri l’Oiseleur au duc Venceslas Ier, une relique de Saint Vit et que celui-ci place dans une église en forme de rotonde qu’il fait édifier à cet effet sur un lieu de culte païen.

    Lorsqu’en 973, Prague est élevée au rang d’évêché, c’est cette rotonde, plutôt que l’église Saint-Georges qui est celle des ducs de Bohême, qui est choisie par le nouvel évêque pour y abriter sa chaire, le trône épiscopal. En 1060, une basilique romane à trois nefs s’élève à la place de la rotonde originelle ; construite sur ordre de Spytihněv II, elle est en pierre blanche, sa nef fait 70 mètres de long et l’admiration de ses contemporains.

    Le 30 avril 1344, Prague est élevée au rang d’archevêché par le pape Clément VI et sous l’impulsion du roi Jean, la construction d’une cathédrale métropolitaine est entreprise le 21 novembre de la même année. Mathieu d’Arras en est l’architecte (1344-52) puis Peter Parler(1356-99). Comme pour nombre de cathédrales, le chantier s’étale sur plusieurs siècles; celui de la Cathédrale de Prague ne s’achève qu’en1929Mathieu d’Arras s’inspire du plan de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de NarbonnePeter Parler apporte une innovation en faisant du triforium un élément autonome qui, au lieu du buter sur les piliers, se brise et les contourne pour créer un mouvement ondulatoire sur toute la longueur de la nef.

    À la mort de Parléř, ses fils prennent la tête du chantier mais, en 1420, les guerres hussites mettent un terme à la construction. Elle ne reprend qu’en 1560, après le grand incendie qui a ravagé Malá Strana et le Château, avec l’architecte Bonifác Wohlmut qui coiffe la tour sud d’un bulbe renaissance à tourelles d’angles. En 1770Nicolò Pacassi reconstruit la tour sud incendiée par la foudre et la surmonte d’un toit baroque en forme de bulbe.

    C’est entre 1861 et 1929, avec le voûtement de la nef et construction de la façade ouest et de ses tours néogothiques que la cathédrale est finalement achevée. Le pouvoir impérial s’est désintéressé de Prague et c’est essentiellement grâce à une souscription populaire que le chantier est achevé, à temps pour célébrer le millénaire de saint Venceslas qui la fonda et qui lui donne aussi partiellement son nom.

    Chœur de la Cathédrale Saint-Guy

    Chapelles et chefs d’œuvre de la cathédrale[modifier]

    Les vitraux ont été réalisés d'après les esquisses des peintres et graveurs tchèques les plus célèbres du moment dont Max Švabinský,František KyselaAlfons MuchaCyril BoudaKarel Svolinský et bien d'autres. L'œuvre de Mucha de style Art Nouveau tardif représenteLa Légende de Cyrille et Méthode (1931). Outre ce fameux vitrail, on remarque les autres réalisés pour la plupart dans les années 1930, et de style bien différent 6.

    La chapelle funéraire de saint Venceslas est ornée de peintures murales représentant la vie du saint sur la partie haute et d’un parement de pierres semi-précieuses sur la partie basse. Elle contient le tombeau du saint.

    La crypte funéraire des rois de Bohême7 renferme les tombeaux de Charles IV du Saint-Empire et ses trois épouses, de Venceslas Ier du Saint-Empire et de son frère Jean de Görlitz, de Georges de Poděbrady, de Rodolphe II du Saint-Empire et d'autres membres de la famille impériale du Saint-Empire ou royale de Bohême.

    Le tombeau en argent de saint Jean Népomucène (1736) sur un projet de Fischer von Erlach.

    Mosaïque du tympan de la Porte d'Or : leJugement dernier.

    La Porte d’Or est un portail aux nervures dédoublées qui forment des triangles curvilignes. Elle est surmontée d'une mosaïque, œuvre d'artisans vénitiens en quartzcalcédoine et carreaux de verre de Bohême, représentant Le Jugement dernier 8 et datant du règne de Charles IV. Derrière cette mosaïque se trouve la « chambre du trésor » où sont entreposés les joyaux de la Couronne de Bohême.

    La Tour sud présente une base gothique et un toit baroque, sa fenêtre médiane est ornée d’une grille Renaissance d’une extraordinaire finesse. Haute de 96 m, on y admire le panorama sur le Château et la ville.

    La croix monumentale en bois dans le bas-côté gauche derrière la nouvelle sacristie a été sculptée par František Bílek en 1899 9.

    La Renaissance habsbourgeoise[modifier]

    Salle Vladislav à la fin du XIXe siècle

    À la fin du Moyen Âge, le Château est abandonné par les rois de Bohême et empereurs du Saint-Empire qui lui préfèrent, dans la Vieille Ville de Prague, un Palais royal plus moderne à l'emplacement de l'actuelle Maison municipale. Il est construit, en 1380, sur ordre de Venceslas IVet sert pendant un siècle, de 1383 à 1484, de résidence principale aux rois de Bohême successifs, Sigismond IerLadislas le Posthume etGeorges de Poděbrady avant que Vladislas IV Jagellon ne réintègre le Château et ne le dote d’ouvrages prestigieux en style gothique flamboyant où commence à se sentir l’influence de la Renaissance italienne. On lui doit ainsi la salle Vladislav, l’escalier des Cavaliers (1500), la deuxième cour et le Palais Louis.

    La salle Vladislav (1486), œuvre de l’architecte Benedikt Rejt, est un pur exemple d’architecture civile du gothique flamboyant avec ses voûtes ogivales à nervures entrecroisées qui ont perdu leur rôle structurel pour n’être plus que décoratives au service d’une dynamique spatiale. Les voûtes gothiques contrastent avec les fenêtres à meneau dont la modénature est typiquement Renaissance.

    Adjacent à la salle Vladislav, le Palais Louis (1502) prend son nom du fils de Vladislav Jagellon. Il se rendra célèbre en étant le lieu de ladéfenestration de Prague (1618) qui met le feu aux poudres dans l’Europe de la Réforme. Sous ses fenêtres, dans les jardins sur le rempart, deux obélisques marquent le lieu de la chute des dignitaires impériaux.

    Ce palais des rois de Bohême est par la suite abandonné par les Habsbourg qui lui préfèrent les bâtiments ouest et les jardins au nord. Tombé en désaffection, il servit même d’entrepôt.

    Après le grand incendie qui, en 1541, ravage Malá Strana et une partie du Château, de nombreux bâtiments sont à relever ; on doit à Ferdinand Ier et Rodolphe II le Belvédère, la salle de la Diète, la maison du Jeu de Paume, la galerie Rodolphe et la Salle espagnole. Après la mort de Rodolphe II, le Château cesse d’être résidence impériale et entre en léthargie.

    La Salle espagnole (Španělský Sal) est réputée pour ses proportions grandioses et ses décorations en stuc doré. Le qualificatif d’« espagnol » se réfère essentiellement à la cour de Rodolphe qui hérite du pesant cérémonial de la cour d’Espagne et si cette salle est édifiée, c’est essentiellement pour satisfaire aux désirs de pompe et de grandeur de l’empereur. Tout ce qui est luxueux ou « à la mode » acquiert le statut d’« espagnol » dans la cité impériale qu’est alors Prague. La Salle espagnole est modifiée plusieurs fois au cours de l’histoire, la dernière modification date de 1868 pour le couronnement10 de l’empereur François-Joseph (qui n’eut pas lieu) ; elle lui a donné son style néo-rococo qu’on lui connaît désormais, œuvre des architectes Heinrich von Ferstel et Ferdinand Kirschner.

    La porte Mathias est élevée en 1614 sur ordre de Mathias Ier à l’emplacement des anciens remparts. Elle sépare la première et deuxième cour. Composée comme un arc de triomphe romain, c’est le seul ouvrage maniériste du Château.

    Le belvédère de la reine Anne et les jardins royaux[modifier]

    Le belvédère et la Fontaine chantante dans les jardins royaux

    Le Palais d’été royal (Královský létohradek) dit aussi Belvédère de la reine Anne (Belvedér Královny Anny) est édifié en 1537 pour Anne Jagellon, reine de Bohême et épouse de Ferdinand Ier. Œuvre de Paolo della Stella, c’est l’expression la plus pure de l’architecture de laRenaissance italienne en Europe centrale. Le rez-de-chaussée est entouré d’une loggia richement décorée dont les proportions rappellent celle des portiques de Brunelleschi. L’étage supérieur est un ajout postérieur (1569) dû à Bonifác Wohlmut et abrite une salle de bal sous une splendide toiture carénée.

    Les jardins du Château sont ornés d’une « fontaine chantante » (les gouttes d’eau en tombant dans les vasques de bronze les font résonner) dessinée en 1568 par Francesco Terzio et réalisée par le fondeur de Brno, Tomáš Jaroš. À l’origine, ces jardins sont un lieu d’acclimatation de plantes exotiques, un champ de tir et un lieu de réception en plein air.

    Une maison du Jeu de paume y est sise. Ornée de splendides sgraffites sur une façade traitée en portique, elle est l’œuvre de l’architecteBonifác Wohlmut (1569).

    Le château baroque[modifier]

    L’architecte d’origine française Jean-Baptiste Mathey édifie, vers 1680, les écuries qui servent aujourd’hui de salles d’exposition temporaire.

    De 1740 à 1780, sous l’égide de Marie-Thérèsereine de BohêmeAnselmo Lurago entreprend la refonte du Château dont les différents bâtiments sont intégrés derrière d’austères façades baroques. La Première cour, dite Cour d’honneur, est ajoutée devant la Porte de Mathias, délimitée par une monumentale grille rococo qui la sépare de la place du Hradčany et rythmée par des statues de géants en lutte, sculptées par Ignác Platzer. Dans la troisième cour, Nicolò Pacassi édifie le bâtiment dit « municipal » qui fait face à la Cathédrale.

    Suite aux Trois Glorieuses de 1830 et à son abdication, Charles X de France y passe quelques années de son exil. Tout d'abord exilé en Écosse, il profite des liens étroits avec lesHabsbourg et devient leur invité au Château, qui n'est alors guère plus qu'une caserne et le siège du vice-gouverneur. Il arrive le 25 octobre 1832, entre 17 et 18 heures et s'installe dans les chambres numéro 1 à 9, au deuxième étage. La méticulosité des fonctionnaires austro-hongrois nous renseigne également sur sa suite composé de son fils aîné Louis-Antoine, duc d'Angoulême, de l’épouse de celui-ci, Marie Thérèse Charlotte, fille du roi Louis XVI et de Marie Antoinette 11. Le roi se lie d'amitié avec le prince de Rohan, Louis, émigré avec son père,Henri de Rohan après la Révolution française et installé en Bohême au château de Sychrov. Les Bourbons restent à Prague, jusqu'en mai 1836.

    En 1848, c’est Ferdinand Ier d’Autriche qui prend la suite des souverains déchus qui habitent les murs du Château : suite à son abdication après le Printemps des peuples, il choisit le Château de Prague pour demeure. Dernier roi de Bohême couronné à Prague et l’un des rares Habsbourg « tchécophiles » avec Rodolphe II, il est affectueusement surnommé par les Tchèques Ferdinand le Bon (Ferdinand Dobrotivý) quand les Autrichiens l’appellent Ferdinand der Gütige (Ferdinand le Bénin) et plus méchamment Gutinand der Fertige (jeu de mot intraduisible dont la meilleure approximation est Béni-oui-oui le Fini). Il y décède le 29 juin 1875.

    Dès l’époque de Marie-Thérèse, on peut admirer ce pittoresque panorama qui, à l’exception de l’éclairage nocturne, a très peu changé :

    Façades du Château vues depuis la Vieille-Ville ; on distingue, de gauche à droite, l’aile thérésienne partiellement occultée par le dôme de Saint-Nicolas de Malá Strana et dominée par les toits de Saint-Guy, le Palais Louis, les fenêtres Renaissance de la Salle Vladislas, la chapelle de Tous-les-Saints, le Palais Rožmberk dominé par les tours de Saint-Georges, le Palais Lobkowicz en vert ; le toit pointu de la Tour Noire finit la longue façade.

    Le palais présidentiel[modifier]

    Péristyle de Jože Plečnik conduisant à la Salle Espagnole

    Avec la création de la Première République tchécoslovaque, la nécessité d’adapter le Château à de nouvelles fonctions se fait jour. C’est l’œuvre de l’architecte d’origine slovène, Jože Plečnik12, sous la présidence de Tomáš Masaryk. Il conçoit le nouveau pavage des cours intérieures, la résidence des présidents de la République et remodèle les jardins, à la manière de ce que, des années plus tard Ieoh Ming Peia fait pour le Louvre : en une modernité sans compromission mais qui intègre parfaitement l’héritage du passé. Comme Pei, Plečnik est un étranger (il est professeur-invité à l’académie des Beaux-Arts de Prague), comme Pei au Louvre, il est sélectionné sur la base d’un concours, comme pour Pei encore, ses choix esthétiques sont sévèrement critiqués sur des bases idéologiques, contrairement à Pei cependant, Plečnik ne voit pas tous ses projets réalisés (celui de salle d’exposition dans les écuries du Château ne voit le jour qu’en 1949, après-guerre et sous la direction de son successeur, Pavel Janák).

    À partir de la porte donnant sur la Première Cour, Plečnik crée un hall sur toute la hauteur du bâtiment qui rejoint la Salle Espagnole. C’est un sévère péristyle ionique au plafond à caissons décorés de plaques de cuivre. Le mur du fond qui donne accès à la Salle Espagnole est traité comme une entrée triomphale.

    Dans l’aile sud, il aménage les appartements présidentiels distribués autour d’un grand impluvium. Citons le Salon des Dames, la bibliothèque du président Masaryk outre diverses pièces d’habitation.

    Pour éviter aux dignitaires tchécoslovaques de passer sous la Porte Mathias, symbole de l’oppression austro-hongroise, Plečnik perce deux portes de chaque côté (l’une donne sur le Hall et la Salle Espagnole, l’autre sur les appartements présidentiels) et le pavage au sol en forme de « Y » (dont le pied part de la grille d’entrée et les branches se dirigent vers les portes latérales) souligne pour qui l’ignorerait, la symbolique spatiale de la cour.

    Les jardins de Jože Plečnik[modifier]

    Le Jardin sur le Bastion, à l’emplacement d’un ancien bastion devenu obsolète dans l’angle nord-ouest du Château, est articulé pour relier la Salle Espagnole à la Première Cour. Plečnik compense le dénivelé en plaçant un escalier à deux volées, l’une concave, l’autre convexe.

    Au sud, Plečnik refonde les Jardins sur les Remparts, une énorme vasque monolithique de granit accueille le visiteur au pied d’un monumental escalier. Plus loin, le long des remparts, Plečnik dispose gloriette, pergola, fontaine, obélisque, terrasse panoramique pour apprécier la vue sur Malá Strana et la Vieille-Ville, le tout de façon réfléchie pour multiplier les axes et les points de vue, agençant cadre et lignes de fuites. On lui doit également l’escalier qui relie la Troisième Cour et les Jardins sur les Remparts, percé dans l’aile thérésienne et placé dans l’axe qui rejoint la Porte d’Or de la cathédrale Saint-Guy, le clocher de Saint-Nicolas de Malá Strana et le Château de Vyšehrad sur la rive sud de la Vltava, axe qu’il souligne d’un obélisque sur les remparts.

    Sous le communisme[modifier]

    Pendant cette période13 que les Tchèques appellent la « Totalité » en référence au caractère totalitaire du régime en place, le Château est une "Belle au bois dormant", les dignitaires de la nomenklatura communiste ont un rapport ambigu envers cette construction qui leur rappelle le féodalisme et la Première République « bourgeoise » mais qui n’en est pas moins le symbole de l’autorité de l’État et de la nation tchécoslovaque.

    Aux appartements présidentiels aménagés pour Masaryk, les premiers secrétaires du Parti communiste préfèrent la villa plus « modeste » que le président Beneš s’est fait construire dans les Jardins Royaux.

    Villa du président Edvard Beneš dans les Jardins Royaux.

    Quelques modifications mineures sont entreprises : outre l’achèvement susmentionné des projets de Plečnik, un centre d’information pour touristes étrangers doté d’un bureau de change (on se souvient sans doute de la ségrégation opérée entre les habitants et les étrangers systématiquement soupçonnés par le régime communiste) conçu par l’architecte M. Firbas ; la maison du maire du palais (Staré Purkrabství), une construction Renaissance sise derrière la Basilique St-George, est aménagée, sous la direction de l’architecte Josef Hlavatý, pour recevoir un Musée du jouet et devenir la Maison des Enfants tchécoslovaques (Dům čs. dětí) dont le patio est orné d'une sculpture symbolisant La Jeunesse par Josef Vacek 14 ; la Maison du Jeu de Paume dans les Jardins Royaux est restaurée et accueille un espace d’exposition temporaires sur les plans de Pavel Janák.

    À cette époque encore, le Conseil idéologique du Château de Prague15 confie au département d’histoire de l’art de l’Académie des sciences tchécoslovaque le soin d’inventorier et d’analyser ce qui reste des anciennes collections royales et impériales entreposées dans les réserves. Quelques bonnes surprises en découlent. En dépit de la vente des collections deRodolphe II et de la concentration à Vienne de la plupart des pièces de valeur des collections habsbourgeoises, on recense encore des toiles du Tintoret, de Rubens, du Titien, deVéronèse, etc... qui permettent de mettre sur pied une galerie de peinture16.

    Après la Révolution de velours[modifier]

    Suite à la chute du communisme et à son élection comme président de la république tchécoslovaque, Václav Havel nomme Bořek Šípek, professeur à l’Académie des arts appliqués de Prague, au titre d’architecte du Château. On notera le parallélisme avec son illustre prédécesseur, Masaryk, qui avait nommé Plečnik, professeur à la même académie. Ce dernier mène à terme la conception des espaces d’exposition de la Galerie de peintures du Château et conçoit l’ameublement des bureaux de la présidence.

    Dans le jardin royal, la construction d'une nouvelle orangerie est confiée à l'architecte britannique d'origine tchèque, Eva Jiřičná.

    Après la Révolution de velours, l'État tchécoslovaque puis tchèque entreprend la restitution des biens confisqués ou nationalisés par le régime communiste après le coup de Prague de 1948. Une longue bataille juridique s'engage, en 1992, entre la hiérarchie catholique et les instances de l'État sur la propriété (hautement symbolique) de la cathédrale Saint-Guy. LaCour d'appel juge, en juin 2006 qu'étant donné qu'en 1954, les autorités communistes avait placée la cathédrale sous la gestion de l'État, la propriété de la cathédrale n'avait jamais été formellement annulée par le pouvoir communiste. Il ne peut y avoir privatisation puisqu'il n'y a pas eu nationalisation. En février 200717, la Cour suprême annule le verdict précédent de la Cour d'appel et la cathédrale redevient propriété de l'État tchèque. Des négociations sont en cours entre les représentants de l'État et de la hiérarchie catholique pour trouver un compromis sur la gestion de la cathédrale.

    Plan[modifier]

    Plan du Château de Prague dressé par Franz Hegert.
    Plan précis.

    Ce plan de 1791, dressé par František Hegert, montre, en rose foncé, le Château au centre, entre Malá Strana sur la gauche (sud) et le système de fortifications « à la Vauban » sur la droite (nord). Entre les fortifications et le Château, on distingue le Fossé aux cerfs (Hirsh Graben sur le plan, Jelení příkop en tchèque) et les Jardins royaux délimités à l’est (en bas) par le Belvédère de la reine Anne et au nord (en haut) par les écuries (n° 195 et 196 sur la carte), en leur milieu, et surmontant le Fossé aux cerfs, la Salle du jeu de paume.

    De la cathédrale, au centre du Château ne sont édifiés que le chœur et la tour ouest, le transept ne sera fini qu’au xxe siècle. Mais, à l’exception de l’achèvement de la cathédrale, le plan n’a que très peu changé depuis lexviiie siècle. Au sud de la cathédrale, la place du château royal (Königlicher Burg platz sur le plan, Královské hradní náměstí en tchèque) est désignée de nos jours sous le vocable de « Troisième Cour », la Deuxième Cour étant située à l’ouest (en haut de celle-ci sur la carte) et la Première Cour précédant celle-ci.

    La Première Cour est, comme on l’a vu, conçue au xviiie siècle. Une entrée monumentale surmontée de statues de titans en lutte la sépare de la place de Hradčany. La porte de Matthias la sépare de la Deuxième Cour. Au sud, les appartements de la présidence de la République, au nord, une aile abrite les espaces de réception conçus par Plečnik et conduisant vers la Salle Espagnole. La cour abrite l'arbre des Habsbourg, réputé pour amener richesse, santé, force et beauté à qui touchera ses racines. Il s'agit d'un vieux chêne centenaire dont la base se divise en plusieurs troncs, et dont la sauvegarde est assurée par les jardiniers royaux.

    La Deuxième Cour présente une sévère façade baroque qui enserre, au nord, la Salle Espagnole et la Galerie de peinture du Château18 et une porte qui donne accès au pont qui enjambe le Fossé aux cerfs vers les écuries et les Jardins royaux. Au sud, le bâtiment dit « municipal » et, distincte des ailes environnantes, la chapelle Sainte-Croix qui abritait autrefois les joyaux de la couronne des États de Bohême et sert aujourd’hui de centre d’information et d’accueil pour les touristes19.

    La Troisième Cour naît, en 1541, des suites du grand incendie qui a ravagé le Château, sur les fondations de maisons romanes et gothiques déblayées alors. Dans son angle nord-ouest, l’ancien prévôté est, au départ, le palais épiscopal roman reconstruit au xviie siècle, puis (dans le sens des aiguilles d’une montre) la grande tour et la porte d’Or de la cathédrale Saint-Guy, l’entrée du vieux Palais Royal (dont l’architecture gothique est, depuis la place, dissimulée derrière une façade baroque) et, au sud, le bâtiment dit « municipal » qui abrite diverses administrations de la présidence de la République et du Château.

    Depuis celle-ci et en longeant le Palais royal, on rejoint la place Saint-Georges (St Georg Platz sur le plan, Nádvoří sv. Jiří en tchèque). La façade de la basilique et du cloître St Georges fait face au chevet de la cathédrale. Entre eux, l’Établissement des nobles dames avec son portique à colonnes coiffé d’un demi-dôme. Il date de l’époque de Marie-Thérèse qui y fonde dans les années 1750 un ouvroir pour les jeunes filles de la noblesse et est l’œuvre d’Anselmo Lurago qui remplace alors le palais Renaissance des seigneurs de Rožmberk dont il porte encore parfois le nom.

    En descendant la rue George (Jiřská ulice), la plus ancienne artère du Château, on observe successivement :

    • l’ancien palais du Burgrave (1541, arch. : Giovanni Vintura), transformé dans les années 1960 du siècle dernier en Musée des Enfants par l’architecte J. Hlavatý. On ne manquera pas d’y admirer les ancêtres des jouets en bois qui fourmillent dans les magasins « pour touristes » de la Vieille-Ville.
    • Le Palais Lobkowicz construit vers 1680 par Carlo Lurago en Baroque primitif. Vues depuis la Vieille-Ville, ses austères façades encadrent de manière idéale avec l’aile thérésienne la modénature Renaissance de l’ancien Palais Royal.
    • En tournant vers le nord, on tombe sur la célébrissime Ruelle d’Or (lire ci-dessous).
    • La Tour Noire (Černá věž), tout au bout de la rue, sert depuis toute antiquité de porte d’accès fortifiée, une belle barbacane en défend les abords et ajoute au pittoresque.
    • Cette dernière donne sur les Vieilles Marches Châtelaines (traduction mot-à-mot de Staré zámecké schody) qui descendent en pente douce vers Malá Strana20.

    La Ruelle d’Or[modifier]

    La Ruelle d’Or

    Le long de la muraille nord qui donne sur la Fosse aux Cerfs, la Ruelle d’Or (Zlatá ulička) est formée d’une rangée de maisonnettes miniatures, certaines pas plus hautes qu’un homme, qui s’adossent au mur d’enceinte entre la Tour Blanche et la Tour de Dalibor (Daliborka).

    A l'origine, cette ruelle était large d'un mètre avec des maisonettes de chaque côté. Celles-ci étaient habitées par les archers du roi, défenseurs du château. Pendant un certain temps, une prison féminine s'y trouva également. Avec le temps, la fonction d'archer perdit son importance. Les petits bâtiments sont alors habités par des artisans, des fonctionnaires. Plus tard, elle est même habitée par les pauvres de la ville.

    Incongrues dans ce complexe palatin, les petites maisons de la Ruelle d’Or symbolisent parfaitement l’aspect magique de Prague. Une légende tenace s’y rapporte qui en fait le lieu de résidence des alchimistes de l’empereur Rodolphe II (il y logea en fait ses archers et expulsa les pauvres de Malá Strana qui s’y étaient construit des cabanes après le terrible incendie de 154121). Dans le drame Král Rudolf, Jiří Karásek ze Lvovic fait dire à John Dee : « j’aime cette magnifique ville de Prague, unique et envoûtante comme son roi mélancolique. Crois-moi, cette ville sinistre envoie une bouffée de folie dans le cerveau de ceux qui y élisent domicile. Toute l’âme de la ville est dans cette Ruelle d’Or où Rodolphe a installé les fourneaux de ses alchimistes. On y trouve condensés une telle vigueur, un tel magnétisme de forces occultes qu’on y réussit ce qui ailleurs a échoué. »22 Franz Kafka y a habité quelque temps, en 1916-1917. Il n’est pas interdit de penser qu’il s’en est inspiré quand il décrit le château, dans son roman éponyme comme un « amas de petites maisons » délabrées et pressées les unes contre les autres23.

    Les maisonnettes ont été transformées en magasins qui vendent des articles pour les nombreux touristes qui ne manquent pas de la visiter.

    Notes et références[modifier]

    1.  Selon le responsable du château en charge de l’entretien, le territoire du château occupe, avec ses dépendances et ses jardins, une surface de 43 hectares ; le château lui-même occupe une surface au sol de 9 hectares.
    2.  Léon et Xavier de Costner datent de 870 la fondation de la forteresse entourée de palissade de bois. In : Léon de Costner, Xavier de Costner, 15 promenades dans Prague, Casterman, coll. « Découvrir l’architecture des villes », 1992
    3.  Voir au sujet des enjeux nationalistes entre Tchèques et Allemands l’article Allemands des Sudètes.
    4.  Chronica Boëmorum [archive]
    5.  In : Léon de Costner, Xavier de Costner, 15 promenades dans Prague, Casterman, coll. « Découvrir l’architecture des villes », 1992
    6.  Prague et l'Art Nouveau de Marie Vitochova, Jindrich Kejr et Jiri Vsetecka, V Raji
    7.  Elle est restaurée en 1927-33 avant son ouverture au public par l'architecte Kamil Roškot. Certains des sarcophages, pour être à la « hauteur » des monarques enterrés datent de cette époque. Source : Jana Švábová , Tomáš Rygl, Prague, detail picture guide, ATP, Prague, 2005
    8.  Sa restauration dans les années 90 s'est faite avec le mécénat du Getty Center.
    9.  Prague et l'Art Nouveau de Marie Vitochova, Jindrich Kejr et Jiri Vsetecka, V Raji.
    10.  Les Habsbourg sont héritiers du titre de roi de Bohême. Dans les faits, son oncle Ferdinand Ier est le dernier des rois de Bohême à avoir été ceint de la couronne de Saint Venceslas.
    11.  Pour plus d'informations sur le séjour de Charles X, on peut consulter l'article [archive] publié par Český rozhlas, la Radio tchèque.
    12.  Lire à son sujet l’excellent catalogue qui a fait suite à une exposition thématique au Château et dont sont issues la plupart des informations conçernant son apport architectural : collectif, Josip Plečnik - architekt Pražského hradu (Jože Plečnik – architecte du Château de Prague), Správa Pražského hradu, Prague, 1997 (ISBN 80-902051-3-5).
    13.  La plupart des informations contenues dans ce chapitre proviennent du guide délicieusement idéologisé publié sous le communisme : Václav Formánek et al., Pražský Hrad (Le Château de Prague), Sportovní a turistické nakladateltsví (éd. Sportives et touristiques), Prague, 1985.
    14.  Source : Château de Prague, Pražský Hrad, collectif, Éd. touristiques et sportives, Prague, 1965.
    15.  Sic : Ideová rada Pražkého hradu. Il est l’équivalent communiste de l’actuelle Administration du Château de Prague (Zpráva Pražkého hradu). Source : Château de Prague, Pražský Hrad, collectif, Éd. touristiques et sportives, Prague, 1965.
    16.  Ces peintures ne sont pas versées au fond de la Galerie nationale mais sont exposées dans un espace ad hoc sous la Salle Espagnole dans l’aile nord de la seconde cour. Comme si ces collections royales puis impériales n’appartenaient pas à la nation tchèque mais étaient un « bien propre » du Château et de son occupant en titre, qu’il soit souverain ou président…
    17.  Source : Radio Prague [archive].
    18.  La Galerie de peinture du Château est l’héritière des collections royales des souverains de Bohême et à ce titre distincte des collections « civiles » de la Galerie nationale.
    19.  Conçu, on l’a vu plus haut, par l’architecte M. Firbas. Source : Václav Formánek et al., Pražský Hrad (Le Château de Prague), Sportovní a turistické nakladateltsví (éd. Sportives et touristiques), Prague, 1985.
    20.  les Nouvelles Marches Châtelaines (Nové zámecké schody) quant à elles sont un ajout plus récent et montent depuis Malá Strana vers la Place du Hradschin en longeant les Jardins sur le Rempart.
    21.  Léon et Xavier de Costner précisent également que les maisons sont reconstruites en dur, ou au moins enduites, à l’époque de Marie-Thérèse. In : Léon de Costner, Xavier de Costner, 15 promenades dans Prague, Casterman, coll. « Découvrir l’architecture des villes », 1992
    22.  Cité par Angello Maria Ripellino, Praga Magica, Plon, coll. « Terre humaine », Paris, 1993. p 139
    23.  Angello Maria Ripellino précise son adresse : au numéro 22. In : Praga Magica, Plon, coll. « Terre humaine », Paris, 1993. p134

    Voir aussi[modifier]

    Articles connexes[modifier]

    Bibliographie[modifier]

    Le drapeau des Présidents de la République tchèque flotte sur le Château quand ils y sont présents.

    Sous l’égide le la Présidence de la République tchèque, l’Administration du Château de Prague (Správa Pražského hradu) a un rôle de conservation du monument historique et de ses archives et de promotion, tant sous forme d’expositions temporaires et de publications, mentionnons :

    • Petr Chotěbor, Podrobný průvodce Pražským hradem (Guide détaillé du Château de Prague), Správa Pražského hradu, Prague, 1999(ISBN 80-86161-68-4)
    • collectif, Příběh Pražského hradu (catalogue de l’exposition temporaire : Histoire du Château de Prague), Správa Pražského hradu, Prague, 1997 (ISBN 80-86161-72-2) Site de l’exposition et du cycle de conférence sur l’histoire du Château de Prague
    • Tomáš Vlček, prince Karel Schwarzenberg, Ivo Hlobil, Václav Havel (Préface), Le Château de Prague et ses trésors d’art, La Bibliotheque des Arts, 1992 (ISBN 2850471631)
    • Léon de Costner, Xavier de Costner, 15 promenades dans Prague, Casterman, coll. « Découvrir l’architecture des villes », 1992(ISBN 2-203-60501-4)
    • Jiří Kovtun, Pražský Hrad za T.G. Masaryka (Le Château de Prague sous Tomáš Masaryk), Pražský hrad, 1999 (ISBN 80-902051-1-9)
    • Václav Formánek et al., Pražský Hrad (Le Château de Prague), Sportovní a turistické nakladateltsví (éd. Sportives et touristiques), Prague, 1985

    Liens externes[modifier]

    Commons-logo.svg

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Château de Prague.

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Prague

  • Château de Nice

    Château de Nice

     

    Le château de Nice est un ouvrage fortifié à vocation militaire, présent du xie au xviiie siècle sur une colline rocheuse, surplombant la baie de NiceConsidéré comme un lieu culte ducomté de Nice, la terrasse qui occupe son emplacement est parfois connue sous le nom de « berceau du soleil » pour la qualité de ses panoramas à n'importe quel moment de la journée que ce soit au lever ou au coucher du soleil[réf. nécessaire].

    Sommaire

     [masquer]

    La colline du château[modifier]

    Accès à la colline par l'ascenseur du Château

    Pour les anciens Niçois, le vocable château évoque plus une colline où s’illustra l’héroïne Catherine Ségurane ou un lieu de promenade que le site d’une des plus puissantes fortifications de l’arc méditerranéen. La colline du château est un grand rocher calcaire culminant à 93 mètres avec un sommet constitué de deux plateaux : L’un au sud où va s’ériger pendant sept siècles le château, un peu plus bas au nord les premiers faubourgs et plus tard la citadelle.

    Les textes1 signalent un premier développement urbain au xie siècle avec la présence d’un castrum, d’une cathédrale, et divers habitats sur la plate-forme supérieure. Au milieu du xiie siècle, un premier faubourg se construit sur le plateau nord, rapidement protégé par une enceinte, et jusqu’au siècle suivant toute la ville de Nice reste confinée sur cet espace collinaire. À la suite de la dédition de Nice à la Savoie en 1388, le château (castrum magnum) et les enceintes subissent des modifications et transformations en 1440. La cathédrale est également reconstruite durant ce demi-siècle.

    Après les dégâts causés au faubourg nord en 1543 par le siège franco-turc, le duc Emmanuel–Philibert décide un profond remaniement du système défensif et remplace ce faubourg par une citadelle bastionnée, semblable aux ouvrages du mont Alban et de Villefranche. Toutes ces décisions à vocation militaire, accélèrent le mouvement, amorcé au Moyen Âge, de déperchement de l’habitat vers la ville basse (aujourd’hui Vieux-Nice), ainsi que le transfert de la cathédrale Notre-Dame du château vers Ste Réparate.

    À la fin du xviie siècle, la ville se pare d’une enceinte aux murs bastionnés et les travaux se terminent juste avant le siège de 1691 et la prise de la ville et du château par les troupes françaises de Catinat. Après le Traité de Turin de 1696 et le retour de Nice à la Savoie, le duc fait doubler d’ouvrages annexes (tenailles, demi-lunes) le rempart du XVIe de la forteresse, sur ses flancs les plus vulnérables. Aujourd'hui, en accédant à la colline du château, on trouve un terrain de terre plat offrant une vue splendide de la capitale de la Côte d'Azur.

    Troisième et ultime siège de la ville de Nice et de sa forteresse.[modifier]

    Les querelles de la Succession d’Espagne poussent Louis XIV à rentrer en conflit avec Victor-Amédée II . Au printemps 1705, les armées du Roi de France commandées par La Feuillade mettent le siège devant les imposants bastions et tours de la ville de Nice, place forte redoutable et débouché stratégique en méditerranée des États de Savoie. Après quelques semaines de siège la ville se rend mais le château résiste aux tirs de l’artillerie du duc de Berwick.

    Comme une acropole, la citadelle et le château dominent la ville depuis un éperon rocheux ceinturé par une muraille qui devait2 avoir un périmètre de 2 300 mètres et par endroit une huitaine de mètres de hauteur. À l’intérieur de cette première ligne fortifiée, une deuxième muraille encore plus massive et haute, flanquée de tours, délimite la citadelle du château. Le château est réduit en ruine par 113 canons et mortiers3 et capitule après 54 jours de bombardements, le 4janvier 1706.

    Batteries autour de la forteresse fin décembre 1705.
    Position des principales batteries fin décembre 1705 autour de la forteresse:
    • N°1 - 6 canons à la hauteur du boulevard Carabacel.
    • N°2 - 4 canons proche de la montée Carabacel.
    • N°3 - 8 mortiers au bas de l’avenue des Arènes.
    • N°4 - 6 canons et mortiers à la place du Pin.
    • N°5 - 6 canons aux angles des rues Scaliero et Orestis.
    • N°6 - 12 canons rue de Maeyer.
    • N°7 - 12 canons au niveau de l’impasse Terra Amata.
    • N°8 - 12 canons à l’angle du boulevard Carnot et de l’avenue Lympia.
    • N°9 - 8 canons quai des Docks.
    • N°10 - 6 canons et mortiers boulevard Franck-Pilatte.

    Du 11 novembre 1705 au 4 janvier 1706,4 les batteries on utilisé: 644 296 livres (322 148 kg) de poudre, 14 103 bombes dont 400 de 5 (2,5 kg), 5 225 de 12 (6 kg), 273 de 9 (4,5 kg), 8 205 de 18 (9 kg), et 39 045 boulets dont 29 157 de 24 (12 kg) et 980 de 30 (15 kg).

    Les fortifications de la ville, de la citadelle et du château rasées.[modifier]

    Le château de Nice au XIIe siècle

    Dès le 2 janvier 1706, Louis XIV donne l’ordre de détruire et d’araser à l’explosif le reste des monumentales fortifications épargné par les bombardements. Il confie cette tâche à son conseiller Gayot qui élabore un cahier des charges5 précisant : « L’entrepreneur devra ouvrir les trous de mines au niveau des rochers ou terrains sur lesquels les murs sont assis, c’est-à-dire qu’il commencera de la première à la dernière pierre de la fortification afin que rien ne reste. Les murs seront renversés jusqu’aux fondations ainsi que les revêtements des fossés. Les souterrains seront démolis. Les terres du château et de la citadelle seront brouettées jusqu’à 5 relais (100 mètres) de distance et il sera pratiqué de même pour les remparts et bastions de la ville. » Le 12 juillet, les travaux sont adjugés à un entrepreneur auquel il est fourni pelles, pioches, poudres, sacs de sables, etc. Et dès le lendemain, trompettes et roulements de tambours annoncent à la population le calendrier des prochaines destructions, et pendant 6 mois ces tirs de mines ininterrompus vont causer d’énormes dégâts dans le tissu urbain où tout un patrimoine architectural disparait à tout jamais.

    Le Traité d'Utrecht de 1713 rend Nice et son comté à Victor-Amédée II. Le souverain abandonne l’idée de restituer des fortifications à la ville et délègue son architecte pour élaborer l’extension des faubourgs niçois hors de ses limites historiques. Après sa destruction, le château va rester, en état de ruines, de longues années jusqu’en 1830 où le roi Charles–Félix ordonne la création sur la colline d’un jardin paysager arboré avec voies d’accès et embelli d’une cascade. Ce site offrant un panorama exceptionnel sur toute la Baie des Anges devient au xixe siècle l’endroit à visiter en priorité par toute l’aristocratie hivernante.Napoléon III, nouveau souverain après l'annexion de Nice à la France sera un des premiers visiteurs à déclarer en septembre 1860 : « C’est le plus beau des paysages qu’il m’ait été donné de voir, c’est admirable. »

    En 2007, Nice retrouve ses racines lors des travaux du tramways. Des fouilles archéologiques mettent à jour les vestiges de plusieurs siècles d’aménagement défensif proche de la place Garibaldi, et notamment les restes d’une tour médiévale et les épais bastions arasés en 1706.

    Galerie[modifier]

    Cliquez sur une vignette pour l’agrandir

    Notes et références[modifier]

    1.  Cartulaire de l'ancienne cathédrale du château.
    2.  Revue Archeam n°11 du Cercle d'Histoire et d'Archéologie des Alpes-maritimes.
    3.  Un mortier tire des boulets creux emplis de poudre explosant lors de l’impact. Un canon tire des boulets pleins. En général, les canons utilisaient des boulets dit de 12, chiffre exprimant un poids de 12 livres égal à 6 kilos. Ils avaient une portée de 400 à 700 mètres.
    4.  Louis Cappatti et Pierre Isnard : "Le château de Nice", l’Armanach Nissart,1944.
    5.  Du château vers le Paillon : Le développement urbain de Nice de la fin de l’Antiquité à l’Empire de Luc Thevenon aux Éditions Serre.

    Annexes[modifier]

    Bibliographie[modifier]

    • Henri Costamagna, « La destruction du château de Nice vue par les contemporains de cet événement (1691-1706) », Cahiers de la Méditerranée (ISSN 0395-9317), vol. 62, 2001 [lire en ligne]

    Articles connexes[modifier]

    Liens externes[modifier]

     

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Nice