En 1268, le château appartenait à Guillaume de Chalus et la famille de Chalus le conserva pendant près de 400 ans. C’est en 1659 qu’elle le vendit à Emmanuel d’Allègre. Son fils, Yves de Tourzel, marquis d’Allègre, devenu maréchal de France en 1724, a énormément contribué à rénover et à embellir son château, de manière à en faire une demeure de plaisance telle qu’on les appréciait au début du XVIIIième siècle. En 1695, il fit appel à l’atelier de Le Nôtre pour dessiner les jardins à la française et pour planter les charmilles, hautes haies de charmes et de hêtres, uniques en leur genre à cette altitude. De la même époque datent les soubassements de la cour d’honneur, les bassins et la passerelle qui relie les jardins, ainsi que le bâtiment des communs et la porte de la chapelle. Sur le mur, grille en fer forgé du XVième siècle qui était placée, à l’époque, sur la porte du donjon, porte d’entrée principale du château. Intérieur | | | | Avec le concours des Monuments Historiques, les actuels propriétaires ont entrepris des travaux de rénovation selon les méthodes italiennes du XVIIIème siècle. On peut ainsi admirer aujourd’hui les gypseries, ou moulures de plâtre sur les murs, ainsi que les peintures au dessus de chaque porte. D’après les motifs représentés par les gypseries (artichauts, asperges, bécasses…), on devine la fonction d’origine de la pièce : c’était vraisemblablement la salle à manger du château. Datant des XVIIème et XVIIIème siècle, le mobilier comprend un bureau à pente, des fauteuils verts à dossier plat, des fauteuils cannés, un piano, etc. | | | | | La salle à manger du château est d’un style plus rustique et surtout plus ancien que le salon. Son plafond est d’origine et date du XVème. Le dallage en pierre volcanique de Volvic est également d’époque et date du XVIIème siècle. La salle à manger dispose d'un riche mobilier, ainsi deux buffets provenant de la haute Auvergne, de la cheminée, un cabinet Renaissance espagnole, un portait du prince Eugène de Savoie peint par Kujeski, un coffre gothique flamboyant, une tapisserie d’Aubusson du XVIIème siècle, des peintures en bois du XVIIème... | | | | | La salle des gardes avait conservé, jusqu’au début du XXème siècle, ses grandes voûtes gothiques qui reposaient sur des culots sculptés. Le mobilier de cette pièce est essentiellement d’époque Louis XIII, comme la table de merisier, les chaises ainsi que les 4 fauteuils qui se trouvent devant la cheminée. D’époque Louis XIII également le fauteuil à crémaillère, et du XVIIème aussi le lustre hollandais, en bronze massif. | | | | | La chapelle du château est constituée d’éléments provenant d’un autre château de la famille d’Allègre situé dans l’actuelle Haute-Loire et qui a été ravagé par un incendie, il y a environ 300 ans. De ce château d’Allègre proviennent l’autel et le retable, en marbre de Carrare, travail italien du XVIème siècle. A droite de la Vierge sur le retable se trouve Saint Yves, patron de la chapelle. Egalement en marbre de Carrare et du XVème siècle, la très belle pierre tombale qui est le gisant d’Yves II d’Allègre, l’un des ancêtres les plus prestigieux de la famille, qui fut compagnon de Charles VIII et de Louis XII et qui mourut en Italie, à la bataille de Ravenne en 1512, bataille où il combattit aux côtés de Bayard, le chevalier sans et sans reproche… L’histoire de cette pierre tombale est assez curieuse, puisqu’elle avait disparue plus de 200 ans et avait été retrouvée par hasard en 1946, lors de travaux effectués au château. Elle était posée face contre terre et servait de marche d’accès à l’autel. On ignore les raisons d’une telle position, mais il est certain que cette position l’a préservée du vandalisme, notamment durant la Révolution, et qu’elle est unique en son genre. La chapelle comporte également deux tapisseries d’Aubusson du XVIIIème siècle qui constituent une suite et représentent les croisés sous les murs de Jérusalem. Au dessus du coffre se dresse une peinture anonyme du XVIème siècle représentant le Jugement Dernier. Enfin la chapelle dipose d'une cloche en bronze, fabriquée en 1758 pour Pierre Grangier, le nouvel acquéreur du château. Pierre Grangier était avocat au Parlement de Riom et il était aussi l’homme d’affaires de la famille d’Allègre. Il a acheté le château en 1755. Jardins | | >> Des jardins dessinés par Le Nôtre | | | Les jardins à la française, dessinés par Le Nôtre en 1695, constituent un cadre agréable pour se promener et contempler le château de l'extérieur. Ces jardins comprennent des charmilles, ou allées d'hêtres et de charmes, ce qui est exceptionnel pour une altitude aussi élevée que celle du château (900 mètres). Depuis les jardins se dégage une belle perspective sur le Puy-de-Dôme. | | | Vous pourrez également apprécier les bassins, la roseraie, les allées de buis, les ifs taillés en cône, les tourelles... Les jardins à la française s'avèrent particulièrement agréables lors de la belle saison. | | | | | | |