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Château de ten Berghe ou Les Berges

Flandre occidentale
Les Berges, à la gloire de l’art national

Mise à jour : 10-07-2008

APPELLATION Château de ten Berghe ou Les Berges
LOCALITÉ 8000 Koolkerke (Brugge)
FAMILLE D'ORIGINE Les Roden
ÉDIFICATION XVe et XVIe siècles; 1875 à 1879
STYLE Éclectique; néogothique
ARCHITECTE Inconnu; Joseph Schadde
OCCUPANTS ACTUELS Baron François van Caloen; loué à M. et Mme Luc Hindryckx-Proot
AFFECTATION Chambres d’hôtes
PROTECTION En procédure de classement
SITE WEB
Dans la lumière irradiante de l’été, les Berges deviennent un réceptacle de fortes émotions artistiques et paysagères.
Aux Berges, naquirent les « Chroniques de Flandres » de Nicolas Despars.

Les Berges ou ten Berghe, comme on l’appelle curieusement aujourd’hui (berge = waterkant alors que berghe évoque un mont), est un des plus anciens domaines de Flandre occidentale. C’est aussi un des plus beaux et un des mieux préservés. Jadis, du temps des barons de Croeser, on l’appelait le château des Berges. C’était le cas lors de sa construction par Joseph Schadde (1818-1894), architecte anversois, à la demande du baron van Caloen de Basseghem. Celui-ci a fait placer une plaque commémorative de la fin de l’édification du château en 1879. On ne sait quand commença le chantier mais il était en route en 1875 quand les tours furent élevées. Il est clair que le bureau Schadde pouvait s’enorgueillir de commandes prestigieuses dans le secteur privé. 

Œuvre totale

Les Berges font partie de ses chefs-d’œuvre par l’élégance des lignes qui opposent verticales et horizontales, par le sens du rythme donné par les différents éléments constructifs dont les tours et les échauguettes et par les décors intérieurs et extérieurs. Les tours tirent vers le haut un bâtiment relativement ramassé et trapu. L’ensemble est posé sur une île que l’on atteint depuis la basse-cour en passant par un pont aux trois arches différenciées. Il a prolongé 
au-dehors le jeu des arcs du pont en créant un arc plein dans le support de la terrasse et en poursuivant le mouvement par trois arcades supplémentaires qui viennent s’appuyer sur les piliers de soutien de la chapelle. Pour arriver à cette île, il convient de passer un premier pont précédé d’un portique à crénelage. L’ensemble des bâtiments est érigé en briques. Les toitures sont couvertes d’ardoises. Le château monte sur deux niveaux posés sur un étage de caves percées de jours carrés. Les ponts et les îles sont bordés de très raffinées balustrades en fer forgé à décor de quadrilobes. Les décors intérieurs de boiseries et de cheminées sont de très grande qualité, presque dignes de Lophem.
On accède au château en passant d’une île à l’autre. La maison forte de jadis a fait place à une demeure de plaisance dont les décors intérieurs sont exceptionnels.
Plus vendu depuis 1484


Quant à l’histoire des Berges, on sait que le territoire était implanté sur la partie la plus au sud de l’ancien Zwin avant l’ensablement du site. La création du canal Bruges-Damme fut fatale à l’entretien de cette zone maritime et de commerce. La plus ancienne mention du domaine date de 1350. En 1484, on voit apparaître le baron de Roden car il vend son bien à Jacques (II) Despars, petit-neveu du célèbre chirurgien Jacques (I) Despars (dit de Partibus) mort en 1458. Né à Tournai, il fut au service de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, puis il devint le premier médecin du roi Charles VII, après avoir été chanoine de Tournai, chancelier de l’Église de Paris et député de l’Université au concile de Constance en 1415. Jacques (III) Despars, fils de Jacques (II), allait restaurer le vieux château dès 1500. La famille Despars donna à Bruges des échevins et d’autres importants personnages officiels. L’un des plus célèbres parmi les Despars fut Nicolas (1522-1592). Bourgmestre de Bruges, il écrivit en 1569 sa fameuse « Chronycke van Vlaenderen » (de 1415 à 1492) en trois tomes. Le château fut ensuite hérité par son neveu Aenée de Marievoorde qui fut lui aussi bourgmestre de Bruges et l’époux de Jeanne Anchemant. Leur fille Jeanne allait épouser Jean de Croeser, mort en 1623 à l’âge de quarante ans. Jean était sire d’Audincthun (grâce à sa mère) et veuf de Catherine de Rodoan (› Vol. 3, pp. 128 et 130), fille de Philippe-Charles, sire de Beirlegem et de Maximilienne de Bourgogne. Jean était le fils de Corneille et le petits-fils de Matthieu, bourgmestre de Malines. Catherine de Rodoan était la nièce de l’évêque de Bruges. Les Croeser de Berges devenus barons puis vicomtes furent seigneurs et châtelains des Berges pendant neuf générations. Ils laissèrent le château à leurs descendants van Caloen seulement en 1875. Charles de Croeser, mort en 1828, fut bourgmestre de Bruges. Il reçut Napoléon Ier et son portrait figure dans le hall de l’hôtel de ville. Son épouse était Charlotte (des comtes) de Carnin et de Staden (› Vol. 3, p. 56).
Drame à Paris

 

 

Son arrière-petit-fils Edouard de Croeser de Berges (1839-1862) devait hériter. Mais en 1862, à Paris, alors qu’il venait depuis six semaines d’épouser Irma (des barons) de Neve de Roden originaire de Waesmunster, il passa de vie à trépas suite à une crise cardiaque. Son héritage paternel et celui de sa mère née Hélène van Hoobrouck (des barons de Mooreghem) fut offert à sa veuve, descendante des comtes de Coloma (› Vol. 1, p. 94). Irma (1839-1914) allait épouser Paul, baron van Caloen de Basseghem (1843-1920), originaire de Varsenaere. Paul était le fils d’Anselme et de Marie-Thérèse de Croeser. C’était une manière élégante de garder le patrimoine dans la famille. Depuis lors, les barons van Caloen veillent sur leur domaine. Paul et Irma allèrent le plus souvent habiter soit au petit château néo-classique de Mooregem livré depuis longtemps par un fermier à ses vaches, poules et cochons, soit au château de Zorgvliet à Ruddervoorde. Avant 1913, Paul van Caloen de Basseghem avait acheté le château de Bavière à Koolkerke au comte de Briey; sans doute s’agissait-il du propriétaire du château de Tilleghem. Pour Paul, il convenait d’abriter le ménage de sa fille Marguerite avec le baron Ernest van Caloen, fils du constructeur du château de Lophem. 
Depuis l’été 2004, le château des Berges (ten Berghe) est devenu pour dix-huit ans une maison d’hôtes où plusieurs chambres ont été aménagées par Luc Hindryckx et son épouse dans un goût conforme au temps de Schadde. 

Le château pas plus que le site ne sont classés; une procédure est en cours. Tél. 0476 58 00 82, fax 050 67 00 47, mail : ten.berghe@telenet.be, www.nobel-country-gite.be. 


Commentaires

  • Je vous approuve pour votre recherche. c'est un vrai œuvre d'écriture. Continuez .

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