Château de Thoiry
Château de Thoiry
Château de Thoiry | |
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Présentation | |
Période ou style | Renaissance |
Type | Château |
Architecte | Philibert de l'Orme, Jean De l'Orme |
Date de construction | années 1560 |
Classement | M.H. |
Géographie | |
Latitude Longitude | Non renseigné (Chercher ce lieu) |
Pays | France |
Commune | {{{commune}}} |
Monument - Monuments par pays | |
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Le château de Thoiry est un château de la Renaissance situé à Thoiry dans le département des Yvelines, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Paris.
Histoire [modifier]
Ancien Régime [modifier]
A partir de 1559, Raoul Moreau, trésorier de l'Épargne du roi Henri IIcommande au maître maçon Olivier Ymbert (originaire de Saint-Léger-en-Yvelines et qui avait travaillé quelques années auparavant au château de Rambouillet) et à l'architecte Philibert de l'Orme la construction d'un château à Thoiry, sur un site occupé depuis le xiie siècle. Les travaux furent achevés quelques années plus tard, sous la direction de Jean Moreau, qui avait succédé à son frère comme surintendant des bâtiments du roi.
Après la construction des dépendances – ferme, écuries, bergeries, colombier – un corps de logis simple en profondeur auquel deux pavillons rectangulaires sont reliés par des terrasses est édifié à partir de 1562. Vers 1580, l'avant-cour, qui descend par une suite de terrasses et de perrons jusqu'à la route de Neauphle-le-Château, est aménagée.
L'ensemble, édifié en briques et moellon enduit, est d'une grande simplicité1.
Au debut du xviiie siècle, des transformations sont effectuées, peut-être sous la direction de Jean-Michel Chevotet, architecte duchâteau de Champlâtreux. Deux pavillons de deux étages sont adossés aux pavillons originaux, l'escalier central est remplacé par un escalier à jour dans l'un de ces pavillons.
Le parc est redessiné vers 1720 dans le style classique.
En 1739, la seigneurie appartient à M. de Vatan. Elle passe ensuite au comte Charles de Machault d'Arnouville, fils du garde des sceaux de Louis XV, Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville, par l'intermédiaire de sa femme, Angélique de Baussan.
Leur héritière, Henriette de Machault d'Arnouville (1808-1864), marquise de Vogüé par son mariage en 1826 avec Léonce de Vogüé, fait moderniser le château vers 1840 : la façade sur jardin est rhabillée de pierre, la cour et l'avant-cour sont supprimées, le jardin est mis au goût du jour par Louis-Sulpice Varé.
Depuis son acquisition en 1609 par Guillaume Marescot, le château de Thoiry est resté depuis 16 générations la propriété de la même famille, devenue la famille La Panouse depuis lexixe siècle, la transmission se faisant souvent par les femmes2.
Ce château a traversé les siècles et les événements comme la Révolution, quasiment intact, et a conservé de ce fait son mobilier de différentes époques et d'importantes archives historiques.
Époque contemporaine [modifier]
Le château sert de décor en 1966 à quelques scènes du film Paris Brûle-t-il ? de René Clément. Le château, ouvert au public depuis 1968 par le comte Antoine de la Panouse, est aussi célèbre pour son zoo parc animalier. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1973. Le domaine boisé qui l'entoure couvre 380 hectares, dont 130 sont occupés par le parc animalier.
Intérieur [modifier]
La totalité du château ne se visite pas. Seules quelques salles du rez-de-chaussé sont ouvertes au public, la chapelle, par exemple, est fermée.
Escalier d'honneur [modifier]
La pièce abritant l'escalier d'honneur est ornée de quatre tapisseries des gobelins de la série les amours des dieux, aux armes du poète Guillaume Budé : Vénus au bain, Diane de retour de la chasse, le mythe de Narcisse, et L'enlèvement d'Europe. Dans l'entrée figurent plusieurs portraits, dont l'un représente Marie-Hélène Béjot, comtesse de La Panouse.
Salon du Matin [modifier]
Le salon du Matin, tendu de rouge, conserve une collection d'assiettes en porcelaine. Le mobilier se compose notamment de plusieurs fauteuils du xviiie siècle, l'un de style Régence, l'autre de style Louis XV, un dernier de style Louis XVI.
Chapelle [modifier]
La chapelle est dédiée au Sacré-Cœur après la première guerre mondiale. Les vitraux représentent entre autres deux anges portant les armes de Raoul et Motet de La Panouse (en référence à leur participation à la croisade de 1248). Une vierge à l'enfant en céramique réalisée par Della Robbia orne l'intérieur. L'autel en chêne date quant à lui de 1754.
Musée des Archives [modifier]
La salle des archives du château de Thoiry conserve plusieurs dizaines de milliers de documents dont seuls quelques-uns sont visibles. Parmi ceux-ci, plusieurs lettres (signées Jean-Jacques Rousseau, Châteaubriand, Rodin, Lamartine, Eugène Sue, Georges Sand...), arbres généalogiques, photographies, objets divers, médailles et documents officiels.
Salon de la Tapisserie [modifier]
Ce salon doit son nom à la tapisserie des Gobelins dont elle est ornée: elle fut offerte à Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville par Louis XV. Le salon possède plusieurs portraits: l'un représente le chancelier de Ponchartrain, l'autre Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville. Le salon est également meublé de deux bustes du xviie siècle réalisés par Raon, d'un lustre hollandais du xviie siècle, et d'une petite table du xviie siècle en marqueterie fine soutenue par quatre cariatides en bois doré.
Salon doré [modifier]
Le salon dit "salon doré" possède une cheminée monumentale du xixe siècle, copie de la cheminée Renaissance de l'Hôtel Vogüé de Dijon. Elle est ornée au centre de son manteau d'un portrait de Raoul Moreau, premier propriétaire du château. Le mobilier se compose notamment d'une série de fauteuils, canapé et bergères réalisés par de Beauve (restaurés à la feuille d'or, et dont les garnitures furent retissés à l'identique), d'une commode décorée de bronze réalisé par Cressent, d'une commode en marqueterie hollandaise du xviie siècle et d'un lit de chien du xviie siècle. La pièce conserve également une tapisserie représentant Henri IV chassant le lion et une collection de portraits (œuvres de l'école de François Boucher, portrait de jeune fille par Nicolas de Largillière, portrait de Galéas de Marescotti, portrait du roi Louis XV enfant par l'atelier de Hyacinthe Rigaud, portrait de Monsieur le duc d'Orléans représentant frère de Louis XIV).
Grand Vestibule [modifier]
Le grand vestibule, couvert de boiseries, est meublé d'une commode en marqueterie de style Boulle et d'une glace d'époque Régence, entourée de deux bustes romains. Le reste du mobilier se compose du fauteuil de voiture de Charles de Machault d'Arnouville et d'une cassone, coffre de mariage datant de1450, ramené d'Italie par les Marescoti et restauré en 2007. Le vestibule est orné de plusieurs portraits dont deux pastels représentant Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville et sa femme Geneviève Rouillé, d'un portrait de Gentilhomme par Nicolas de Largillière et d'un portrait d'Alexandre Millon par Hyacinthe Rigaud.
Bibliothèque et Salon de musique [modifier]
Les bibliothèques sont surmontés sur leurs corniches de vases Imari du Japon. Elles conservent une collections d'ouvrages anciens.
Le salon de musique ou "salon blanc" est meublé de deux bergères réalisées par Boulard, d'un bureau en marqueterie fine et au dessus à rouleau signé Lardin, d'une table de Pierre Migeon, de canapés et fauteuils dus à Gourdin Père, tendus de tapisseries d'Aubusson illustrant les fables de La Fontaine, de fauteuils réalisés par Pissard et Jean, de rafraichissoirs de Chine offert par Louis XV, et d'un clavecin réalisé par François-Étienne Blanchet et peint en 1750, près de quarante ans après sa réalisations, de grotesques et de singes musiciens par Christophe Huet, peintre animalier du roi. C'est l'un des derniers clavecins au monde à avoir gardé son mécanisme d'origine. La cheminée en marbre ornée de plaques possède des chenets en bronze doré représentant des sujets chinois. La glace qui la surmonte avec sa boiserie est dorée à la feuille d'or. Les murs sont ornés d'une riche collection de portraits, dont un pastel représentant les trois fils de Machault d'Arnouville, réalisé par Bondé (les mains et les visages sont attribués à la Tour), un portrait d'Angélique de Marescot en religieuse, pastel de Maurice-Quentin de la Tour, et un autre portrait représentant Angélique de Marescot en Vénus.
Chambre d'Angélique [modifier]
Cette chambre d'Angélique doit son nom aux différentes femmes portant le prénom d'Angélique qui furent propriétaires du château: Angélique de Baussan, Angélique de Marescot, Angélique de Vogüé et Angélique d'Apougny. Le mobilier de la chambre se compose notamment d'une liseuse de Pierre Migeon, d'une commode de style Régence et d'une autre de Turcot, d'encoignures, banquettes et chauffeuses de Beauve, d'un lit à baldaquin, et d'un tapis de la Savonnerie. Les murs sont ornés de plusieurs portraits: un portrait représentant Angélique de Marescot jeune, un portrait représentant Angélique de Vogüé, un portrait d'Angélique d'Apougny et un autre de Michel de Marescot par Nicolas de Largillière, un portrait d'Angélique de Baussan et un portrait de Charles de Machault, par Alexandre Roslin.
Boudoir chinois [modifier]
Le boudoir chinois conserve une coiffeuse du xviiie siècle, un crachoir, et un fauteuil canné dissimulant une chaise percée. Les soieries peintes du boudoir ont été importées d'Asie au xviiie siècle.
Jardins [modifier]
Notes [modifier]
- ↑ Certains pensent que Philibert Delorme ou l'un de ses frères a pu participer à la conception et la construction du château. Cette hypothèse n'est toutefois attestée par aucun élément concret. Cet architecte fameux a travaillé dans les environs (Anet, Beynes) mais on sait que son activité reposait sur une entreprise de type familial (nombreux frères) et il ne serait pas impossible qu'il ait seulement cautionné ou supervisé le chantier.
- ↑ Thoiry n'est la propriété de la famille de La Panouse que depuis la fin du xixe siècle : les générations mentionnées ci-dessus nous font remonter à l'époque de la Renaissance, soit aux familles Moreau et Marescot qui ont précédé dans ces lieux les familles Vastan, Machault d'Arnouville, de Vogüé, etc.