Château de Menars
Château de Menars
Le château de Menars et la Loire | ||
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Période ou style | Classique | |
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Type | Château | |
Architecte | Ange-Jacques Gabriel, Jacques-Germain Soufflot | |
Début construction | c. 1646 | |
Fin construction | c. 1775 | |
Propriétaire initial | Guillaume Charron | |
Destination initiale | Habitation | |
Classement | Classé MH (1949) | |
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Latitude Longitude | ||
Pays | France | |
Région historique | Touraine | |
Région | Centre | |
Département | Loir-et-Cher | |
Commune | Menars | |
Géolocalisation sur la carte : France | ||
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Le château de Menars est un château des XVIIe et XVIIIe siècles situé à Menars (Loir-et-Cher).
Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques1 depuis février 1949. |
Sommaire[masquer] |
Histoire [modifier]
Vers 1646, Guillaume Charron, conseiller du Roi et trésorier général de l'Extraordinaire des Guerres fait bâtir à Ménars, dans un site superbe dominant la Loire, un château composé d'un corps de logis et de deux pavillons.
Son fils, Jean-Jacques Charron, président à mortier au Parlement de Paris et beau-frère de Colbert, en hérite en 1669. Il fait ajouter au château deux ailes inégales et agrandit considérablement le domaine que Louis XIV érige en marquisat en 1676.
En 1760, Ménars est acquis par Mme de Pompadour, qui charge l'architecte Ange-Jacques Gabriel de construire deux nouvelles ailes de part et d'autre des deux pavillons, pour remplacer celles édifiées au XVIIe siècle.
Pour briser l'uniformité de la façade, Gabriel couvre ces deux ailes de toits plats « à l'italienne ». De chaque côté de la cour d'honneur, il bâtit en outre deux pavillons : le pavillon de l'Horloge à droite, qui renferme les cuisines, reliées au château par un souterrain, et le pavillon du Méridien à gauche, où se trouve la conciergerie. Il dirige également d'importants travaux d'aménagement intérieur.
En 1764, à la mort de la marquise, le domaine passe à son frère, Abel-François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, directeur général des Bâtiments du Roi. De nouveaux travaux sont réalisés sous la direction de Jacques-Germain Soufflot. Côté cour, le corps de logis est doublé par un corps en rez-de-chaussée couvert à l'italienne, tandis que les ailes édifiées par Gabriel sont dotées de combles à la française.
Après 1830, le prince Joseph de Riquet de Caraman crée au château un établissement dénommé « Prytanée » qui vise à réunir des jeunes gens de conditions et de nationalités différentes pour leur donner une éducation commune. À cet effet, il fait bâtir un vaste établissement à l'est de l'avant-cour, en partie conservé, ainsi qu'une petite usine à gaz pour fournir le gaz d'éclairage au collège.
Architecture [modifier]
En dépit des adjonctions successives, le château de Menars conserve une simplicité de parti et de construction, non dénuée d'une certaine austérité, dans laquelle se retrouve l'esprit originel du château du XVIIe siècle. Ce dernier est encore parfaitement lisible, avec son corps central et ses deux pavillons entre lesquels s'insère le corps ajouté par Marigny et que prolongent les deux ailes créées par Gabriel.
Le corps central en rez-de-chaussée présente de nos jours une grande galerie, créée en 1912 par la réunion de trois pièces. Le corps de logis présente toujours trois grandes pièces – ancien vestibule au centre, "salle du Dais" à gauche et ancien "salon de compagnie" à droite – ornées de boiseries dessinées par Gabriel, ainsi que de cheminées surmontées de miroirs.
L'escalier de pierre et les lambris d'acajou du corps de bibliothèque du premier étage, datent des transformations effectuées par le marquis de Marigny.
Des factures de l'ébéniste parisien Jean-François Oeben mentionnent la livraison d'une série de commodes en acajou « à la grecque » pour le château de Ménars.
Jardins [modifier]
Jean-Jacques Charron, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, fit aménager un parc à la française avec parterres, boulingrins, canal et pièces d'eau et deux avenues « plantées d'ormes à quatre rangs, l'une de six cents toises et l'autre de quatre cents » d'où la vue embrasse la Loire et la campagne alentour.
Un siècle plus tard, Marigny consacra tous ses soins à l'aménagement du parc dans lequel il présenta une partie de sa prestigieuse collection de sculptures. Devant le château, à la place de l'ancien étagement de parterres, il fit créer une large terrasse. Il mit les jardins au goût du jour en y faisant édifier de nombreuses fabriques.
Un jardin à l'anglaise fut créé dans le Bois-Bas, petit ravin situé à l'Ouest, que Marigny planta de bosquets d'arbres d'essences diverses, abritant des cabinets de treillage, dont l'un renfermait une célèbre machine hydraulique, conçue par le mécanicien Loriot.
Au bord de la Loire, un Désert fut aménagé dans une ancienne sablière et orné d'une grotte artificielle.
Au pied du château, la rotonde de l'Abondance, construite par Soufflot, permet de passer du sous-sol du château à l'intérieur de l'orangerie. Elle abritait à l'origine une statue de l'Abondance par Lambert-Sigisbert Adam dit « l'aîné », remplacée ensuite par un Louis XV par Nicolas Coustou, lui-même remplacé aujourd'hui par une copie de la Vénus de Médicis parJean-Jacques Clérion.
Vers l'Est, la terrasse se termine par un rond-point où Marigny fit bâtir un kiosque dans le goût chinois dessiné par Charles De Wailly.
Entre la terrasse et la route s'ordonnaient une série de charmilles, de treillages, de salons de verdure ainsi qu'un potager.
En contrebas, autour d'une petite source, Soufflot a créé un magnifique nymphée dont la serlienne en façade et, à l'intérieur, l'ordre dorique sans base révèlent l'inspiration italianisante.
Le petit parc avec ses jardins, ses terrasses, ses rampes d'accès ainsi que la rotonde, le nymphée et le bassin ont été classés monuments historiques le 21 août 1986 Château de Menars, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
Notes et références [modifier]
- ↑ Notice no PA00098477 [archive], sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Bibliographie [modifier]
- Jean Chavigny, Le Chateau de Ménars - Un des joyaux du Val de Loire, Librairie des Champs-Elysées, 1954.