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château - Page 18

  • Château de Puivert

    Château de Puivert

    Le château
    Panorama des montagnes, visible depuis la terrasse du donjon

    Le château de Puivert (Puègverd en occitan) est un château dit cathare situé sur la commune de Puivert, dans le département de l'Aude. Ce bâtiment, posé sur une colline surplombant le village et son lac, culmine à une altitude de 605 mètres. Le site se trouve dans la région du Quercorb, à 60 kilomètres au Sud de Carcassonne et à 45 kilomètres à l'Est de Foix.

    Sommaire

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    Histoire du château [modifier]

    Le "castrum" primitif [modifier]

    La construction daterait du XIIIe siècle. Les premières mentions de l'édifice remontent à 1170 : il appartient alors à la famille de Congost, au moment de la croisade des Albigeois. Ces seigneurs pratiquaient le catharisme et étaient montrés comme des hérétiques. Ainsi, en novembre 1210, le château subit un siège de quelques jours par l'armée de Thomas Pons de Bruyère, lieutenant de Simon de Montfort et Puivert devient une possession française. Un effondrement du barrage naturel retenant les eaux du lac au pied du site provoque la destruction d'une partie de la ville de Mirepoix, située à 30 km au nord, dans l'Ariège, en 1279.

    Le château actuel [modifier]

    Au début du XIVe siècle, Thomas de Bruyère, petit-fils de Pons et sa femme, Isabelle de Melun, font reconstruire le « nouveau château », à l'est du Castèl vièlh (Vieux Château) dont les vestiges sont toujours visibles. Les armoiries d'Isabelle de Melun, fille d'un grand chambellan de France, étaient d'ailleurs toujours installées dans l'ancien édifice. La remise en forme du bâtiment lui a donné le caractère symbolique et pittoresque que l'on peut observer.

    Sa classification comme Monument historique date de 1907. Depuis sa vente en 1996 par la famille de Puivert, le château a servi à de nombreux tournages (La Neuvième porteLe Peuple migrateurLa Passion Béatrice...) grâce à son donjon très bien conservé.

    La pièce des musiciens [modifier]

    Au quatrième étage du donjon se trouve la salle des musiciens. Elle porte ce nom car huit sculptures très fines de musiciens avec leurs instruments sont représentés sur les culs-de-lampe de la pièce. En effet, une histoire indiquerait que la ville de Puivert a accueilli au XIIe siècle une célèbre rencontre de troubadours. Les instruments visibles dans la salle sont lacornemuse, la flûte, le tambourin, le rebec, le luth, la guiterne, l'orgue portatif, le psaltérion et la vièle.

    La ville a d'ailleurs ouvert un Musée du Quercorb pour montrer la tradition musicale régionale de l'époque.

    Description du château [modifier]

    L'enceinte [modifier]

    Une des tours du château de Puivert

    Les fonctions du château sont guerrières : le guet et la défense, contrairement aux bâtiments construits à cette époque qui avaient plutôt des buts religieux. L'enceinte s'étend sur une longueur de 175 mètres. Le plan de celle-ci est rectangulaire, elle est percée d'archères et son fossé qui le séparait du plateau est pratiquement invisible de nos jours. L'entrée à l'intérieur de la cour se fait par une tour-porte carrée, située au centre de la courtine Est. Il subsiste 5 tours des 8 initiales :

    • une ronde, lisse, à l'angle nord-est ;
    • une ronde à bossage au milieu du front nord ;
    • une tour au plan carré, avec une tourelle en encorbellement, sur le côté oriental, reliant les deux derniers étages ;
    • les restes d'une tour ronde au sud-est ;
    • le donjon (partie la mieux conservée du château) ;

    En plus de la porte centrale située sur le mur oriental, deux autres portails sont présents :

    • un sur l'angle défendu par le donjon, c'est-à-dire l'angle nord-ouest ;
    • un autre au sud du donjon qui permet d'accéder au vieux château ;

    La surface au sol (basse-cour) du site est très grande : 3 200 m² à l'intérieur des murs !

    Le donjon [modifier]

    Donjon du château de Puivert
    Chapelle du château de Puivert

    Partie la mieux conservée de l'édifice, de forme carrée, il mesure 15 mètres de côté et 32 mètres de haut. Il était initialement attenant du logis seigneurial. Sur la partie ouest de la tour, on peut observer des morceaux de pans de murs perpendiculaires, ainsi que des portes, donc on en a déduit que les habitations étaient accolées à cette paroi. Le donjon est composé de :

    • deux niveaux inférieurs : partiellement souterrains, ils se trouvent sous le donjon. Le plafond est composé de berceaux brisés ;
    • un troisième niveau : accessible par une porte couverte en arc brisé, c'est la chapelle qui s'y trouve. La salle est décorée de colonnettes, de moulures et de blasons. Le plafond est voûté d'ogives, avec des culots sculptés. Sur les murs, on trouve une piscine liturgique, ainsi que des fenêtres trilobées.
    • un quatrième étage : une pièce voûtée d'ogives sur culots, sculptés de figurines profanes jouant des instruments de musique. Cette pièce a ainsi été nommée : "Salle des Musiciens". Son éclairage se fait grâce à trois fenêtres semblables à celles de la chapelle.
    • le cinquième et dernier étage : la plate-forme défensive, à l'époque bordée par un crènelage, nous permet de découvrir une vue magnifique de la région du Quercorb.

    Voir aussi [modifier]

    Articles connexes [modifier]

    Sources [modifier]

    Bibliographie sélective [modifier]

    • Bruno Dusan (dir.), Églises et châteaux du midi de la France ... Notice sur les deux baronnies de Kercorbez, Puivert et Chalabre et sur les deux châteaux de ce nom, Toulouse, 1858
    • Châteaux médiévaux de l'Aude : Guide du visiteur, 25 sites du pays cathare; Archéologie du Midi médiéval; revue annuelle du Centre d'archéologie médiévale du Languedoc ; supplément au tome 4, 1986.
    • Jean Tisseyre, Le Château de Puivert, 1998

    Liens externes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres surChâteau de Puivert.

    Carte [modifier]

    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares
  • Château de Peyrepertuse

    Château de Peyrepertuse

    Le bas-château de Peyreperthuse au soleil couchant

    Le château de Peyrepertuse (en occitan Castèl de Pèirapertusa) est un château cathare, bâti avant le xie siècle. Il se trouve dans le département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon.

    Il est le centre du micro-pays et de l'ancienne seigneurie du Peyrepertusès (en occitan Pèirapertusés) qui veut dire Pierre percée1.

    Sommaire

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    Géographie [modifier]

    Château de Peyrepertuse et son enceinte

    Située sur la commune de Duilhac-sous-Peyrepertuse département de l'Aude en région Languedoc-Roussillon dans lesCorbières. Il se trouve sur une crête rocheuse en haut d'une colline qui sépare Duilhac du village de Rouffiac-des-Corbières. Position stratégique qui permet à la fois de voir loin dans les différentes vallées qui l'entoure, de contrôler les cols ou de communiquer des signaux au château de Quéribus un peu plus au sud.

    La vue du château depuis Duilhac (au sud) est impressionnante grâce à la falaise de 30 à 40 mètres sur laquelle le château est posé. L'entrée principale se trouve du côté nord, mais à l'époque des Cathares un passage secret permettait après un chemin étroit derrière un gros éperon rocheux de rentrer dans le château par une échelle amovible. Aujourd'hui la poterne du passage secret est fermée mais le chemin est toujours là (le passage derrière l'éperon est exceptionnel) et on peut terminer l'ascension par une voie d'escalade.

    Histoire [modifier]

    Vieux donjon du château

    Le site a été occupé à l'époque romaine dès le début du premier siècle avant Jésus-Christ, comme l'ont montré des fouilles récentes. En 806 apparaissent les premières mentions du château dans l'Histoire. Il est alors catalan et s'appellePerapertusès. Il appartient au comte de Besalú, une petite ville située en Catalogne entre Figueres et Olot, dans un texte de1020.

    Il passe ensuite dans le comté de Barcelone en 1111, puis dans le vicomté de Narbonne. En 1162, le comte de Barcelone,Alphonse II, sépare la couronne d'Aragon formant le royaume d'Espagne.

    À l'époque de la croisade contre les Albigeois, il est le fief de Guillaume de Peyrepertuse, excommunié en 1224. Ce dernier se soumet après l'échec du siège de Carcassonne, et le château devient une possession française en 1240. En 1242, Saint-Louis décide de le renforcer et de lui ajouter une deuxième partie, le donjon "Sant Jòrdi", situé plus en hauteur sur la crête. La situation est confuse dans cette région jusqu'à la signature du traité de Corbeil en 1258 laissant libre la Catalogne et le Languedoc. Il fixe aussi la frontière juste au sud du château de Peyrepertuse. Celui-ci, comme ses voisins, les châteaux dePuylaurens et Quéribus, est une des forteresses royales reconstruites à la fin du XIIIe siècle pour défendre la frontière contre leroyaume d'Aragon puis l'Espagne jusqu'au xviie siècle.

    Une garnison est maintenue jusqu'à la Révolution même si la citadelle n'avait plus trop de valeur depuis l'annexion duRoussillon en 1658. Elle sera ensuite abandonnée et ses ruines subsistent jusqu'à aujourd'hui.

    De nos jours [modifier]

    Restes de la chapelle

    Ses ruines accueillent aujourd'hui près de 100 000 visiteurs par an. Elles dominent de 800 m les vignobles de la région et le village de Duilhac (vignoble des Corbières).

    On y accède par une route qui s'arrête juste en dessous de la falaise sur un parking, les visiteurs peuvent ensuite utiliser un chemin (environ un quart d'heure) pour faire le tour du château par l'est et rentrer par l'entrée principale côté nord. Même si le château est en ruine, la plupart des murs sont encore debout, certaines pièces sont encore bien conservées (notamment lachapelle fortifiée dans le Bas-Château), et la vue de là-haut par beau temps vaut bien la peine d'y monter.

    Pour les courageux et les randonneurs, un sentier de grande randonnée part du village de Duilhac (prendre la route du château sur quelques centaines de mètres avant de prendre à droite un petit chemin qui coupe les lacets). Il s'agit d'une variante dusentier cathare.

    Par temps d'orage ou de grand vent, la montée est fortement déconseillée et souvent interdite pour protéger les visiteurs de lafoudre et des glissades dangereuses dans l'escalier Saint-Louis, qui relie l'ancien château au donjon, déjà fort glissant par beau temps.

    La falaise de calcaire est propice à l'escalade et les voies aboutissent toutes ou presque dans l'enceinte, au grand plaisir des grimpeurs qui terminent leur ascension sous le regard des touristes spectateurs.

    Description [modifier]

    Le château mesure 300 mètres de long et 60 mètres de large dans sa plus grande largeur. L'entrée se trouve au nord et tout le reste du château est inaccessible de par les falaises qu'il surplombe. Tout le château est entouré de remparts soigneusement accrochés en haut des à-pics. Mais la muraille de la partie nord plus accessible est plus imposante que celle de la partie sud qui est composée de pentes très abruptes. Il est composé de deux esplanades à l'est et à l'ouest. Celle de l'est est bordée d'une courtine de 120 mètres de long jalonnée par deux tours. On peut observer sur cette esplanade le château primitif du comte de Besalù et la chapelle du xiie siècle2. Une ancienne citerne d'eau est visible près du château primitif.

    Sur l'esplanade ouest se dresse le château plus récent perché sur le roc Sant Jòrdi. Il fut construit sur l'ordre du roi Saint-Louis en 1242 pour renforcer la forteresse. Pour y accéder, un escalier dit de Saint-Louis assez vertigineux monte le long de la paroi du roc. Le "donjon de Sant Jòrdi" est un château avec son propre système de défense capable de résister aux assaillants ayant réussi à accéder à la forteresse.

    Le Château de Peyrepertuse, vu depuis la commune de Rouffiac-des-Corbières.

    Références et Bibliographie [modifier]

    1. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 39, chez Flammarion imprimé en 1969
    2. Châteaux fantastiques de Henri-Paul Eydoux, tome 1, page 44, chez Flammarion imprimé en 1969

    Voir aussi [modifier]

    Liens internes [modifier]

    Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le Château de Peyrepertuse.

    Liens externes [modifier]

    Carte des châteaux cathares
    Carte des châteaux cathares
  • Château de Saumur

    Château de Saumur


    Vue générale de l'édifice

    Présentation
    Période ou style Médiéval et Renaissance
    Type Forteresse
    Château de la Loire
    Début construction xe siècle
    Fin construction xvie siècle
    Propriétaire initial Thibaud, comte de Blois,
    Destination initiale Forteresse
    Propriétaire actuel État français
    Destination actuelle Musée
    Classement Inscrit monument historique
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    47° 15′ 22″ Nord
    0° 04′ 21″ Ouest
    Pays France France
    Région historique Anjou
    Subdivision administrative Maine-et-Loire
    Subdivision administrative Pays-de-la-Loire
    Commune Saumur

    Le château de SaumurMaine-et-Loire, est bâti au confluent de la Loire et du Thouet, aux confins est de l'Anjou et à proximité de l'ouest de la Touraine1.

    Le château de Saumur fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.

    Sommaire

    []

    Histoire du château [modifier]

    Le château de Saumur a connu ses premières fortifications sous Thibaud, comte de Blois, au xe siècle. En 1026, il devint propriété ducomte d'Anjou, le célèbre Foulques Nerra qui le légua à ses héritiers Plantagenêt.

    Philippe Augusteroi de France et capétien, l'annexa à la couronne.

    En 1227Saint Louis fait rehausser le fort devenu français puis, à partir de 1367Louis Ier d'Anjou, petit-fils de Philippe VI, fait remplacer les vieilles tours rondes par des tours octogonales2.

    Le roi René d'Anjou, « bon roi René », écrivain, homme cultivé et bâtisseur de forteresse (Tarascon) améliore sensiblement le confort de l'ensemble.

    Au xvie siècle, l'Italien Bartolomeo renforce les défenses du château. Précurseur, il fit construire autour du château médiéval des défenses basses, des fortins (bastions) et courtines suivant un plan en étoile étonnement moderne un siècle avant Vauban.

    Moins glorieux, le château devint prison sous Louis XIV et Napoléon.

    Au début du xxe siècle, la ville le rachète à l'État et le rénove progressivement.

    Le château a été immortalisé dans le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry dans le folio du mois de septembre qui représente les vendanges au pied du château.

    Le 22 avril 2001, la partie ouest du rempart nord s'est effondrée et a endommagé une partie des habitations situées en contrebas. Il s'ensuivit un chantier de stabilisation du sous-sol et de reconstruction du rempart qui s'est achevé en 2007.

    Le Château de Saumur, façade sud
    Enluminure de Septembre dans Les Très Riches Heures du duc de Berry
  • Château de Saumur

    Château de Saumur


    Vue générale de l'édifice

    Présentation
    Période ou style Médiéval et Renaissance
    Type Forteresse
    Château de la Loire
    Début construction xe siècle
    Fin construction xvie siècle
    Propriétaire initial Thibaud, comte de Blois,
    Destination initiale Forteresse
    Propriétaire actuel État français
    Destination actuelle Musée
    Classement Inscrit monument historique
    Géographie
    Latitude
    Longitude
    47° 15′ 22″ Nord
    0° 04′ 21″ Ouest
    Pays France France
    Région historique Anjou
    Subdivision administrative Maine-et-Loire
    Subdivision administrative Pays-de-la-Loire
    Commune Saumur

    Le château de SaumurMaine-et-Loire, est bâti au confluent de la Loire et du Thouet, aux confins est de l'Anjou et à proximité de l'ouest de la Touraine1.

    Le château de Saumur fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862.

    Sommaire

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    Histoire du château [modifier]

    Le château de Saumur a connu ses premières fortifications sous Thibaud, comte de Blois, au xe siècle. En 1026, il devint propriété ducomte d'Anjou, le célèbre Foulques Nerra qui le légua à ses héritiers Plantagenêt.

    Philippe Augusteroi de France et capétien, l'annexa à la couronne.

    En 1227Saint Louis fait rehausser le fort devenu français puis, à partir de 1367Louis Ier d'Anjou, petit-fils de Philippe VI, fait remplacer les vieilles tours rondes par des tours octogonales2.

    Le roi René d'Anjou, « bon roi René », écrivain, homme cultivé et bâtisseur de forteresse (Tarascon) améliore sensiblement le confort de l'ensemble.

    Au xvie siècle, l'Italien Bartolomeo renforce les défenses du château. Précurseur, il fit construire autour du château médiéval des défenses basses, des fortins (bastions) et courtines suivant un plan en étoile étonnement moderne un siècle avant Vauban.

    Moins glorieux, le château devint prison sous Louis XIV et Napoléon.

    Au début du xxe siècle, la ville le rachète à l'État et le rénove progressivement.

    Le château a été immortalisé dans le manuscrit des Très Riches Heures du duc de Berry dans le folio du mois de septembre qui représente les vendanges au pied du château.

    Le 22 avril 2001, la partie ouest du rempart nord s'est effondrée et a endommagé une partie des habitations situées en contrebas. Il s'ensuivit un chantier de stabilisation du sous-sol et de reconstruction du rempart qui s'est achevé en 2007.

    Le Château de Saumur, façade sud
    Enluminure de Septembre dans Les Très Riches Heures du duc de Berry
  • Château de Rambouillet

    Château de Rambouillet

     

    Le château de Rambouillet, vu depuis le parc.

    Le château de Rambouillet, ancienne résidence royale devenue résidence présidentielle depuis 1896, est situé àRambouilletchef-lieu d'arrondissement du sud des Yvelines en France dans un parc de 100 hectares au sein de la forêt de Rambouillet.

    Sommaire

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    Histoire [modifier]

    Les origines. La famille d'Angennes [modifier]

    En 1368Jean Bernier, chevalier, conseiller et maître des requêtes de l'hôtel du roi, prévôt de Paris, achète à Girard de Tournebu un simple manoir qu'il fait transformer en 1374 en un véritable château fortifié et entouré de douves. Ce château primitif est de plan pentagonal irrégulier, avec un corps de logis triangulaire cantonné de tourelles, une grosse tour, un châtelet d'entrée et une cour fermée de courtines. Ces transformations doivent se comprendre au regard de l'ordonnance de Charles V du 19 juillet 1367 prescrivant d'armer tous les châteaux ; c'est aussi l'époque où le roi fait fortifier à Paris le Louvre et la Bastille.

    Dès 1384, Guillaume, fils de Jean Bernier, vend ce nouveau château à Regnault d'Angennes, écuyer et premier valet tranchant du roi. Il restera dans la famille d'Angennes pendant plus de trois siècles, jusqu'en 1699.

    Pendant la guerre de Cent Ans, le château fut pillé et incendié entre 1425 et 1428, mais restauré en 1484 par Jean II d'Angennes et son épouse. Jacques d'Angennes (1514-1562), capitaines des gardes du corps de François Ier, agrandit le domaine en achetant les terres d'Auffargis et de Poigny, la châtellenie des Essarts-le-Roi et divers terrains alentours, constituant ainsi un magnifique domaine de chasse. Grand amateur de chasse, François Ier vient souvent à Rambouillet. Il y meurt le 31 mars 1547 d'une septicémie, selon la tradition dans la chambre haute de la grosse tour, qui a subsisté jusqu'à nos jours malgré les transformations considérables subies par le château.

    Jacques d'Angennes fait en outre embellir le château. Au rez-de-chaussée, il fait aménager une grande salle dans le goût italien, aux murs recouverts de plaques de marbre, par le maître maçon Olivier Ymbert, auteur, dans les environs, du château de Thoiry. Il fait également construire le grand escalier en brique et pierre.

    En 1612Louis XIII érige la terre de Rambouillet en marquisat au profit de la famille d'Angennes. C'est l'époque où Catherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, épouse de Charles d'Angennes, tient salon dans son hôtel de Rambouillet à Paris. Leur fille, Julie d'Angennes, est la dédicataire de la fameuse Guirlande de Julie. Elle épouse le duc de Montausier à qui elle apporte en dot le domaine de Rambouillet. Celui-ci agrandit le domaine par d'importantes acquisitions entre 1670 et 1681 et fait redessiner les jardins. Il est possible que le célèbre Jean-Baptiste de La Quintinie y ait créé un verger.

    Fleuriau d'Armenonville et la création des jardins [modifier]

    Le château vu depuis les bassins.

    À la suite du mariage de la deuxième fille de Julie d'Angennes, le domaine passe au duc d'Uzès. Celui-ci a des problèmes financiers et doit vendre le domaine en 1699 à l'un de ses créanciers, Joseph Fleuriau d'Armenonville.

    Fleuriau d'Armenonville, qui n'avait dépensé que 140 000 livres pour acquérir le domaine, y engloutit plus de 500 000 livres en l'espace de quelques années. Selon la tradition, c'est lui qui fait transformer les jardins à la française en créant une succession de parterres et de plans d'eau, alimentés par les nombreuses sources de ces terrains marécageux. Un canal est creusé dans l'axe de la façade sud-ouest du château et prolongé par un tapis vert. Un autre canal, perpendiculaire, longe les parterres de broderies qui s'étendent au pied du château. Au-delà de ces parterres sont aménagés trois bassins de formes différentes. Le parc est agrémenté de sculptures par Simon Mazière, Pierre Legros et René Frémin.

    Le château des Bourbons [modifier]

    Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, fils naturel légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespanamiral de France, souhaitant posséder un domaine de chasse aux environs de Paris, jette son dévolu sur Rambouillet. Fleuriau d'Armenonville est contraint de lui céder le domaine en 1706 pour la somme de 500 000 livres.

    Le comte de Toulouse va considérablement développer et embellir le domaine. Il procède à d'importantes acquisitions foncières, ajoutant au marquisat de Rambouillet les terres de Saint-Léger-en-YvelinesMontfort-l'AmauryGazeran et une bonne partie du duché d'Épernon. Il porte ainsi le domaine jusqu'à 13 000 hectares. Il fait construire de splendides écuries et de vastes communs, reliés au château par un souterrain. Il fait également réaliser d'importants travaux sur le château lui-même.

    Une première campagne de travaux a lieu de 1706 à 1709 sous la direction de Pierre Cailleteau dit « Lassurance ». Les façades sur cour sont homogénéisées et la cour est fermée par une grille semi-circulaire. L'aile nord-ouest (aujourd'hui détruite) est dotée d'une façade incurvée sur le jardin et d'un escalier extérieur en fer à cheval. En août 1707, alors que l'essentiel de ces travaux est achevé, le château reçoit la visite du Grand Dauphin, du duc et de la duchesse de Bourgogne, de la princesse de Conti et de nombreux courtisans. Louis XIV lui-même vient deux fois rendre visite à son fils, en compagnie de Madame de Maintenon, la seconde fois peu avant sa mort en 1714.

    Lorsqu'il quitte le conseil de Régence en 1722, le comte de Toulouse se retire à Rambouillet. Il lance de 1730 à 1736 une seconde campagne de travaux sous la direction de l'architecte Desgots dit « Legoux ». Elle vise à doubler l'aile ouest par la création d'un appartement dit « appartement d'assemblée ». En dépit de l'importance du projet, l'intervention de Desgots est relativement discrète. Il fait déplacer la tourelle d'angle pour ne pas bouleverser l'équilibre du château. La principale originalité est un balcon courant sur la façade le long du nouvel appartement, disposition qui était depuis longtemps passée de mode. Les aménagements intérieurs réalisés à la même époque et pour l'essentiel toujours en place sont en revanche d'un très grand luxe. Un très bel ensemble de boiseries sculptées est réalisé par les ornementistes François-Antoine Vassé, qui a travaillé également à l'Hôtel de Toulouse, et Jacques Verberckt.

    À la mort du comte de Toulouse en 1737, le domaine passe à son fils unique, le duc de Penthièvre. Né à Rambouillet, il y passe beaucoup de temps et se consacre principalement à l'embellissement des jardins. Il fait développer le réseau de canaux pour constituer un ensemble d'îles et fait aménager 25 hectares du parc à l'anglaise avec fabriques, selon une mode qui commence alors à se répandre. La chaumière aux coquillages, l'ermitage et le pavillon chinois (voir ci-dessous) datent des années 1770-1780.

    Louis XVI qui, comme Louis XV, chasse souvent en forêt des Yvelines mais trouve trop exigu son château de Saint-Hubert, demande à son cousin le duc de Penthièvre de lui céder son château de Rambouillet. La vente est conclue en décembre 1783 pour la somme considérable de 16 millions de livres. Louis XVI envisage tout d'abord de faire reconstruire le château, mais les plans demandés à l'architecte Jean Augustin Renard ne sont pas concluants, compte tenu des contraintes du site, notamment la proximité de la ville et la présence du canal.
    En définitive, le roi décide de conserver le château mais fait construire sous la direction de l'architecte Jacques Jean Thévenin de vastes communs, pouvant accueillir 400 serviteurs, à la place des anciennes écuries, et de nouvelles écuries pour 500 chevaux. Dans la ville sont en outre construits l'Hôtel du Gouvernement, le bailliage, le bâtiment de la vénerie ainsi qu'un hôtel pour le gouverneur de Rambouillet, Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d'Angivillers.

    Marie-Antoinette déteste Rambouillet dont elle trouve l'allure « gothique ». Pour tenter de la séduire, Louis XVI fait construire dans le plus grand secret une magnifique laiterie, inaugurée en juin 1787 (V. ci-dessous), et remanier les jardins par Hubert Robert.

    Rambouillet au XIXe siècle [modifier]

    Sous la Révolution, le domaine est délaissé. Napoléon Ier fait restaurer le château, qui est inscrit sur sa liste civile. Il aime Rambouillet pour les possibilités cynégétiques qu'offre le domaine. Il engage des travaux de réaménagement. Une première campagne, sous la direction de l'architecte Guillaume Trepsat, aboutit en 1805 à la démolition de l'aile nord-ouest, déséquilibrant de manière irrémédiable la composition de la cour d'honneur. On songe alors à reconstruire entièrement l'édifice, et plusieurs projets sont élaborés en 1809 par l'architecte Auguste Famin, dont aucun n'est finalement retenu. Famin est toutefois chargé de revoir un certain nombre de circulations intérieures ainsi que la décoration de plusieurs appartements. Dans le parc, il sème de nouvelles fabriques et fait planter de nouvelles essences, dont une allée de cyprès chauves de Louisiane, la première de France, qui sera célèbre (elle a été malheureusement abattue lors de la tempête de décembre 1999).

    Sur le chemin de l'exil, Napoléon passe à Rambouillet la nuit du 29 au 30 juin 1815. Avec le retour des Bourbons sur le trône, le château est remeublé et des travaux sont exécutés pour effacer les insignes impériaux. Le nouveau gouverneur1Armand-Louis de Serent, entreprend de modifier la façade sur le jardin, mais le chantier est interrompu après avoir fait réaliser troisbaies en plein cintre, ce qui donne aujourd'hui un aspect étrange et peu homogène à cette partie du château.

    Charles X aime à chasser à Rambouillet. C'est là que, prenant lui aussi la route de l'exil, il abdique en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux le 2 août 1830.

    Louis-Philippe Ier ne veut pas conserver le château sur sa liste civile et le remet à l'administration des domaines, qui le loue à divers occupants : le baron de Schickler, le comte Duchâtel, un restaurant de luxe, un cercle parisien.

    En 1852, il réintègre la liste civile de Napoléon III qui y fait quelques séjours.

    Rambouillet, résidence présidentielle [modifier]

    Après la chute du Second Empire, l'administration envisage un moment de transformer le château en hôpital, soulevant les protestations indignées d'Adolphe Thiers. Mais dès 1883, les Présidents de la République reprennent la tradition des chasses à Rambouillet. Jules GrévySadi CarnotJean Casimir-Perier aiment le château. Celui-ci est aménagé en résidence d'été pour Félix Faure et devient officiellement résidence présidentielle le 23 février 1886, servant de lieu de villégiature pour tous les présidents jusqu'à René Coty et de lieu principal pour les chasses présidentielles jusqu'à Valéry Giscard d'Estaing.

    Le château de Rambouillet fut le siège de la première rencontre au sommet des pays les plus industrialisés (G6), à l'initiative du président Valéry Giscard d'Estaing en 1975. Six pays y participaient : l'Allemagne (Helmut Schmidt), les États-Unis (Gerald Ford), la France, l'Italie (Aldo Moro), le Japon (Takeo Miki) et le Royaume-Uni (Harold Wilson) .

    Depuis, le château accueille régulièrement les chefs d'États étrangers en visite en France, par exemple Boris EltsineHosni Moubarak et Nelson Mandela.

    En 1999 y fut rédigé l'accord de Rambouillet, une proposition d'accord de paix entre la Yougoslavie et les Albanais du Kosovo. La Yougoslavie le rejeta, ce qui conduisit à la guerre du Kosovo.

    Architecture [modifier]

    Dépendances [modifier]

    La bergerie nationale de Rambouillet [modifier]

    Portail de la Bergerie nationale

    Après avoir acquis le château, Louis XVI y crée en 1785 la « grande ferme » expérimentale, où sont installés un troupeau de Mérinos acheté au roi d'Espagne Charles III et ancêtre de la race des Mérinos de Rambouillet. Par la suite, des vaches suisses, des moutons d'Afrique, des chèvres angora et des mouflonsNapoléon Bonaparte fit à son tour venir des buffles d'Italie et des chevaux de races belgesnormandes et arabes. À cela s'ajoute 275 hectares de cultures et de prairies destinées à des expériences agronomiques dans le domaine des chasses.

    Une école des bergers est également ouverte en 1794, devenue en 1939 l'école nationale d'élevage ovin.

    Aujourd'hui, l'ancienne bergerie royale est devenue une bergerie nationale qui, outre des moutons, accueille un troupeau de 55 vaches laitières, 30 vaches à viande, des chevaux de trait, des poules pondeuses, des volailles de chairs, des chèvres, des cochons (porcs Blancs de l'Ouest), des lapins. Un circuit de visite permet d'approcher tous ces animaux. Des manifestations sont organisées tout au long de l'année, dont le Festival des Arts de la Laine, qui se déroule les 29 et 30 mars cette année 2008. Au programme, tonte du mouton mérinos mais aussi exposition/vente d'objets et vêtements en laine de mouton. L'établissement comporte également un petit "musée du mouton".

    La chaumière aux coquillages [modifier]

    La chaumière aux coquillages fut édifiée vers 1770-1780 par Claude-Martin Goupy, architecte du duc de Penthièvre, pour la belle-fille de ce dernier, la princesse de Lamballe.

    Elle est révélatrice de l'engouement pour le pittoresque campagnard qui se développe à partir de 1760 et dont attestera également le hameau de la Reine à Versailles (construit entre 1783et 1787). D'extérieur, cette construction ressemble à une chaumière, et elle est de nouveau , comme à l'origine, couverte en chaume, mais l'intérieur est très richement décoré (marbre,coquillagesnacre).

    L'ermitage [modifier]

    Réalisé sur une hauteur escarpée du parc dite « du Coudray », l'Ermitage correspond également à un exercice quasi-obligé dans les parcs à l'anglaise de la seconde moitié du xviiie siècle. Il date, comme la chaumière aux coquillages, de la campagne de travaux effectuée vers 1770-1780 par Claude-Martin Goupy pour le duc de Penthièvre. Beaucoup plus vaste que la plupart des ermitages contemporains, il comprend plusieurs pièces dont une chapelle. Endommagé par un incendie en 1977, il est en cours de restauration (2005).

    La laiterie de la Reine [modifier]

    La Laiterie de la Reine.

    La laiterie de la Reine fut construite en 1785 à la demande de Louis XVI pour Marie-Antoinette, de façon à lui faire aimer Rambouillet en lui rappelant le Petit Trianon de Versailles. Plus tard, la laiterie fut réaménagée par Napoléon.

    Édifiée par l'architecte Thévenin, c'est l'une des plus importantes fabriques de jardin du xviiie siècle. La laiterie comprend une salle ronde surmontée d'une coupole qui ouvre sur une grotte abritant une statue de la nymphe Amalthée avec une chèvre due à Pierre Julien (1787), plusieurs médaillons et deux bas-reliefs.

     

    Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Rambouillet

  • Château de Madame Elisabeth à Versailles