Actualité : Château Dampierre : reprendre la rénovation interrompue
PAYS DE CONDÉ
Château Dampierre : reprendre la rénovation interrompue
mardi 23.03.2010, 05:10 - La Voix du Nord
| ANZIN |
Propriété de la Compagnie des mines d'Anzin, le château Dampierre était la résidence du directeur général. Passé dans le giron communal, il accueillait expositions et repas de mariage. Fermé depuis qu'un plafond s'est effondré pendant un stage BAFA, privé de chauffage, attaqué par la mérule, il a besoin qu'aille à son terme la rénovation engagée et interrompue. Pour quelle destination ? En attendant, l'édifice est aujourd'hui au coeur d'une polémique entre ex et actuelle municipalités, qui se rejettent la responsabilité de ce qui a été fait, pas fait ou mal fait.
PAR BERNARD DÉFONTAINE
bdefontaine@lavoixdunord.fr PHOTO « LA VOIX »
Le château Dampierre a été inscrit en fin d'année dernière par les Bâtiments de France, pour figurer dans le dossier de candidature du bassin minier au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette inscription n'a pas reçu l'aval du maire, qui a émis un avis défavorable. Inscrit ou classé, les conséquences ne sont pas les mêmes. « Mieux eût valu qu'il soit classé, explique Pierre-Michel Bernard. Inscrit, nous en subissons toutes les contraintes, sans les avantages. Classé, nous avions un droit à subvention. » Parmi ces contraintes, l'autorisation de l'architecte des Bâtiments de France pour toute demande de permis de construire dans un rayon de cinq cents mètres : rayon dans lequel figure la ZAC Valmont. L'obligation aussi de recourir à des entreprises agréées, « d'où un surcoût d'au moins 50 % ». Procédures encore compliquées si le bâtiment doit accueillir du public...
Un parquet qui fait jaser
Classement ou simple inscription, l'UDSA en tout cas s'en félicite. « Nous remercions le maire de reconnaître la qualité de notre travail », ironise l'opposition dans son encart d'expression libre à paraître dans le prochain bulletin municipal. Ce qui a eu le don d'irriter le nouveau maire, lequel a organisé illico une visite des lieux. Tonalité de son discours : un million d'euros - ce que l'ancienne municipalité a dépensé pour le commencement de la rénovation - pour ça ? « Ça », c'est une toiture - en ardoises d'Écosse - qui aurait pu coûter « deux fois moins cher » un parquet pas forcément de très bon goût, posé avant tout le reste et simplement appliqué sur l'ancien, d'où une perte de hauteur qui ne permet pas de remettre les radiateurs dans leurs anciens emplacements. « Le sol, c'est la dernière chose à traiter,abonde Vincent Sajous, responsable du patrimoine bâti. On ne fait pas le plancher avant d'avoir tout mis à nu et changé les canalisations. Là, il reste du plomb dans les murs. » « Dites-vous qu'il était en bien pire état quand nous l'avons récupéré en 2001 », rétorque Patrice Duterne, adjoint aux travaux de l'ancienne municipalité. Son état d'abandon imposait un « sauvetage », sous peine de le « laisser partir ».
D'autant que la mérule s'était installée. Certains travaux furent alors subventionnés à 35 % par la DGE (*). « Il fallait respecter des normes et refaire à l'identique », précise l'ancien adjoint qui répond aux critiques. Pour lui, il y avait plus cher que l'ardoise d'Écosse : celle d'Angers. Et un plancher, « ça se protège ». Après la toiture, la charpente, la pierre - « malade » - et les planchers, le calendrier prévoyait de refaire le plafond, avec stuc et moulures, en 2009-2010 et les châssis de fenêtre en 2011. « À lui de jouer, dit Patrice Duterne de Pierre-Michel Bernard. Qu'il termine ce que nous avons commencé, et qu'il le fasse bien ! » Ce qu'il faut faire, Vincent Sajous en a une idée précise. Mais d'abord, avant toute intervention, chauffer, à vide, pendant quelques mois. Ce dont le château a trop manqué, depuis trop longtemps. •
(*) Dotation globale d'équipement.