Château de Montfort l’Amaury
Château de Montfort l’Amaury
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Il fait partie des châteaux très ruinés mais qui possède cependant un attrait particulier dans un lieu charmant et une vue imprenable sur la forêt de Rambouillet. Il faut dire que le château se situe quand même à plus de 180 mètres d'altitude.
Les premières traces de fortifications remontent à Robert le Pieux vers l’an mille, alors qu’il est répudié par l’Eglise il cherchera à renforcer le pays d’Yvelines. Il y construira deux défenses, une sur l’actuelle butte et une autre près d’Epernon dominant les confluents de la Guesle et de la Drouette.
Le fort surplombe la voie romaine qui va de Beauvais à Chartres, c’est une voie souvent utilisée.
D’où viens le nom de Montfort l’Amaury ? Montfort au vu de sa situation géographique et Amaury en référence aux premiers seigneurs au prénom d’Amaury.
La famille des Montfort fait partie de ces familles très proches des rois de France. Amaury III fera soulever les seigneurs d’Île de France aux côtés de Louis VI en guerre contre l’empereur d’Allemagne. Simon IV combattit avec Philippe Auguste contre les Anglais. Il participera à la croisade de Philippe Auguste et également au siège de Château Gaillard. Pendant plusieurs siècles la famille des Montfort y vivront . Les Anglais détruiront le fort cependant pendant la guerre de Cent Ans .
Etant donné que l’aspect historique est bien traité par la ville je ne vais guère m’y attarder pour être honnête. Il faut voir que le château est quand même bien détruit et n’apporte pas d’apport historique mais une belle vue et une architecture ruinée d’intérêt romantique.
Par ailleurs les ruines actuelles représentent la manoir d’Anne de Bretagne ( reine de France il faut le préciser ) qui fit construire un manoir gothique très pittoresque , en lieu et place de l’ancien donjon .
On pourra noter cependant certains points à voir :
La maison de Maurice Ravel, juste en contrebas des ruines
L’église Saint Pierre
Quelques restes des murailles mais très amoindris des premières fortifications
Pour le visiter il y a des parkings gratuits dans le Centre ville, Montfort L'Amaury attache une importance particulière au tourisme. il faut prendre la N12 et prendre la direction de Dreux, c'est avant Rambouillet. Personnellement j'ai pris les petites routes, plus agréables en passant par Beynes.
Le village est très paisible, haut perché pour une partie, sur les pentes de la butte. Un coin agréable, endroit parfait pour une petite balade rustique dans la nature.
Début octobre 1825, Victor Hugo y résidera quelques jours "charmante petite ville à dix lieues de Paris, où il y a des ruines, des bois, un de mes amis...." (Lettre à son père datée du 10 octobre 1825 )
"L'Ode aux Ruines"
Je vous aime, ô débris! et surtout quand l’automne
Prolonge en vos échos sa plainte monotone.
Sous vos abris croulants je voudrais habiter,
Vieilles tours, que le temps l’une vers l’autre incline,
Et qui semblez de loin, sur la haute colline,
Deux noirs géants prêts à lutter.
Lorsque, d’un pas rêveur foulant les grandes herbes,
Je monte jusqu’à vous, restes forts et superbes!
Je contemple longtemps vos créneaux meurtriers,
Et la tour octogone et ses briques rougies;
Et mon œil, à travers vos brèches élargies,
Voit jouer des enfants où mouraient des guerriers.
Écartez de vos murs ceux que leur chute amuse!
Laissez le seul poète y conduire sa muse,
Lui qui donne du moins une larme au vieux fort,
Et, si l’air froid des nuits sous vos arceaux murmure,
Croit qu’une ombre a froissé la gigantesque armure
D’Amaury, comte de Montfort.
II
Là, souvent je m’assieds, aux jours passés fidèle,
Sur un débris qui fut un mur de citadelle.
Je médite longtemps, en mon cœur replié;
Et la ville, à mes pieds, d’arbres enveloppée,
Étend ses bras en croix et s’allonge en épée,
Comme le fer d’un preux dans la plaine oublié.
Mes yeux errent, du pied de l’antique demeure,
Sur les bois éclairés ou sombres, suivant l’heure,
Sur l’église gothique, hélas! prête à crouler,
Et je vois, dans le champ où la mort nous appelle,
Sous l’arcade de pierre et devant la chapelle,
Le sol immobile onduler.
Foulant créneaux, ogive, écussons, astragales,
M’attachant comme un lierre aux pierres inégales,
Au faite des grands murs je m’élève parfois.
Là je mêle des chants au sifflement des brises;
Et, dans les cieux profonds suivant ses ailes grises,
Jusqu’à l’aigle effrayé j’aime à lancer ma voix !
Là quelquefois j’entends le luth doux et sévère
D’un ami qui sait rendre aux vieux temps un trouvère.
Nous parlons des héros, du ciel, des chevaliers,
De ces âmes en deuil dans le monde orphelines;
Et le vent qui se brise à l’angle des ruines
Gémit dans les hauts peupliers!