Le Château de Fallavier est le monument emblématique de la commune. Malgré les vicissitudes de l’Histoire, il dresse toujours ses ruines imposantes au-dessus de la plaine habitée.
Les origines On devine la présence d’un site fortifié dans les textes dès les temps carolingiens. Plusieurs familles seigneuriales se disputent la domination sur cette terre. Ces conflits profitent aux comtes de Savoie, qui y constituent progressivement une seigneurie homogène, en plein territoire delphinal. La période savoyarde À la fin du XIIIème siècle, les comtes vont élever des forteresses pour défendre leurs seigneuries du Dauphiné. Fallavier est reconstruit vers 1280 sur l’éperon barré du Relong. Au sommet du site, les bâtiments castraux, avec salle d’apparat, chapelle, appartements du châtelain et communs, se concentrent au pied d’un puissant donjon circulaire. Le dispositif défensif est complété par une basse-cour qui englobe un périmètre assez étendu. L’action du prince est aussi dirigée vers la mise en valeur de la terre. De nouveaux champs sont arrachés à la forêt hostile et aux marais de la Bourbre. Des digues retiennent les eaux de ce qui devient l’étang de Fallavier. Sa vidange annuelle fournit du poisson à la population, et un revenu au seigneur. Après des décennies de travaux, Fallavier devient le centre d’une vaste seigneurie regroupant plusieurs paroisses. Le château manifeste alors la domination du prince sur la population, et sa puissance militaire face à l’ennemi delphinal. | La période delphinale Au terme d’un conflit centenaire, le traité de 1355 consacre le transport de Fallavier au domaine delphinal, lui-même déjà entré dans le domaine royal en 1347. Désormais, Fallavier aura sa destinée liée à celle de la Couronne de France. Les souverains disposent de la seigneurie à leur guise, l’aliénant ou la réintégrant à leur domaine. Sur place, la vie continue sans changement notable, avec des châtelains gérant la seigneurie depuis le château, et des paysans cultivant leurs terres et celle de leur maître. En 1427, le château est pris par le prince d’Orange, seigneur rebelle, qui est finalement délogé par le gouverneur du Dauphiné en 1431. Il semble que cet événement militaire soit le dernier qu’ait connu le site, qui sombre alors dans un lent mais inexorable abandon.
Déclin et renaissance Au début du XVIème siècle, il est à l’état de ruines. La forêt reprend son siège et reconquiert la place. Sa résurrection n’interviendra qu’à la fin du XXème siècle, grâce à l’action de Gabriel Mérard, son propriétaire. Aidé par de nombreux Saint-Quentinois, il dégage les ruines et redresse leurs murs. Il fera de Fallavier l’expression de son imaginaire néo-médiéval, et communiquera sa passion aux habitants. Désormais, c’est la commune qui lui succède dans cette œuvre. Les travaux de conservation se poursuivent, et des animations ont lieu toute l’année. L’association CHAM se rend chaque été sur le site pour restaurer un pan de courtine. Le château de Fallavier est redevenu un lieu de vie, cher à tous les habitants. |